Me Mohamed Traoré : “La liberté de la presse n’est pas uniquement une affaire des journalistes”

il y a 1 semaine 59
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À l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, Me Mohamed Traoré, ancien bâtonnier de l’Ordre des avocats de Guinée, a livré une réflexion de fond sur la place centrale qu’occupe la presse dans une société démocratique. Un plaidoyer ferme, empreint de lucidité, qui remet la liberté de la presse à sa juste place : celle d’un pilier de l’État de droit.

«La liberté de la presse est à défendre à tout prix », affirme d’emblée l’avocat. Contrairement à une idée répandue, cette liberté ne concerne pas uniquement les journalistes, insiste-t-il, mais l’ensemble des citoyens, car elle est indissociable du droit à l’information.

Lorsque la presse fonctionne selon les règles de l’art, en respectant l’éthique et la déontologie, elle joue un rôle fondamental dans la formation de l’opinion publique. « En donnant de bonnes informations, c’est-à-dire des informations vérifiées aux citoyens, la presse leur permet d’être éclairés dans leurs choix, notamment celui de leurs dirigeants », écrit Me Traoré. Il cite l’exemple du journal d’investigation français Mediapart, dont les révélations ont conduit à de multiples procès contre des responsables politiques, jusqu’à inspirer la création en 2013 de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique.

Pour l’ancien bâtonnier, s’engager pour la liberté de la presse, c’est œuvrer à la consolidation des institutions républicaines : « En se battant pour le renforcement de la liberté de la presse et en la protégeant contre les atteintes de nature à l’affaiblir, on contribue en même temps à la consolidation de la démocratie et de l’État de droit. »

Il rappelle que la liberté d’informer est un droit fondamental, protégé par les textes nationaux et internationaux. D’ailleurs, le législateur guinéen a adopté une loi sur l’accès à l’information publique, preuve supplémentaire de l’importance accordée à ce droit.

Mais Me Traoré n’élude pas les dérives : des dérapages existent dans la pratique du journalisme, admet-il. Toutefois, la loi encadre déjà ces éventualités : « La liberté de presse n’est pas une licence absolue d’écrire ou de dire n’importe quoi. Il n’y a pas de liberté sans responsabilité. » Ainsi, toute personne qui intente une action en justice contre un journaliste exerce aussi un droit légitime.

Néanmoins, il met en garde contre les tentations autoritaires : « Il ne s’agit donc pas de faire taire les médias définitivement sous prétexte de “mesures préventives” ou de les dépouiller de leur rôle. » Les éventuelles sanctions ou régulations doivent avoir pour seul objectif d’améliorer le professionnalisme des médias, et non de les museler.

En conclusion, l’ancien bâtonnier lance un cri du cœur, aussi limpide que nécessaire : « Vive la liberté de la presse pour que vive la démocratie. »

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