La Guinée se tourne vers ses banques pour transformer le projet Simandou en prospérité partagée

il y a 2 heures 16
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Les Journées du banquier 2025 ont débuté à Conakry ce mercredi, plaçant le rôle du secteur bancaire au cœur de la stratégie nationale de développement économique. Sous le thème « Banque et développement économique à l’ère du programme Simandou », l’événement a réuni les figures clés de la finance et de l’État guinéen, soulignant une vision commune : faire du méga-projet minier Simandou un véritable moteur de croissance inclusive et durable.

C’est le président de l’APB (Association professionnelle des établissements de crédit de Guinée) qui a ouvert le bal des interventions. Dans son discours de bienvenue, M. Sidy Mohamed Chérif a qualifié le projet Simandou d’« opportunité historique » pour la Guinée. Il a mis en lumière la nécessité pour les banques de devenir des « catalyseurs de développement local » en soutenant les PME guinéennes, un impératif pour maximiser les retombées économiques du projet. Et que le financement interne, le développement du contenu local et la modernisation du cadre juridique ont été désignés comme les axes majeurs de cette transformation.

M. Mohamed Lamine Conté, premier vice-gouverneur de la Banque centrale, a renchéri, insistant sur le fait que Simandou est bien plus qu’un simple projet minier. Il s’agit, selon lui, d’un « levier de transformation économique, sociale et infrastructurelle » qui requiert des financements structurés et des services financiers adaptés aux PME et aux investisseurs nationaux.

L’inclusion financière comme clé de la souveraineté économique

Le discours de la ministre de l’Industrie et des PME, Dre Diaka Sidibé, a mis en lumière le lien direct entre le projet Simandou et la souveraineté économique de la Guinée. Elle a rappelé que l’impact réel du projet dépendra de la capacité du pays à créer de la valeur ajoutée locale et à faire émerger des champions nationaux.

En outre, elle a souligné les défis persistants pour les PME en matière d’accès au financement et a appelé le secteur bancaire à une synergie renforcée avec l’État pour développer des produits financiers adaptés. Les initiatives du ministère, comme la ligne de crédit de 220 milliards de francs guinéens via le Fonds de Développement Industriel et des PME, montrent un engagement fort du gouvernement.

Cette vision a été partagée par le ministre de l’Économie et des Finances, Mourana Soumah. Il a souligné la solidité macroéconomique de la Guinée, avec une croissance résiliente et une notation souveraine en amélioration.

Cependant, il a également mis en évidence un point faible : un taux de bancarisation et d’inclusion financière encore trop faible. « Le système bancaire est indiscutablement le poumon de l’économie », a-t-il déclaré, invitant les banques à combler le fossé et à devenir un véritable levier de croissance en s’ouvrant à un plus grand nombre d’entrepreneurs.

Des engagements concrets pour l’avenir

Les intervenants ont tous appelé à des actions concrètes pour que les réflexions de ces journées se transforment en résultats tangibles. Il s’agit de s’assurer que les banques ne sont pas de simples prêteurs, mais des catalyseurs d’une transformation économique.

Selon le ministre de l’Économie et des Finances, Les thèmes des panels qui auront lieu lors de ces assises, notamment le financement local, le cadre juridique, et la digitalisation, reflètent ces priorités.

Le succès de Simandou ne se mesurera pas uniquement à l’extraction du minerai, mais aussi à la capacité de la Guinée à structurer son économie autour d’acteurs locaux, compétents et bien accompagnés.

“L’heure n’est plus aux promesses, mais à l’action concertée entre l’État et le secteur bancaire pour bâtir un avenir prospère et inclusif”, a lancé le ministre Mourana Soumah.

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