Koundara : agriculteurs et éleveurs à couteaux tirés

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Koundara, ville cosmopolite, est marquée depuis le début de la saison des pluies par des tensions entre éleveurs et agriculteurs. Alors que la campagne de culture du riz bat son plein, la cohabitation entre ces deux piliers de l’économie rurale devient difficile. Pour cause ? Le bétail vient dévaster les cultures au grand dam des agriculteurs, pris au dépourvu, et qui appellent l’Etat à agir, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Avec l’arrivée des grandes pluies, les plaines rizicoles prennent vie. Cependant, l’année 2025 a commencé sous de mauvais augures. Dans plusieurs localités de la préfecture de Koundara, des rizières fraîchement repiquées sont déjà envahies par des troupeaux de bœufs, irritant la colère des agriculteurs.

Mamadou Kali Baldé, gardien d’un vaste champ rizicole, nous explique comment les mesures prises par le gouvernement concernant les éleveurs et leurs troupeaux sont violées.

« Le gouvernement a instruit les éleveurs de mettre leurs troupeaux dans des enclos, mais malheureusement, cela n’est aucunement respecté par les éleveurs de Koundara. Chaque jour, les bœufs envahissent les champs. Mon patron est allé jusqu’à leur dire de récupérer les bœufs, mais ils refusent de le faire. Nous avons cultivé le riz et ça commence à pousser. Si les bœufs viennent, c’est pour tout détruire. Mais les éleveurs ne veulent pas nous aider, alors que nous avons besoin de ces champs pour notre survie financière », a-t-il déclaré.

Le même constat est partagé par Fousseny Diakité, chef du centre de prestation agricole de Koundara, qui dénonce les conséquences de cette situation sur les récoltes.

Fousseny Diakité, chef de centre de la prestation agricole de Koundara

« Pendant la moisson, nous produisons des résultats concrets. Mais avec l’abandon des bœufs qui envahissent nos champs, nous ne pouvons pas atteindre les résultats escomptés. Nous n’avons pas de moissonneuse-batteuse pour la récolte, et les bœufs détruisent encore plus », a-t-il déploré.

Inquiets de la situation, les agriculteurs se tournent vers les autorités locales pour demander des mesures concrètes avant qu’un conflit ne se déclenche, compromettant ainsi cette cohabitation déjà fragile.

M’ballou Ibrahima Sory, agriculteur

« Il ne s’agit plus maintenant de sensibiliser, il faut que l’État agisse pour éviter un conflit. Il est impératif que l’État sanctionne ; tant qu’une décision n’est pas prise pour sanctionner, cela ne va pas cesser. Laisser les animaux divaguer dans les champs des gens est inacceptable. Je pense que ce sont des personnes qui ne veulent pas que l’agriculture se développe en Guinée. Cela se ressent déjà dans le rendement de nos récoltes. On peut prévoir un rendement de 5 tonnes à l’hectare, et à cause des bœufs, on peut se retrouver avec seulement 1,2 tonne à l’hectare. Ce n’est pas acceptable, cela ne nous arrange pas », a martelé M’Ballou Ibrahima Sory.

Sur le terrain, les appels à la médiation et à la régulation des couloirs de transhumance se multiplient.

Souleymane Kato Camara, de retour de Koundara pour Guineematin.com

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