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Cette décision fait suite à la suspension volontaire de ses actions en bourse depuis mai 2025, après des informations relayées par la presse selon lesquelles certains de ses permis d’exploration – notamment ceux couvrant le projet de bauxite de Niagara (Mamou, Dalaba et Tougué) et le projet de fer de Simandou Nord – pourraient être annulés.
Pour l’heure, l’entreprise indique ne pas avoir reçu de notification officielle du gouvernement guinéen. Toutefois, des discussions sont en cours avec le ministère des Mines et de la Géologie pour clarifier la situation.
« Compte tenu de l’incertitude réglementaire, Arrow a donné la priorité à la préservation du capital en suspendant toutes les activités liées aux projets, en réduisant les coûts de fonctionnement et en maintenant un engagement actif avec les parties prenantes guinéennes concernées », a déclaré la société le 8 septembre 2025.
Des projets techniquement avancés, mais gelés
Avant cette incertitude, Arrow avait enregistré des progrès notables, souligne-t-on. Au 30 juin dernier, les activités d’exploration et de développement avançaient sur les deux projets. À Niagara, les forages avaient confirmé la continuité d’une minéralisation à haute teneur, ouvrant la voie à une première estimation de ressources minérales.
Selon Mining Weekly, une étude de cadrage menée par le cabinet SRK Consulting a même été finalisée, mais ses résultats ne seront publiés qu’après clarification du statut des permis.
À Simandou Nord, situé immédiatement au nord du gisement de classe mondiale de Simandou, des travaux de cartographie, d’échantillonnage et de tests métallurgiques ont également été réalisés. Une étude de cadrage sur une usine de traitement a permis d’estimer les coûts d’investissement et d’exploitation pour la production d’un concentré d’hématite de haute qualité.
Arrow Minerals avait par ailleurs signé un protocole d’accord non contraignant avec Baosteel Resources, filiale du géant chinois Baowu Group, portant sur de potentielles ventes futures de minerai de fer extrait de Simandou Nord. À noter que Baowu est déjà impliqué dans le développement du projet Simandou aux côtés du consortium Winning.
Si la société australienne se dit confiante quant à la qualité de ses projets guinéens, elle reconnaît que toute avancée dépend désormais de la résolution de la question du statut des permis par l’État guinéen.
Une politique minière guinéenne plus stricte
Il faut rappeler que depuis 2021, les autorités guinéennes ont adopté une politique minière plus rigoureuse, visant à assainir le secteur et à renforcer le contrôle de l’État sur les ressources naturelles.
Ces derniers mois, plusieurs sociétés ont vu leurs permis révisés ou annulés. C’est notamment le cas d’Axis Minerals, compagnie britannique dont le contrat de bauxite a été résilié en août 2025 par décret présidentiel. L’entreprise a annoncé vouloir saisir des instances d’arbitrage international.
Le gouvernement justifie ces décisions par la volonté de mettre fin à la spéculation sur les titres miniers et de privilégier les sociétés capables d’avancer rapidement dans la mise en valeur des gisements. Une approche qui suscite à la fois l’adhésion de certains observateurs, qui y voient une meilleure protection des intérêts nationaux, et les inquiétudes d’investisseurs étrangers face à un climat réglementaire jugé imprévisible.
Pour la Guinée, premier exportateur mondial de bauxite et détentrice de gigantesques réserves de fer à Simandou, l’enjeu est de trouver l’équilibre entre attractivité des investissements et souveraineté économique.