Poste de santé de Douka Celeyabhé (Labé) : des accouchements réalisés à la lumière « des lampes à piles ou des torches »

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Il faut quitter Popodara et s’engager sur sept kilomètres de piste caillouteuse pour atteindre le poste de santé de Douka Celeyabhé. Là, dans un bâtiment construit en 2022 par la seule volonté des habitants, la santé publique tient surtout à la débrouillardise d’une petite équipe.

Une structure née de la solidarité

L’infrastructure est le fruit d’un élan communautaire. Les villageois ont mobilisé des ressources, bâti les murs et remis les clés à l’État dans l’espoir d’un service médical de proximité. Trois ans plus tard, la fierté des débuts s’estompe derrière une réalité bien plus dure : ce centre vital n’a reçu ni entretien, ni équipement digne de ce nom.

Quatre visages au front

Ici, on soigne une population répartie dans cinq secteurs grâce à quatre personnes seulement : Charles Loua, infirmier d’État et chef de poste, Kadiatou, sage-femme, et deux jeunes stagiaires.

« Nous faisons avec les moyens du bord », lâche Charles Loua, résigné.

Zéro électricité, zéro eau

Les murs se fissurent déjà, aucune source d’eau ni raccordement électrique n’existe.

« La nuit, pour un accouchement ou une urgence, on allume des lampes à piles ou des torches », raconte Kadiatou.

A l’intérieur, pas de table d’accouchement, pas de matériel médical de base : la simple auscultation devient un défi.

Des malades renvoyés sur une route impraticable

Dès qu’une situation nécessite plus qu’un thermomètre ou un stéthoscope, les malades sont référés au centre de santé de Popodara. Mais la piste cabossée, rallonge le trajet et transforme chaque transfert nocturne en course contre la montre. En cas d’hémorragie après un accouchement ou de crise sévère de paludisme, ce délai peut être fatal.

Des résultats malgré tout

Les campagnes de sensibilisation et la distribution d’antipaludiques ont permis de faire reculer la maladie dans la zone. Mais la prévention, aussi utile soit-elle, ne compense pas l’absence de conditions minimales pour soigner.

Un SOS à l’État

Le cas de Douka Celeyabhé illustre une équation connue en milieu rural : des citoyens qui bâtissent, un État qui tarde. Sans matériel, sans eau, sans électricité, le poste de santé risque de n’être plus qu’un souvenir de mobilisation communautaire.

Les habitants, eux, continuent d’espérer que leur sacrifice initial ne sera pas vain. Il appartient désormais aux autorités sanitaires de donner à ce centre les moyens d’assurer ce qu’il est censé représenter : un droit fondamental à la santé, même au bout d’un chemin de terre.

De Labé, Chérif Sampiring Diallo pour Guineematin.com

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