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La commune urbaine de Lola a été secouée ce lundi 8 septembre 2025 par de vives tensions, survenues en plein jour de marché hebdomadaire. Des affrontements ont opposé les forces de défense et de sécurité à des jeunes manifestants, sur fond d’accusations récurrentes d’exactions contre des vendeurs de carburant.
Des interventions jugées abusives
Selon Benjamin Doré, président de la délégation spéciale de Lola, ces incidents ne sont pas nouveaux.
« Ce n’est pas la première fois que ces éléments viennent ici. À chaque fois qu’ils sont en manque, ils débarquent à Lola pour s’attaquer aux commerçants de carburant », a-t-il déclaré.
Lors d’une précédente intervention, des agents en uniforme auraient emporté 25 bidons d’essence, 15 millions de francs guinéens et plusieurs téléphones portables. Une médiation engagée à la suite de ces faits n’a jamais abouti à un dédommagement. Une autre opération aurait conduit à la saisie de plus de 200 fûts de carburant, d’importantes sommes d’argent et de nouveaux téléphones.
Une journée sous haute tension
La tension est montée d’un cran ce lundi, alors que la ville accueillait son marché hebdomadaire, fréquenté par des commerçants venus de la Guinée Forestière, de la Haute-Guinée, mais aussi du Liberia et de la Côte d’Ivoire.
« L’arrivée des forces de sécurité a mis le feu aux poudres », a expliqué Benjamin Doré. Des manifestations spontanées ont aussitôt éclaté, provoquant une riposte musclée des forces de l’ordre qui ont utilisé du gaz lacrymogène pour disperser la foule.
Des femmes se sont évanouies, plusieurs personnes ont été blessées ou incommodées. « J’ai pris mes responsabilités et envoyé des personnes vers l’hôpital central », a précisé le président de la délégation spéciale.
Huit personnes hospitalisées
Le docteur Ibrahim Soumah, directeur de l’hôpital préfectoral de Lola, a confirmé avoir pris en charge huit personnes souffrant de malaise dû à l’inhalation de gaz lacrymogène. « Aucune blessure par balle n’a été enregistrée », a-t-il rassuré.
Représailles et dégâts matériels
En représailles, les manifestants ont causé d’importants dégâts matériels : une dizaine de chaises destinées à la campagne référendaire détruites, des affiches brûlées, un pick-up de l’armée incendié, ainsi que des tentes et un podium installés pour des événements officiels saccagés.
Dans un geste symbolique, une cinquantaine de cartouches de gaz lacrymogène ont été déposées dans le bureau du patriarche local, illustrant la gravité des événements.
Appel à la responsabilité
Face à cette situation, les autorités locales et certains membres de la société civile interpellent le Chef de l’État, le général Mamadi Doumbouya, et lui demandent de faire toute la lumière sur ces événements. Ils exigent également la sanction des responsables de ce qu’ils qualifient de «sabotage».
La tension demeure vive à Lola, où la population attend des réponses concrètes afin d’éviter la répétition de tels incidents.