Manque d’enseignants et de mobiliers : les défis du lycée franco-arabe de Kamsar, malgré de bons résultats

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Créé en 2000 comme collège, devenu lycée en 2015, le lycée franco-arabe de Kamsar offre onze groupes pédagogiques, 38 enseignants et une direction de sept membres. Mais, l’école fait face à d’énormes difficultés à moins de 10 jours de l’ouverture des classes au compte de l’année scolaire 2025/2026. Dans un entretien accordé à un reporter de Guineematin.com, Abdoulaye Tabara Diallo, censeur de l’établissement, est revenu sur les difficultés persistantes du moment : manque de tables-bancs, besoin urgent de professeurs de mathématiques et de physique, augmentation des effectifs.

Guineematin.com : Faites-nous un rappel historique de l’évolution du lycée franco-arabe de Kamsar et de ses composantes

Abdoulaye Tabara Diallo, censeur du lycée franco-arabe de Kamsar

Abdoulaye Tabara Diallo : le lycée franco-arabe a été créé en l’an 2000. À cette époque, c’était un collège. De 2000 à 2025, il y a eu successivement quatre principaux et deux proviseurs. L’actuel proviseur s’appelle Alassane Omar Kanté. Nous sommes passés de trois groupes pédagogiques en 2000 à onze aujourd’hui. Le collège est devenu lycée à partir de 2015. Moi, je suis venu ici en novembre 2015, en tant que conseiller d’orientation. Depuis, les choses ont beaucoup évolué : nous avons aujourd’hui 38 professeurs et 7 membres de la direction, dont quatre femmes. Et tous nos professeurs, surtout arabophones, ont étudié au Maroc, en Tunisie, en Syrie, en Égypte, au Niger ou en Mauritanie. Et actuellement, ces professeurs dispensent des cours de théologie, de langue arabe, d’histoire en arabe, de géographie en arabe et d’instruction civique en arabe. En plus, il y a les professeurs de français, les économistes, les mathématiciens, les professeurs de physique, de chimie et de biologie qui enseignent en français. Les deux groupes s’échangent et se complètent dans l’apprentissage. En plus de ces deux langues, il y a l’anglais. Nous avons deux professeurs d’anglais. Même au collège, l’anglais est enseigné, parfois le soir, parfois le matin, selon les heures disponibles. Mais au lycée, l’anglais se dispense régulièrement.

Quels sont les principaux besoins de votre établissement aujourd’hui ?

Effectivement, nous manquons de tables-bancs. Parce qu’avec nos résultats, nous avons trois lauréats actuellement au Maroc. Au BAC, cette fois-ci, nous avons obtenu environ 80 % de réussite, et 72 % au Brevet, dont le lauréat de la région au BEPC. En ce moment, j’ai reçu beaucoup de demandes d’inscription. Nous sommes appelés à étendre jusqu’à 12 ou 13 groupes pédagogiques. Mais par rapport à cette évolution, nous manquons au minimum de 150 tables-bancs. Lors des compositions de fin d’année, j’ai été obligé de faire l’alternance des groupes. Au lieu de terminer en une semaine ou dix jours, j’ai mis deux semaines, par manque de tables-bancs. Il me fallait 280 tables-bancs, mais je n’en avais que 132. Donc, nous avons énormément besoin de tables-bancs. Par rapport aux professeurs, nous manquons de professeurs de physique et de mathématiques. Pour les autres matières, les enseignants s’entraident et les choses ne se compliquent pas. Mais en physique surtout, nous avons un énorme besoin. Ce sont nos deux professeurs de chimie qui se complètent pour dispenser aussi les cours de physique. Parce que cette année, au BEPC, j’aurai trois classes de 11e. D’habitude, c’est une seule, mais cette fois ce sont trois. Et pour ces classes, nous sommes obligés d’assurer la physique et la chimie avec seulement deux professeurs de chimie et un seul de physique.

Quelle place occupe le lycée franco-arabe dans la région de Boké ?

Le lycée franco-arabe est la première école de ce type dans la région de Boké. Actuellement, il y a aussi Baralandé et Boffa qui sont en train de s’étendre. Mais pour le lycée, c’était le seul. Avec la DPE et l’IRE, nous travaillons pour que les choses se passent normalement.

Comment faites-vous pour obtenir de bons résultats aux examens ?

Pour arriver à ce niveau, nous avons une politique d’accompagnement des élèves, avec les chefs de groupes techniques, les professeurs principaux et titulaires. Ils identifient les lacunes et organisent des cours supplémentaires pour préparer les lauréats. Mais quand on dit lauréats, nous disons que tout le monde doit être lauréat. C’est dans cette préparation que sortent les meilleurs, car chacun est motivé. Au Bac, nous avons eu plusieurs fois des élèves classés 2e, 4e, 7e, 11e, 14e au niveau national. Et au BEPC, cette fois-ci, nous avons eu le premier de la région. Il y a dix jours, Mme l’inspectrice et M. le DPE de Boké nous ont appelés avec l’élève, ses parents, mon directeur des études et les sections de la DPE et de l’IRE. Ils nous ont honorés et remis des prix. Mme l’inspectrice a demandé que le jour de l’ouverture, nous fassions encore cette cérémonie autour du mât.

Qu’en est-il des enseignants contractuels de votre établissement ?

Au départ, nous avions neuf enseignants contractuels, mais après le concours, sept ont été retenus. Il nous en reste deux : Mme Ali Chérif, qui a fait sept ans avec nous, et Rouguiatou, qui a fait deux ans avec nous. Elles sont là en attente. Le jour où on nous permettra de les reprendre, nous souhaitons vivement qu’elles deviennent titulaires. Nous comptons beaucoup sur l’aide des autorités.

Comment décririez-vous l’engouement des parents pour les écoles franco-arabes et pouvez-vous nous parler de l’évolution des effectifs au sein de votre établissement ?

L’engouement augmente. Depuis l’avènement du CNRD, nos bourses ont été débloquées. Beaucoup de nos lauréats sont maintenant à l’extérieur. Nous participons aussi aux compétitions de lecture du Coran pendant le mois de Ramadan, et nos représentants reviennent avec des prix. Nos responsables, de la DSSE jusqu’au ministère, en passant par la DPE et l’IRE, nous accompagnent et nous encouragent. Les parents et les bonnes volontés nous soutiennent aussi. Chaque année, nous avons de plus en plus de demandes. L’année dernière, nous avions environ 350 élèves. Mais cette année, avec les résultats du passage de la 7e à la 8e, nous avons déjà une centaine de nouveaux élèves. Je suis en train de faire la répartition : au lieu d’une seule classe de 8e, j’en ai déjà deux, sans compter ceux qui vont encore arriver.

Propos recueillis par Ismael Diallo pour Guineematin.com

Tél. 624 693 333

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