Noël sous tension : quand le mot « prophète » enflamme la toile et met le ministère du Travail au cœur d’une polémique religieuse

il y a 2 heures 14
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La décision du ministère du Travail et de la Fonction publique de déclarer fériée la journée du jeudi 25 décembre 2025, à l’occasion de la fête de Noël, aurait pu passer inaperçue. Mais une formulation contenue dans le communiqué officiel a suffi à déclencher une vive controverse sur les réseaux sociaux. En qualifiant Jésus-Christ de « prophète », le document a suscité l’indignation d’une partie de la communauté chrétienne, qui y voit un manquement grave au respect des croyances religieuses et au principe de la laïcité.

Très rapidement, les réactions se sont multipliées, oscillant entre colère, incompréhension et accusations d’irrespect. Pour de nombreux internautes, le choix des mots dépasse la simple maladresse administrative et traduit une confusion théologique lourde de conséquences dans un État laïc.

« Une institution étatique qui se permet de se foutre de toute une communauté religieuse, sachant que le principe de la laïcité existe dans notre pays », s’indigne Jacob Cobja. Selon lui, si Jésus-Christ est reconnu comme prophète dans l’islam, il est avant tout, pour les chrétiens, le Dieu vivant. « Nous ne vous exigeons pas de partager notre foi, mais nous vous obligeons à la respecter », martèle-t-il, appelant le ministre à corriger le communiqué « très rapidement ».

Même son de cloche chez Raoul Levolcan, qui dénonce une « incohérence » et un « deux poids, deux mesures » visant, selon lui, une fois de plus la communauté chrétienne. « Qualifier Jésus-Christ de prophète dans un communiqué officiel témoigne d’un manque de considération envers les convictions chrétiennes. C’est profondément regrettable », écrit-il.

Au-delà du fond, c’est aussi la forme de la communication officielle qui est mise en cause. Zingui Diak Oum fustige une publication jugée partisane et irrespectueuse : « Vous avez le culot de manquer de respect à une religion dans un communiqué officiel. L’appellation “prophète” semble vous passionner plus que le respect dû aux croyances ».

Pour Gédéon Kiid, l’enjeu dépasse la polémique en ligne : « Tout ce que vous faites est rattaché à l’image du pays. Ayez la pudeur de rectifier cela », avertit-il, qualifiant le communiqué de « déshonorant ».

Plus mesurée, mais tout aussi ferme, la réaction de Bangaly Sékou Souaré appelle à une neutralité conforme à la laïcité : « Puisqu’il s’agit de la fête de nos frères et sœurs chrétiens, il aurait suffi de parler de la naissance de Jésus-Christ, ou du Seigneur, dans le respect de la sphère publique ».

De son côté, Frank Guilavogui rappelle que Noël célèbre la naissance du Fils de Dieu, et non celle d’un prophète, soulignant que « la Bible ne présente à aucun moment Jésus comme tel ». Il juge dès lors « regrettable » qu’une communication officielle comporte une telle confusion, appelant à plus de rigueur, de sensibilité et d’exactitude dans le traitement des fêtes religieuses.

Josephine Camara insiste, quant à elle, sur le professionnalisme attendu d’une institution publique : « La laïcité implique le respect de toutes les convictions, pas leur effacement ni l’imposition de croyances personnelles ». Une position partagée par Moïse Diawara, qui estime qu’« il fallait simplement écrire Jésus-Christ pour éviter toute polémique ».

Si le ministère n’a pas encore officiellement réagi à la controverse, cette affaire relance le débat sur la responsabilité des institutions publiques dans le choix des mots, surtout lorsqu’il s’agit de sujets religieux sensibles.

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