Transition guinéenne: “Le risque est forcément là”, alerte Cissé PEDN

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À l’approche de la fin du délai fixé pour la transition en Guinée, le Parti de l’Espoir pour le Développement National (PEDN) déplore l’absence de dialogue entre les autorités et les forces vives de la nation. Alors que la fin du processus de transition, prévue pour le 31 décembre, semble improbable, le porte-parole du PEDN, Mohamed Cissé, appelle à un rétablissement du cadre de collaboration multipartite pour éviter une escalade des tensions et préserver la paix et la stabilité. Ce responsable du parti de l’ancien Premier ministre, Lansana Kouyaté, s’inquiète également des risques d’instabilité institutionnelle et des conséquences de l’inaction du gouvernement face à la montée de la violence et des drames sur le territoire. Entretien !

Guinée360 : Comment le PEDN analyse la situation sociopolitique guinéenne à quelques jours de la fin du chronogramme de la transition?

Mohamed Cissé : La situation est la preuve que nos anticipations ont été rationnelles. Nous avons interpellé par voie administrative et alerté suffisamment pour ne pas arriver à l’incertitude. Il est clair que le paradigme va changer, ainsi que les frontières de confiance entre les acteurs du processus dont la configuration a sérieusement changé. En ce qui concerne le PEDN, le débat sera consistant au congrès dans sa phase nationale où il sera question de la lecture du quinquennat passé, de l’évaluation de la situation et des décisions importantes quant au quinquennat qui s’annonce, y compris le contexte dans lequel nous nous trouvons.

Est-ce que vous pensez que le pays court des risques à partir du 31 décembre ?

Le risque est forcément là, quand on n’a pas su juguler la situation de tension, qui est finalement devenue une crise. Il n’y a pas de communication entre le CNRD et les forces vives de la nation, comme la Charte de la transition l’a commandé. Il ne faut pas confondre chercheur d’opportunités et acteurs institutionnels réels. Il faut rétablir le cadre initial de collaboration multipartite et de confiance mutuelle pour sauver la paix et la transition.

Peut-on craindre une instabilité institutionnelle ?

La nature et l’ampleur de tels risques peuvent être aussi variées que la diversité des acteurs. Il s’agit de divergences de valeurs et d’intérêts entre des acteurs de tempérament différent et de conception de la conquête du pouvoir différente. La meilleure façon de combattre l’escalade est d’asseoir un cadre d’échange permanent, tel que recommandé par le dialogue politique inter-guinéen. Nous avons pu prouver que les Guinéens peuvent se parler dans leur diversité et convenir de ce qui est utile pour le pays. Malheureusement, cet acte salutaire sera désormais un précédent politique cité comme infructueux.

Le ministre de la Justice a déclaré récemment que la Guinée n’est pas le seul pays a enregistré un drame comme celui de N’zérékoré. Que pensez-vous de ses propos ?

Je n’ai pas suivi sa communication pour cerner tout le contexte de cette affirmation. Toujours est-il que l’intérêt des Guinéens est d’éviter de tels drames, mais aussi de prendre les dispositions nécessaires pour faire la lumière au cas où ces drames se produisent. La justification du malheur du peuple par l’existence du malheur ailleurs ne saurait dédouaner ceux qui ont la responsabilité d’en prévenir ou d’en gérer efficacement les conséquences.

Concernant les enlèvements, il a également affirmé que des individus n’ayant aucun lien avec l’armée, se camouflent dans des tenues militaires pour commettre ces actes. Qu’est-ce que cela vous inspire ?

C’est une situation de psychose que ces communications d’impuissance du Gouvernement entretiennent dans la cité. Elles frisent l’appel à l’auto-défense des citoyens, ce qui est d’une extrême gravité. Il est extrêmement dangereux de dire aux citoyens que ce qui leur arrive ne peut être empêché ou traité par l’État, simplement parce que ceux qui en seraient auteurs pourraient appartenir aux services de l’État. La solution à un tel problème doit être apportée par celui qui a tous les moyens du pays à sa disposition pour protéger les citoyens et leurs biens : le Gouvernement, à travers ses services spécialisés.

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