Abidjan: lancement diplomatique réussi du futur sommet Golfe-Afrique

il y a 15 heures 51
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Le Sofitel Hôtel d’Abidjan, a accueilli, dans la matinée de ce mercredi 16 juillet 2025, le lancement diplomatique du futur sommet Golfe-Afrique.

Présidée par la ministre ivoirienne de l’économie, du plan et du développement, Mme Gnalen Kaba, cette cérémonie, a mobilisé le corps diplomatique et consulaire accrédité en Côte d’Ivoire, des représentants d’institutions financières africaines et internationales, et ceux du secteur privé.

En tant que CEO de Gravitas, le cabinet porteur du projet de sommet Golfe-Afrique, M. Ansoumane Camara, ancien conseiller spécial de Kassory Fofana, lors du passage de ce dernier à la primature, a remercié les autorités ivoiriennes et les partenaires qui accompagnent l’initiative, avant de souligner toute la portée qui s’attache à ce sommet, prévu pour se tenir en avril 2026, au centre des expositions d’Abidjan.

Ci-dessous, copie de son discours :

Mesdames et messieurs, chers invités,
C’est avec beaucoup d’humilité, mais aussi une certaine gravité, que je m’exprime devant vous en cette matinée.
Je voudrais, tout d’abord, en mon personnel, ainsi qu’en celui de l’ensemble de mes dévoués collaborateurs de Gravitas, vous remercier de votre présence à cette activité de lancement diplomatique du Gulf-Africa Strategic Partnership Initiative (GASPI).
Je saisis aussi cette occasion pour remercier très vivement le Gouvernent de la République de Côte d’Ivoire, qui, ces neuf derniers mois, n’a ménagé aucun effort pour aider à faire du projet GASPI une réalité tangible.
Que le Président de la République de Côte d’Ivoire, qui a cru sans hésitation aucune au GASPI et a accédé à notre proposition de voir Abidjan en abriter l’édition inaugurale, en soit tout particulièrement remercié.
Il arrive souvent qu’il nous soit demandé comment Gravitas en est arrivé à concevoir cette initiative GASPI. Si nous n’avons pas encore de réponse appropriée à cette question, nous pourrions tout de même tenter d’en retracer la genèse et en définir les contours stratégiques.
GASPI est une initiative majeure, pour le Golfe et l’Afrique en particulier, mais aussi pour le monde tout entier.
Les défis internes auxquels sont conduits à faire face les partenaires traditionnels que sont l’Europe et les Etats-Unis ont pour résultante un accroissement de la multipolarité du monde et rendu urgente la nécessité pour les blocs dynamiques que sont le Golfe et l’Afrique de repenser et diversifier leurs partenariats, en particulier dans le domaine de l’économie.
Pour le Golfe, les enjeux portent sur la diversification économique au-delà du pétrole et l’ambition d’accroitre leur influence dans les affaires internationales. Pour l’Afrique, il apparait nécessaire de repenser son modèle de développement économique en s’orientant davantage vers la mobilisation des ressources internes et l’attraction des investissements internationaux.
Ces enjeux sont au cœur même du GASPI. Ils en constituent la matrice. Mais à ces considérations économiques, financières et stratégiques, s’ajoutent des liens culturels, notamment à travers la religion, mais aussi historiques.
Il faut dire que les relations entre le Golfe et l’Afrique remontent à plusieurs siècles. Ainsi, dans la Cité médiévale du Grand-Zimbabwe, les archéologues ont trouvé des pièces de monnaie de contrées arabiques, preuve des relations commerciales entre l’Afrique et le Golfe.
Encore aujourd’hui, à Mascate, au Sultanat d’Oman, il vous arrive d’entendre des personnes s’exprimer en swahili, héritage de la proximité forte et historique entre ce pays du Golfe et l’est de l’Afrique.

Mesdames et messieurs,
Chers invités,

Le Golfe et l’Afrique ont notablement renforcé leurs relations économiques ces dernières années. Les échanges commerciaux ont atteint 120 milliards de dollars entre 2022 et 2023, soit davantage que sur l’ensemble de la décennie 2012-2022. Les flux d’investissements direct étrangers (IDE) du Golfe en Afrique ont représenté environ 100 milliards de dollars. Les Émirats arabes unis sont aujourd’hui le quatrième partenaire économique de l’Afrique, derrière la Chine, l’Union européenne et les Etats-Unis.

L’Arabie Saoudite, les Émirats arabes unis et le Qatar sont aujourd’hui des acteurs économiques de premier ordre en Afrique, dans l’énergie et les mines, dans les transports et la logistique, dans l’agriculture et l’agribusiness, les télécommunications et la digitalisation, mais aussi dans le secteur financier.

