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L’insalubrité continue de gangrener la capitale guinéenne, malgré les efforts des gouvernants pour enrayer le phénomène. À Conakry, en circulant en ville, il est difficile de ne pas remarquer les ordures entassées à de nombreux endroits, les caniveaux obstrués. Pourtant, la gestion de l’assainissement est officiellement confiée aux collectivités locales et aux PME spécialisées. Mais face à la persistance de cette situation, ces acteurs se heurtent à un jeu de renvoi de responsabilités, chacun accusant l’autre de ne pas jouer suffisamment son rôle, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Dans le cadre de la réforme du secteur, l’État, à travers le Ministère de l’Hydraulique et des Hydrocarbures, a confié la mission d’assainissement de Conakry aux collectivités locales, avec l’appui de petites et moyennes entreprises (PME) chargées de la pré-collecte des déchets ménagers. Les mairies, quant à elles, doivent assurer le transfert des ordures dépotées par les PME vers les Zones de Transit et de Tri (ZTT).
Un reporter de Guineematin.com s’est intéressé à ce sujet en vue de mettre en lumière la réalité sur le terrain.
Dans la commune de Tombolia, Dr Mandjour Chérif, président de la délégation spéciale de Tombolia, pointe du doigt l’incivisme des citoyens et les PME, qu’il accuse de manquer de moyens techniques, d’irrégularités dans la collecte des déchets.
Dr Mandjour Chérif, président de la délégation spéciale de Tombolia« Je parle de l’incivisme des citoyens ; mais le gros problème, c’est entre les ménages et les PME. Les abonnements sont désarticulés, soit parce que la PME n’est pas opérationnelle, soit parce que le ménage n’arrive pas à honorer ses engagements et c’est tout ça qui constitue les conséquences de l’arrivée des ordures sur les chaussées. Les PME n’ont pas suffisamment les moyens. Dans les sensibilisations, il est demandé aux citoyens de mettre les ordures dans les sacs et les mettre dans une position où les camions qui passent puissent les prendre. Mais les citoyens préfèrent venir les mettre au beau milieu de la chaussée. C’est ce qui est très avilissant, parce que c’est le constat le plus désagréable que je puisse faire », a-t-il déclaré.
Le président de la délégation spéciale de Tombolia est conscient de la situation d’insalubrité qui prévaut dans sa commune. Il déplore le retard dans le décaissement de la subvention octroyée par l’État guinéen dans le cadre de l’assainissement de la ville de Conakry et de ses environs. C’est pourquoi, afin de lutter efficacement contre l’insécurité dans sa commune, malgré les maigres moyens dont il dispose, une brigade a été mise en place à cet effet. « Aujourd’hui, il faut reconnaître quand même le dynamisme du service d’assainissement. La sécurité a été associée, parce que quiconque on prend en train de mettre dans le désordre, ces ordures, on l’envoie à la sécurité. La commune de Tombolia était réellement sale. Il faut donc réactiver le budget communal, pour que ce soit un emploi complémentaire au budget que l’État envoie. C’est vrai qu’il faut reconnaître que ces derniers temps, ça retardait. Donc, il fallait se battre à partir des recettes locales, des marchés, pour avoir régulièrement le cadre de financement, pour lutter contre l’insalubrité sauvage dans notre commune. Nous avons mis en branle les gardes, ils sont là, et de nuit et de jour, ils surveillent. La tâche n’est pas du tout aisée, mais on s’accroche et nous tenons à atteindre l’objectif. »
Après cette déclaration du maire, nous avons rencontré Sékou Keita, président national des acteurs de l’assainissement en Guinée. De son côté, il dénonce le manque d’accompagnement des autorités locales. Selon lui, les mairies ont abandonné leur responsabilité, notamment le transfert des ordures vers les zones de Transit et de Tri. « Si une moto n’a pas là où dépoter, supposons que la moto doit faire 4 voyages, 5 voyages par jour. Mais quand la moto envoie un seul voyage, elle n’a pas là où dépoter. Comment est-ce qu’elle peut se retourner pour prendre le deuxième voyage ? C’est impossible. C’est ce qui explique le retard de la pré-collecte dans les quartiers. Nous sommes aujourd’hui à la ZTT de Matoto et nous n’avons pas où déposer les déchets. Regardez, c’est la rampe, c’est là où la moto doit monter pour se débarrasser des déchets mais la rampe est remplie de déchets, les bacs ont fait 3 mois ici, sans être transférés comme prévu dans le protocole et nous sommes obligés de déporter à terre », a-t-il déploré.
Selon le président des acteurs de l’assainissement en Guinée, Sékou Keita, pour libérer les zones de Transit et de Tri, ils sont obligés de déplacer les camions par leurs propres moyens pour transférer les déchets vers la décharge.
Sékou Keita, président national des acteurs de l’assainissement en Guinée« Nous surexploitons nos travailleurs. Quand ils déportent à terre, c’est pourquoi actuellement il est très difficile. Quand c’est déposé à terre comme ça, la nuit, quand nous-mêmes on négocie les camions pour envoyer ça ailleurs, ces mêmes travailleurs sont obligés de venir travailler la nuit alors qu’ils ne sont pas payés pour ça. Ils sont payés juste pour aller ramasser la journée, déposer dans un bac à ordure qui doit être envoyé à la décharge. Mais si le bac n’est pas déplacé, on le déporte à terre. Il y a des motos qui ne pourront plus travailler parce que les déchets, ces motos-là sont engloutis par les déchets. Les PME sont venues dépoter mais il n’y a pas de transfert et c’est ça le vrai problème. On ne peut pas faire deux voyages par jour », a-t-il fait savoir.
Moussa Konaté pour Guineematin.com
Tél : (+224) 621016809
The post Insalubrité à Conakry : « Les PME viennent dépoter, mais il n’y a pas de transfert des déchets… », accuse Sékou Keita first appeared on Guineematin.com.
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