Siguiri : l’école primaire de Komourouninfè manque de bâtiments, d’enseignants, de matériels pédagogiques

Le district de Komourouninfè (dans la sous-préfecture de Naboun) est situé à 130 kilomètres du chef-lieu de la préfecture de Siguiri. L’accès à l’éducation est une réalité préoccupante dans cette localité. L’école primaire publique, construite par les communautés, est confrontée à un manque d’infrastructures (bâtiments, clôture, tables-bancs, toilettes), de matériels pédagogiques et d’enseignants. Ces carences affectent l’environnement d’apprentissage des élèves, rapporte Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Le personnel de cet établissement scolaire est composé de deux enseignants. Le seul bâtiment comporte une direction et deux salles de classe pour six groupes pédagogiques. Cette situation impose à chaque enseignant de gérer simultanément plusieurs niveaux pour assurer une scolarisation optimale dans cette zone rurale.

N’Faly Kamissoko, enseignant titulaire de Komourouninfè

« La difficulté, c’est la notion de multigrade. Nous avons un bâtiment qui ne contient que deux salles de classe. Avec ces deux salles de classe, on ne peut pas tenir la 1ère année jusqu’en 6ème année, il n’ y a que deux enseignants. Pour enseigner, il faut organiser ce qu’on appelle les classes multigrades, c’est-à-dire un seul enseignant tient deux ou trois niveaux différents dans une seule salle de classe. C’est dans ça que nous avons passé toute l’année à travailler. On n’a pas de matériels (les règles, les livres). Il n’ y a pas de toilettes. Au compte de l’école, on n’a pas de forage », a expliqué N’Faly Kamissoko, unique enseignant titulaire de cet établissement scolaire.

Le président de l’Association des Parents d’Élèves et Amis de l’École (APEAE), Sayon Dansoko, a révélé que cette école est le fruit des habitants de Komourouninfè, avant de tendre la main aux autorités.

Adama Traoré, enseignant de Komourouninfè

« Nous avons constaté que ce sont les études qui font bouger le monde. C’est elles qui font développer une localité. Conscients de cela, nous avons cherché un enseignant. Après, nous avons construit un hangar sous lequel il a commencé à enseigner. Il ne s’est pas découragé. À un moment donné, nous avions souhaité qu’il abandonne les cours, parce qu’il y avait des salamandres et des serpents sous le hangar. Mais, il (Adama Traoré) n’a pas accepté. Pensant que nous ne sommes pas seuls, nous avons cultivé pour construire cette école. Notre enseignant a beaucoup aimé cela, parce que là où il travaillait n’était pas en bon état. Nous demandons aux autorités de nous aider à avoir une école et une pompe », a dit Sayon Dansoko. 

Premier enseignant de la localité, Adama Traoré a abondé dans le même sens.

« Toute chose, le début n’est pas facile. Nous avons commencé à former les enfants en 2015 sous le hangar. Actuellement, ils (les habitants) se sont battus pour construire un bâtiment de salles de classe. Ce sont les communautés qui ont confectionné les tables-bancs. Il y a la motivation, il y a la compréhension. Elles ont cultivé avec la daba pour construire cette école. Nous avons beaucoup de difficultés, mais comme il y a le tableau noir, Dieu merci. On dit que s’il y a le tableau noir, l’enseignant peut se débrouiller. Je suis avec monsieur N’Faly Kamissoko, il est arrivé cette année. Je le remercie pour ce qu’il a pu soutenir. Sinon ce n’est pas facile… Même sous l’arbre on peut former. On fait de très bons résultats », a-t-il indiqué.

Malgré ces difficultés énumérées ci-haut, l’école primaire publique de Komourouninfè a brillé lors de l’examen d’entrée en 7ème année session 2025. Sur les 19 candidats ayant composé, 18 dont 11 filles ont été déclarés admis.

De Siguiri, Kaïn Naboun TRAORÉ envoyé spécial de Guineematin.com 

Tel : (+224) 621144 891

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