Les places financières de Riyad et Dubaï sont de plus en plus préférées à celles de Londres ou New York par les entreprises africaines. Dubaï est une destination clef pour les entrepreneurs et la classe moyenne du continent. Le Golfe est une source de revenu importante pour ce qui concerne les transferts d’argent de la diaspora africaine.

Au plan politique, les relations s’intensifient également. Le Qatar et les Émirats arabes unis ont doublé le nombre de leurs ambassades en Afrique sur la période récente. L’Arabie Saoudite devrait atteindre une quarantaine d’ambassades en Afrique à moyen terme, contre une trentaine actuellement. Cette tendance est amenée à s’accroitre. C’est une ambition claire du GASPI. Mais, si elle est importante, la relation entre le Golfe et l’Afrique ne saurait se limiter à des enjeux économiques et financiers. La plateforme du GASPI est aussi destinée à favoriser une convergence stratégique entre le Golfe et l’Afrique.

Des accords de Djeddah, conclus en 1998 entre l’Éthiopie et l’Érythrée sous l’égide de l’Arabie Saoudite, à la médiation récente menée par le Qatar entre le Rwanda et la République démocratique du Congo, il est perceptible que nous assistons à une montée en puissance des questions politiques dans les relations entre les deux blocs, symbole de la volonté du Golfe d’être un vecteur de stabilisation politique, tant en Afrique que dans d’autres régions du monde.

Excellence Mesdames et messieurs les ambassadeurs,

Le GASPI est une initiative actuelle, ancrée dans le présent, forte des enseignements du passé et tournée vers l’avenir. Le GASPI se veut institutionnel, pragmatique et orienté vers une démarche d’impact et de résultats.
Il y a lieu ici de rappeler les objectifs stratégiques poursuivis par le GASPI :

o établir une plateforme de haut niveau pour un dialogue économique et financier régulier entre l’Afrique et les six (6) pays du Conseil de Coopération du Golfe ;

o mieux familiariser les pays du Golfe avec l’environnement économique africain pour renforcer la compréhension mutuelle et une plus souple appréhension des risques, qu’ils soient financiers ou politiques ;

o promouvoir un approfondissement des partenariats économiques entre les deux blocs, à travers la mise en place de mécanismes destinés à soutenir et amplifier l’investissement des pays du Golfe dans des projets importants pour le développement économique du continent ;

o faire émerger une habitude de collaboration stratégique entre les deux blocs et une vision commune sur un certain nombre de questions internationales.

L’originalité de cette initiative réside dans ce qu’elle a vocation à alterner tous les deux ans entre un pays africain et un État du Golfe. Ainsi, après l’édition inaugurale l’année prochaine à Abidjan, la deuxième édition devrait se tenir dans le Golfe. Le choix du pays concerné sera annoncé l’année prochaine ici même à Abidjan.

Pour cette première édition, et afin de mieux appréhender la complexité opérationnelle découlant naturellement d’un projet de cette envergure, nous avons fait le choix de ne retenir que 27 pays africains.
Le choix de ces pays s’est effectué de manière objective et technique, en retenant comme critères l’importance économique, la profondeur des relations diplomatiques et commerciales avec le Golfe, mais aussi, dernier critère, la stabilité politique et sociale. A chacun de ces trois critères, une pondération a été associée, et cela a permis d’établir une formule mathématique de laquelle a résulté un classement.

Le GASPI, comme vous pouvez l’imaginer, est une initiative inclusive. Les choix effectués à ce stade ne présagent pas des choix de pays pour les éditions futures. Une actualisation des données, et donc de la liste des pays africains, s’effectuera à l’occasion de chaque édition.

Nous nous y engageons fermement.

Le choix du Pays Hôte, quant à lui a procédé de plusieurs considérations : le dynamisme économique du pays est un premier élément ; la crédibilité internationale du chef de l’État en est un autre, puisque le GASPI est d’abord, et peut-être surtout, un cadre de chefs d’État et de gouvernement. Enfin, dernier critère, la disponibilité des infrastructures requises pour l’organisation d’un tel rassemblement. Ce sont, là, les critères qui ont présidé au choix de la Côte d’Ivoire, qui est, comme l’a souligné le magazine britannique The Economist, le succès économique le mieux gardé d’Afrique.

Mesdames et messieurs,

Excellence messieurs les ambassadeurs,

Qu’il me soit permis de souligner que le GASPI est bien plus qu’une conférence. C’est une initiative stratégique, une plateforme de haut niveau et à haute valeur ajoutée, destinée à produire des avancées tangibles dans le renforcement du partenariat stratégique entre le Golfe et l’Afrique.

Plusieurs initiatives économiques et financières, actuellement en cours de préparation, ont vocation à être annoncées à Abidjan l’année prochaine. Certaines de ces initiatives constitueront un tournant majeur dans la relation entre les deux blocs, tout en étant porteur d’une dynamique de transformation économique profonde pour le continent africain.
D’ores et déjà, nous pouvons vous indiquer que l’un des objectifs du GASPI, c’est d’identifier des projets bankables sur le continent africain et de les présenter aux investisseurs du Golfe, pour que des deals puissent être conclus l’année prochaine ici à Abidjan.

