Médias : ouverture à Conakry du forum sur l’avenir de la presse en Guinée 

il y a 5 heures 19
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Le coup d’envoi du forum sur l’avenir de la presse en Guinée a été donné ce lundi à Conakry. Organisé par la Haute Autorité de la Communication (HAC), l’événement s’étend sur trois jours, du 19 au 21 mai.

Cette rencontre de haut niveau réunit des représentants des instances de régulation des médias de la Côte d’Ivoire, du Mali, du Sénégal et du Maroc, tous présents à travers leurs présidents.

La cérémonie d’ouverture a été présidée par le Premier ministre Bah Oury, en présence du président du Conseil national de la Transition (CNT), des ministres de l’Information, des Postes et Télécommunications, de la Sécurité et de la Protection civile, ainsi que de plusieurs membres du CNRD.

Dans son intervention, Boubacar Yacine Diallo, président de la HAC, a indiqué que  « la renaissance de la presse exige une presse libre et responsable. » Il a plaidé pour une réforme profonde du secteur, articulée autour de la mise en place d’une convention collective pour mieux encadrer les conditions de travail des journalistes, et la création d’un organe d’autorégulation crédible et indépendant. « Il ne suffit pas de créer un tribunal des pairs, il faut aussi que ceux qui le composent soient irréprochables », a-t-il insisté.

Le président de la HAC a également rappelé le cas du journaliste porté disparu, Habib Marouane Camara, appelant à la poursuite des enquêtes : « Je prie Dieu que des résultats soient obtenus. »

Un cri d’alarme de la presse privée

Aboubacar Camara, président de l’Union libre des radios et télévisions de Guinée (URTELGUI), a quant à lui égrené une longue liste de doléances portées depuis des années par les professionnels des médias. Il a évoqué la nécessité de définir un statut clair pour les entreprises de presse, de revoir leur régime fiscal, et de garantir leur accès au marché publicitaire. « Les médias numériques, tels que les web TV et web radios, doivent être intégrés dans la législation », a-t-il souligné, appelant à une revalorisation de l’aide publique aux médias et à une liberté de la presse effective.

La presse face au tsunami numérique

Le forum a également une portée sous-régionale. René Bourgoin, président de la HAC ivoirienne et du Réseau des Instances Africaines des Régulateurs de Communication (RIARC), a dressé un tableau préoccupant : « La désinformation, la crise de confiance et l’effondrement des modèles économiques traditionnels menacent la survie même de la presse. » Pour lui, les journaux papier sont les plus touchés par la révolution numérique, mais les médias audiovisuels ne sont pas épargnés.

Il appelle à une synergie nouvelle entre journalistes, éditeurs et acteurs du numérique : « Il faut repenser les modèles économiques et renforcer l’indépendance financière des médias, condition essentielle à leur liberté. » Et d’ajouter avec gravité : « Ce forum est une occasion précieuse, aucune contribution ne sera de trop. »

Le président du Conseil national de la Transition (CNT), Dr Dansa Kourouma, a salué l’ambition du forum de traiter des questions structurelles comme la régulation en période électorale, la formation des journalistes ou encore le dialogue entre médias et forces de défense. « Notre institution est prête à soutenir toute dynamique de réforme juridique pertinente, et à collaborer avec les médias pour vulgariser la Constitution à travers un débat inclusif et pédagogique », a-t-il affirmé.

Alors que le paysage médiatique guinéen traverse des turbulences économiques, politiques et technologiques, ce forum s’annonce comme un moment charnière. Trois jours pour repenser les fondations, pour écouter la voix des professionnels, et surtout, pour bâtir un avenir où la presse guinéenne «libre, indépendante et responsable» pourra continuer de jouer son rôle de contre-pouvoir dans une société en quête de démocratie et de transparence.

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