Ramatoulaye Kollon Diallo ou la foi politique plus forte que l’épreuve

Après onze mois d’incarcération à la Maison centrale de Conakry, la militante du RPG/Arc-en-ciel de Siguiri, Ramatoulaye Kollon Diallo, a enfin retrouvé la liberté. À peine sortie, elle s’est adressée à ses compatriotes dans une vidéo bouleversante, empreinte de reconnaissance, de dignité et d’une force intérieure rare.

Les larmes aux yeux, elle a remercié « du fond du cœur » tous ceux et celles qui l’ont soutenue moralement et spirituellement pendant cette longue traversée. Dans un message d’une sincérité désarmante, elle a confié que la prison lui avait appris à comprendre le vrai sens du pardon. Elle a ainsi déclaré qu’elle « pardonnait du fond du cœur à tous ceux qui ont provoqué son emprisonnement », une attitude qui témoigne d’une grandeur d’âme que peu parviennent à atteindre après tant d’épreuves.

Mais derrière la douleur et la clémence, Ramatoulaye Kollon Diallo reste ferme sur ses convictions. Elle a réaffirmé son attachement indéfectible au RPG, jurant de rester fidèle à ce parti toute sa vie. Ce serment politique est une promesse de loyauté envers une cause qui dépasse les blessures personnelles et les déceptions.

Celle qui fut l’une des grandes oubliées des revendications des Forces vives de Guinée pour la libération des détenus politiques a traversé le silence et l’oubli sans renier ses principes. Elle a perdu son mari, son emploi d’enseignante à la fonction publique, ainsi que sa pension. Malgré tout, elle a trouvé la force de pardonner et de remercier ceux qui ont partagé sa peine. C’est une leçon d’humilité et de hauteur d’esprit qui force le respect.

Il faut rappeler qu’à l’exception de deux communicants du RPG/Arc-en-ciel basés aux États-Unis (les nommés Damaro et Bénito), la coalition du parti avec l’UFDG-ANAD et l’UFR n’a que très rarement – pour ne pas dire jamais, sauf insistance farouche des deux communicants évoqués plus haut – mentionné les noms de Ramatoulaye Kollon Diallo et Fodé Moussa Mara dit El Sissi dans leurs plaidoyers pour les détenus politiques. Pourtant, elle n’a pas voulu s’attarder sur cette parenthèse. Fidèle à sa ligne de pardon et de gratitude, elle a préféré remercier ceux qui, de près ou de loin, ont eu une pensée pour elle.

Son message, empreint de dignité et de retenue, rappelle que la vraie victoire n’est pas toujours politique. Parfois, elle réside dans la capacité à se relever, à pardonner et à demeurer fidèle à soi-même malgré la souffrance et l’oubli. Respect et force à vous Madame !

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Par Abdouaye SANKARA,Journaliste

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