Une organisation dédiée a été mise en place pour cet aspect, avec des entreprises africaines de sourcing de projets, des banques d’affaires de rang mondial et des conseillers juridiques.

Notre ambition est en effet qu’il puisse être annoncé au sommet l’année prochaine que des projets en Afrique ont concrètement trouvé du financement grâce à GASPI.

Il y a lieu d’insister ici sur la complémentarité économique entre le Golfe, dont les ressources importantes sont à la recherche de débouchées viables, et l’Afrique, qui dispose d’atouts économiques significatifs et doit en même temps faire face à des enjeux de financement importants.

Le GASPI, en ce sens, travaillera à contribuer à amplifier les dynamiques économiques régionales, notamment celles découlant de l’agenda 2063 de l’Union africaine et la Zlecaf, la zone de libre échange continentale.

Il s’agira aussi d’insérer des acteurs régionaux de tout premier plan tels que la banque africaine de développement dans le mouvement de renforcement du partenariat économique entre le Golfe et l’Afrique à travers GASPI, pour tirer le meilleur parti de cette nouvelle plateforme.

Chers invités, mesdames et messieurs,

Afin de réussir ce projet mondial et ambitieux, nous avons fait le choix de nous entourer des meilleurs partenaires, tous des références mondiales dans leurs domaines respectifs.

Pour la communication et les relations publiques, nous avons retenu l’entreprise américaine Edelman, une entreprise créée à Chicago il y a plus de 50 ans et leader mondial de son secteur. C’est notamment cette entreprise qui a piloté la communication de la COP28 à Dubaï, pour le compte du gouvernement des Émirats arabes unis.

Pour le volet juridique, nous avons choisi le cabinet d’avocats américains Sidley Austin, qui a été créée en 1866, soit il y a près de 150 ans. Sidley Austin une référence dans le monde des cabinets d’avocats. Il est notre partenaire pour les aspects juridiques de GASPI, en particulier pour les initiatives stratégiques en cours de bouclage.

Le think tank britannique Overseas Development Institute (ODI, en anglais) assure le rôle de partenaire scientifique. ODI est une référence dans le milieu des think tank, et une organisation à l’influence internationale avérée depuis sa création en 1960. Il s’agit très probablement du think tank occidental qui connait le mieux l’Afrique.

La BADEA, qui est la banque de la Ligue arabe pour le développement économique en Afrique, est un partenaire technique de Gravitas dans le cadre du GASPI. Son ancien Président, Dr Sidi Ould Tah, qui vient d’être élu Président de la Banque africaine de développement (la BAD), a joué un rôle déterminant dans les discussions que nous avons eues avec les autorités ivoiriennes avant l’approbation du projet. Qu’il en soit vivement remercié.

L’ensemble des canaux diplomatiques du Golfe a été activé depuis le mois de mai dernier et les mécanismes gouvernementaux sont en train de se mettre en mouvement. Certains acteurs, en particulier le Secrétariat Général du Conseil de Coopération du Golfe, ont un rôle fondamental dans ce cadre, du fait de son expertise dans la coordination d’initiatives multilatérales, mais également d’impulsion.

Certaines des organisations que je viens d’évoquer sont présentes dans cette salle et auront l’occasion de vous fournir tout à l’heure de plus amples informations sur leur organisation et leur implication dans le GASPI.

Monsieur le Premier ministre,
Mesdames et messieurs les membres du Gouvernement,
Excellences Mesdames et messieurs,

Au-delà des considérations techniques qui ont fondé le GASPI et des objectifs économiques poursuivis, il y a lieu d’en dessiner les contours, de déterminer l’esprit même de ce que, de notre point de vue, devrait être la relation entre le Golfe et l’Afrique.

Cette relation, cette nouvelle dynamique, nous la souhaitons équilibrée, dans le respect et mutuellement bénéfique pour les deux blocs.

Par ailleurs, il est utile de souligner que le GASPI n’est pas un vecteur de compétition géopolitique. Il s’agit plutôt de rechercher des complémentarités, notamment entre partenaires traditionnels et nouveaux acteurs de la géopolitique et de la géoéconomie, et d’apporter des solutions concrètes aux besoin de financement du développement économique africain.

C’est un enjeu important de la relation entre le Golfe et l’Afrique. C’est un défi que GASPI a vocation à relever.

Voici donc, Mesdames et messieurs, les chantiers sur lesquels nous avons prévu de travailler pour les dix prochains mois, le cadre dans lequel nous entendons inscrire notre action, pour que le GASPI devienne un véritable succès quand nous nous retrouverons à Abidjan en début d’année prochaine.

Je vous remercie.

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