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Visiblement déterminés, des agents recenseurs recrutés par la société DIGITALIS ont battu le pavé ce lundi 3 novembre devant la Direction Générale des Élections (DGE).
Les 6 000 concernés réclament le paiement de leurs primes concernant l’avenant du contrat, qu’ils ont signé avec cette société.
Leur porte-parole, Ahmed Bérété, a indiqué qu’ils sont venus exprimer leur ras-le-bol et exiger le versement immédiat de cet avenant qu’ils attendent depuis des mois.
« Ce matin, nous sommes devant la DGE pour notre sit-in. Cela fait six mois que nous avons travaillé non seulement pour l’État, mais aussi pour DIGITALIS, qui a remporté le contrat avec la DGE pour le recensement biométrique. Six mois se sont écoulés et nous n’avons toujours pas été payés pour les 20 jours travaillés. C’est la raison pour laquelle nous sommes-là ce matin. Nous voulons nous faire entendre et dire aux hautes autorités que nous n’avons pas encore reçu les primes de l’avenant de notre contrat. Il semblerait qu’ils aient déjà fait remonter l’information au plus haut niveau avec toutes les preuves, prétendant que nous avons été payés alors que personne n’a reçu quoi que ce soit », a-t-il déclaré.
Ahmed Bérété juge paradoxal et inadmissible que les agents des préfectures de Kankan, Mandiana, Kouroussa et même de la sous-préfecture de Koulaboui aient perçu leur avenant, tandis qu’eux n’ont toujours rien reçu. Il dénonce une manœuvre orchestrée par DIGITALIS, parlant de paiements sélectifs.
« Ils ont payé la Haute-Guinée parce qu’ils ne veulent pas que ceux-là fassent de mouvement, car là-bas, c’est chez le grand patron. S’ils se mobilisent, même si les autorités locales ne font pas remonter l’information, les proches du grand patron prendront immédiatement leur téléphone pour informer le Président que la situation est mauvaise. Et la présidence sera immédiatement informée de notre problème. C’est la même raison pour laquelle ils ont payé Kolaboui, une sous-préfecture de Boké. Kolaboui seule a été sélectionnée et payée dans la région de Boké parce que c’est une zone stratégique. Il n’y a pas une compagnie, pas une société minière que vous connaissez dans la région de Boké qui ne passe pas à Kolaboui. Le moindre petit mouvement, même de dix minutes, paralyse toutes les activités de ces sociétés minières. Elles sont directement en contact avec la présidence », a-t-il ajouté.
Les agents sont particulièrement choqués par les fausses informations transmises aux autorités.
« La preuve, c’est que pour la liste de Kamsar, ils ont envoyé des documents signés et cachetés pour affirmer que les gens ont été payés pour les 20 jours de l’avenant du contrat. Alors que personne n’a reçu quoi que ce soit », a-t-il fustigé.
L’indifférence totale des autorités à tous les niveaux a été critiquée par les manifestants. Leur porte-parole a affirmé que c’est ce silence qui a motivé le sit-in.
« Nous avons mené beaucoup de démarches auprès de Monsieur le Premier ministre à qui nous avons écrit, du ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD), de Dr Dansa, de Madame la Gouverneure de la ville, de Madame la Directrice Générale des Élections. Mais jusqu’à présent, c’est négatif. C’est pourquoi nous avons voulu nous faire entendre maintenant à travers ce sit-in », a-t-il déploré.
Ces agents, dont le travail a permis le recensement biométrique à vocation d’état civil et enfin la tenue du scrutin référendaire, dénoncent le sort qui leur est réservé aujourd’hui.
« Ça nous fait très mal (…). La majorité d’entre nous y est allée à ses propres frais, nous avons souffert. Aujourd’hui, notre travail est apprécié, mais nous les travailleurs, nous sommes abandonnés, oubliés. Pourquoi ? Pourtant, c’est grâce à nous que le référendum a été possible. Sans fichier électoral, sans les cartes d’électeurs, personne ne parlera d’élection. Ce fichier électoral, c’est nous qui l’avons confectionné. Pourquoi sommes-nous oubliés ? », s’est-il interrogé.
Il rappelle que le Premier ministre a récemment salué leur travail et demandé aux citoyens de préserver leurs cartes d’électeurs pour les prochaines échéances.
« Ce beau travail est apprécié, mais nous, nous sommes jetés aux oubliettes. C’est incohérent », a-t-il insisté.
Ahmed Bérété a enfin lancé un appel aux autorités du pays.
« Mes chères autorités, nous sommes vos pauvres citoyens, nous sommes vos frères, nous sommes vos sœurs. Nous avons travaillé pour le recensement biométrique, malgré toutes les souffrances liées à ce travail. Nous n’avons pas encore reçu l’avenant de notre contrat. S’il vous plaît, aidez-nous. Il y a des personnes de mauvaise foi. Il y a des gens qui sont en train de monter de faux dossiers, en vous faisant croire que nous avons été payés, alors que personne n’a encore rien reçu. Nous avons toutes les preuves », a-t-il conclu.
Alhassane Fofana
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                        il y a 8 heures
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