Présidentielle : lancement du mouvement Choukran Mamadi Doumbouya, les arabophones affichent leur soutien

Le mouvement Choukran, regroupant des arabophones et des diplômés du système franco-arabe, a officiellement lancé ses activités ce mardi 9 décembre à Kaloum, autour du thème : « Projet Simandou et Programme Simandou 2024 : portée et impacts ».

Placée sous la direction du Dr Mohamed Bintou Keita et de Mohamed Ouattara, la rencontre a été marquée par plusieurs panels visant à présenter la vision, les motivations et l’engagement politique du mouvement.

L’événement a connu une mobilisation symbolique et des prises de parole axées sur la reconnaissance des efforts du président de la transition, le général Mamadi Doumbouya, à l’endroit d’une communauté longtemps marginalisée.

Ouvrant la cérémonie, le coordinateur général adjoint, Dr Mohamed Bintou Keita, a expliqué que la création du mouvement repose sur un devoir de gratitude.

« Notre objectif est simple : dire merci. Celui qui ne remercie pas les hommes ne remercie pas Dieu. Nous remercions le président de la République pour les énormes efforts et sacrifices consentis afin de mettre en lumière nos compétences en tant qu’arabophones et madrassadens », a-t-il déclaré.

Il a rappelé les injustices subies par les étudiants du système franco-arabe au cours des dernières décennies, notamment la suppression de leurs bourses.

« Choukran pour le rétablissement des bourses des étudiants franco-arabes. Avant l’arrivée du président Mamadi Doumbouya, nos bourses avaient été injustement supprimées. Il les a rétablies, tout comme il a valorisé de nombreux cadres issus de ce système, nommés à des postes de responsabilité. Le ministre directeur de cabinet, par exemple, est un arabophone, un madrassaden », a-t-il souligné.

Le mouvement Choukran entend également combattre les stéréotypes réducteurs sur les arabophones, souvent cantonnés au seul champ religieux.

« Nous voulons changer le narratif. Les arabophones ne sont pas seulement des imams ou des lecteurs du Coran. Le mouvement regroupe des inspecteurs généraux, des directeurs généraux adjoints, des chercheurs, des docteurs nommés par décret. Nous sommes pleinement acteurs de la République », a précisé Dr Keita.

Il a par ailleurs annoncé une implication active du mouvement dans la campagne présidentielle en faveur du chef de l’État.

« Nous allons battre campagne pour le président. Mais ce sera une campagne différente, loin du brouhaha habituel. Nous sommes des personnes de sagesse et de probité morale. Nous menons des campagnes ciblées, des focus groups, des actions de proximité pour expliquer, avec des mots simples, ce que le président a fait et ce qu’il est en train de faire », a-t-il assuré.

Dans un ton plus critique, il a mis en garde contre la banalisation des institutions : « Lorsqu’on voit des blogueurs accéder à l’Assemblée nationale, il faut s’interroger. Si les institutions se dévalorisent, c’est nous-mêmes qui en subirons les conséquences. Notre pays a trop souffert pour être confié à n’importe qui. »

Plusieurs personnalités issues du système franco-arabe ont salué l’initiative.

Karamba Guirassy, directeur général de la Fonction publique, a affirmé que le système est en nette évolution et que la confiance envers le gouvernement est en constante progression.

« Aujourd’hui, même ceux qui doutaient reconnaissent que les choses ont changé et continuent de changer. La confiance accordée au président est en montée crescendo. Nous n’avons pas couru après des postes. On a fait appel à nous, et nous avons été rassurés sur notre liberté d’action pour travailler efficacement », a-t-il indiqué.

De son côté, Hadja Mariama l’Islam Baldé, présidente de l’ONG Paix et Patrie, a exprimé son admiration pour le mouvement.

« Je suis très émue. Ce mouvement rassemble des professeurs, des docteurs, des cadres compétents. Ils ont vu juste. Je souhaite que le président Mamadi Doumbouya entende ce message et accompagne cette initiative jusqu’à son plein accomplissement », a-t-elle souligné.

Présent à la cérémonie, le coordinateur national des mouvements de soutien Kèlèti Doumbouya a estimé que le mouvement Choukran bénéficiera d’un appui à la hauteur de son engagement.

« Nous ne pouvions pas manquer l’occasion d’être à leurs côtés. Quand on voit l’implication des imams, des enseignants coraniques et des leaders religieux de premier plan, cela donne une portée particulière à ce mouvement. Nous les accompagnerons selon leurs spécificités et leurs particularités », a-t-il annoncé.

Avec le lancement du mouvement Choukran, les arabophones affichent désormais leur volonté d’occuper pleinement leur place dans la dynamique politique et nationale du pays.

Mayi Cissé