Violences contre les enfants: l’OMS dresse un rapport peu reluisant pour la Guinée 

il y a 2 heures 16
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Chaque année, 1,2 milliard d’enfants dans le monde subissent des violences physiques, souvent au sein même de leur foyer. C’est ce que révèle un rapport accablant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui met en lumière l’ampleur d’un fléau mondial dont la Guinée n’est pas épargnée. (Image d’archives)

Dans son étude intitulée « Les châtiments corporels infligés aux enfants : un problème de santé publique », l’OMS dresse un constat dramatique. Dans 58 pays analysés, 17 % des enfants victimes de violences au cours du dernier mois « ont été frappés à la tête, au visage ou aux oreilles » — des sévices graves qui entraînent des séquelles profondes.

Les pratiques varient d’un continent à l’autre, mais les conclusions restent similaires : les enfants subissent des violences aussi bien à la maison qu’à l’école. En Afrique et en Amérique centrale, près de 70 % des élèves déclarent avoir été victimes de châtiments corporels à l’école, contre environ 25 % dans le Pacifique occidental. Pourtant, souligne l’OMS, « aucun bénéfice éducatif ou psychologique ne découle de ces violences, qui compromettent au contraire la santé mentale, le développement et la réussite scolaire des enfants ».

La Guinée confrontée à une réalité brutale

En Guinée, ce phénomène prend un visage particulièrement alarmant.
En juin 2025, à Matoto Centre, une fillette de 12 ans, Mariama Koïn, est morte sous les coups violents infligés par une proche. Son corps, marqué par des traces de sang aux oreilles et aux narines, a été enterré à la hâte dans une tentative maladroite de dissimuler le drame.

Quelques jours plus tard, à Enta Nord, les voisins découvrent une autre scène d’horreur : une enfant de 6 ans, Catherine, totalement nue, le corps enduit de piment, battue et ligotée par sa propre sœur. Si les coupables ont été remis à la justice, ces affaires illustrent à quel point la lutte contre ce fléau reste un défi immense.

En 2024, l’Office de Protection du Genre, de l’Enfance et des Mœurs (OPROGEM) a recensé 957 cas d’infractions contre les enfants et les femmes, dominés par les violences sexuelles et domestiques. Parmi eux :

  • 212 viols, dont 211 sur des filles mineures ;
  • 46 enlèvements d’enfants ;
  • 74 cas d’abandon ;
  • 12 cas d’exploitation.

Des conséquences irréversibles

Le rapport de l’OMS est sans appel : les violences répétées provoquent chez les enfants des traumatismes durables. Elles entraînent une production excessive d’hormones du stress, des troubles de l’attention, des retards cognitifs, voire des altérations cérébrales. À long terme, elles augmentent les risques de dépression, d’échec scolaire, de criminalité ou encore de reproduction de la violence dans la génération suivante.

« Il est temps de mettre fin à cette pratique néfaste afin de permettre aux enfants de s’épanouir, à la maison comme à l’école », insiste Étienne Krug, expert à l’OMS.

Les recommandations de l’OMS

Pour inverser la tendance, l’organisation préconise :

  • L’interdiction des châtiments corporels dans tous les contextes (famille, école, institutions) ;
  • Des campagnes nationales de sensibilisation ;
  • Un accompagnement des parents et enseignants vers des méthodes d’éducation positives et non violentes.
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