Lola : après les incidents graves survenus au marché central, le président de la chambre de commerce évoque de nombreuses pertes subies

Le marché central de Lola a été secoué ce lundi, suite à une intervention inattendue des forces de la gendarmerie. Des tirs de gaz lacrymogènes ont été signalés, provoquant panique, blessures et pertes matérielles. Le président de la Chambre de commerce, d’industrie et d’artisanat de Lola, Souleymane Keita, a exprimé son indignation et sa profonde inquiétude. « Jusqu’à présent, je suis étonné par la manière dont la gendarmerie s’est comportée ce jour-là. C’était un grand jour, un lundi, avec un marché en pleine activité. Ils sont venus déclencher des tirs de gaz en plein centre du marché, provoquant un mouvement de panique générale », a-t-il déclaré, visiblement choqué.

Au moment des faits, M. Keita indique qu’il était en tournée de sensibilisation auprès des opérateurs économiques, aux côtés de l’administrateur du marché, en prélude à la réception prévue ce mardi de plusieurs autorités locales. « J’étais sur le terrain avec l’administrateur. J’ai été traumatisé par ce que j’ai vu. Depuis hier, je ne suis pas en bonne santé », confie-t-il.

L’opération de la gendarmerie visait, selon les informations disponibles, à saisir des produits illicites, notamment du carburant stocké de manière illégale. Une opération similaire aurait déjà eu lieu à plusieurs reprises, selon M. Keita. « Ce n’est pas la première fois. Si ce n’est pas la troisième, c’est bien la quatrième fois qu’ils saisissent du carburant. Je ne suis pas contre leur travail. Mais venir un lundi perturber le marché, à la veille de l’arrivée d’autorités à Lola, cela nous a tous surpris », a-t-il déploré.

Le président de la Chambre de commerce souligne également la complexité de la situation économique dans cette zone frontalière. « Ici, nous vivons dans une zone de transit. Dès que les prix augmentent en Côte d’Ivoire ou au Libéria, des commerçants viennent se ravitailler à Lola. La même chose se produit chez nous, dans le sens inverse. Le commerce transfrontalier est une réalité incontournable, dans notre région », explique-t-il.

Les pertes subies par les commerçants restent difficiles à évaluer pour l’instant. Des scènes de chaos ont été rapportées : femmes blessées, enfants en danger, boutiques abandonnées, marchandises perdues et argent égaré. « J’ai vu des nourrices avec leurs enfants en détresse. Des femmes sans pagnes, des vieilles tombées par terre. Ma propre mère a été sauvée de justesse, par une autre personne », a-t-il témoigné avec émotion.

Il lance un appel au calme, mais aussi à une meilleure coordination entre les autorités sécuritaires, administratives et les acteurs économiques, afin d’éviter la reproduction de pareils incidents.