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La vente et la consommation de la drogue mortelle, appelée Kush, deviennent de plus en plus récurrentes à Conakry. Ce phénomène est devenu aujourd’hui au centre des préoccupations des autorités mais aussi au niveau des familles. Au quartier Keitaya, dans la commune urbaine de Kagbélen, les autorités locales ont mis en place une stratégie pour pallier ce fléau qui a fait une dizaine de morts récemment à Conakry. Une structure appelée anti-Kusch est mise en place pour dénicher les vendeurs et consommateurs de cette substance et les mettre à la disposition des services compétents. L’annonce en a été faite dimanche, 6 juillet 2025, par Elhadj Mamadou Sanoussi Doumbouya, président du conseil de quartier de Keitaya, dans un entretien accordé à Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Selon Elhadj Mamadou Sanoussi Doumbouya, les jeunes de la structure anti-Kush font la patrouille, de jour comme de nuit, pour éradiquer le banditisme dans cette zone.

« Les jeunes sont très bien organisés. Il y a des patrouilles qui se font la nuit, et même la journée, pour essayer vraiment d’éradiquer l’affaire de banditisme. Ces jeunes sont organisés pour chasser les jeunes qui étaient casés dans certains nids de bandits. Donc, si vous avez constaté, depuis un certain moment aussi, ces actes-là ont beaucoup diminué. Dans le cadre de la promotion de la culture de la paix, il y a vraiment une compréhension harmonieuse maintenant entre les autorités locales, les sages et les jeunes pour essayer d’apaiser la situation. Pour le phénomène de la drogue, surtout la drogue Kusch, nous venons de vivre des drames qui se sont produits dans notre commune ici. Je pense que c’est quelque chose qui est regrettable. Au niveau de notre quartier, nous sommes en train de prendre des dispositions. Nous avons essayé de mettre en place une structure qu’on a appelée anti-Kush. Les jeunes qui sont mobilisés, on les a habillés, ils sont en train de faire les patrouilles. Nous avons informé les autorités, la sécurité, d’accepter qu’on collabore. Je pense qu’ils ont porté oreille à cela. Ce sont les jeunes même qui sont en train de sortir pour aller au niveau des nids des bandits pour récupérer les jeunes et les déposer au niveau des services compétents. Donc, il y a cette stratégie qu’on est en train de mettre en place. A côté aussi, les voisins de ces zones de nids de bandits, nous les avons tous invités à faire une réunion afin de se donner les mains. Une fois qu’ils constatent la venue ou bien l’arrivée de ces jeunes ou des regroupements, d’essayer directement d’alerter le secteur via le quartier afin que la jeunesse puisse faire son travail. Donc, la sensibilisation continue », a-t-il expliqué.
Au-delà de cette stratégie liée à l’organisation de ces jeunes, Elhadj Mamadou Sanoussi Doumbouya a annoncé une autre mesure. « Une autre mesure envisagée par les autorités, c’est de voir ce qu’on peut mettre à ces lieux de nids de bandits. Nous avons envisagé de voir ce qu’on peut faire là. Si c’est aménagé, des sites touristiques pour que la jeunesse trouve là où se retrouver. Parce que, le problème majeur qu’on a, la jeunesse n’a pas réellement de lieux de récréation. Donc, c’est quelque chose qui nous rend vraiment la tâche très difficile. Ils n’ont pas de lieux de loisirs. Il faudrait qu’on trouve quelque chose pour que la jeunesse puisse s’épanouir. Il y a également un manque notoire de centres d’apprentissage pour la jeunesse. Donc, si les jeunes ne sont pas réinsérés dans certains corps de métiers, ça va être difficile. Avec la corporation des artisans qui sont dans le quartier ici, la dernière fois, j’ai tenu une réunion avec eux, ils sont en train de voir tous les jeunes qui ont abandonné l’école, et qui ne sont pas en train de faire quelque chose, de voir comment contacter leurs parents afin qu’ils les récupèrent. Parce que déjà, au niveau de la commune, cette corporation, ils ont réussi à identifier 2000 jeunes. Eux, ils sont avec ces enfants-là. Ils sont en train de les former soit en maçonnerie, menuiserie, mécanique, chaudronnerie, plomberie. Je pense que ça, c’est quelque chose qui est extrêmement important. Et avec eux aussi, nous sommes en train de faire un autre travail pour voir comment insérer ces enfants. Parce que ce qui est plus important, ce n’est pas le fait de chasser ces enfants au niveau de ces nids de bandits. Mais il faut essayer de les sensibiliser, de les conscientiser, les rendre responsables pour qu’ils soient des personnes qui peuvent faire bénéficier l’Etat et qu’eux-mêmes, ils puissent profiter. Donc, nous sommes dans ce cadre, avec la bénédiction des hautes autorités, en collaboration avec la commune à laquelle nous recevons des instructions et au plus haut niveau du gouvernorat, avec qui nous travaillons aussi pour essayer de combattre ce fléau », a fait savoir Elhadj Mamadou Sanoussi Doumbouya.
Face à une telle situation, Thierno Souleymane Diallo, jeune du quartier Keitaya, sollicite aux autorités l’obtention d’aires de jeux pour les jeunes. Il conseille également aux jeunes qui s’adonnent à la drogue d’abandonner cette substance nuisible.

« La situation de la jeunesse d’ici est un peu compliquée. Nous sommes là, mais il n’y a pas d’infrastructures pour la jeunesse telle qu’une maison des jeunes, un terrain de football. Ça, on en a vraiment besoin. Chaque secteur doit avoir son terrain pour sa propre jeunesse. Moi, en tant que médecin, je peux demander aux jeunes d’abandonner la drogue. De laisser tout ça. Parce que ça nuit à l’organisme, de la tête aux pieds », a lancé notre interlocuteur.
Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com
Tél. : 620 589 527/664 413 227
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