Kankan : vers un système d’alerte précoce pour prévenir les inondations du fleuve Milo

Chaque année, les inondations causées par le Milo, un affluent du fleuve Niger, posent des défis majeurs à la ville de Kankan. Pour y remédier, un atelier de formation a été organisé mercredi, 23 juillet 2025, à Kankan, à l’intention des acteurs du système d’alerte précoce. Initié par le Programme Intégré de Développement et d’Adaptation au Changement Climatique dans le Bassin du Niger (PIDACC/BN), cette rencontre est dédiée à la validation de l’étude sur l’élaboration de la carte des zones inondables par le débordement du Milo au niveau de la ville de Kankan. Elle vise à sensibiliser et former les différents acteurs concernés par le système d’alerte précoce à l’utilisation de cette carte, rapporte un des correspondants de Guineematin.com basé dans la préfecture.

Cette initiative du Programme intégré de développement et d’adaptation au changement climatique dans le bassin du Niger (PIDACC/BN) est accompagnée par ses partenaires techniques, dont la Banque Africaine de Développement. Elle vise à unir les efforts pour établir un système d’alerte précoce régional plus performant et opérationnel dans le bassin du Niger.

L’objectif est de définir les meilleures façons d’exploiter cet outil de communication pour mieux anticiper les inondations, selon Soungalo Condé, expert en modélisation de l’eau à l’Autorité du Bassin du Niger et représentant du secrétaire exécutif.

Soungalo Condé, expert en modélisation de l’eau à l’Autorité du Bassin du Niger, représentant du secrétaire exécutif

« Depuis quelques années, les phénomènes extrêmes sont devenus récurrents dans le monde entier, particulièrement dans le bassin du Niger. D’une année à l’autre, nous assistons soit à des inondations, soit à des étiages sévères, avec les conséquences que vous connaissez : des dégâts matériels et, parfois, des pertes en vies humaines. L’Autorité du Bassin du Niger est donc en train d’accompagner l’ensemble de ses États membres à mettre en place des systèmes qui répondent à ces questions. Nous avons fait l’état des lieux des systèmes d’alerte précoce nationaux des neuf pays du bassin du Niger et identifié les faiblesses et les forces de ces systèmes. Nous sommes en train d’adresser ces questions en appuyant ces systèmes nationaux, notamment ici en République de Guinée, par l’élaboration d’une carte des zones à risque d’inondation. C’est un outil de communication important qui est utile pour les décideurs afin de mieux orienter les décisions en situation d’inondation ou d’étiage sévère. Pendant cette séance de formation, nous aurons un consultant national qui connaît bien les réalités de la Guinée, particulièrement de Kankan, et qui a élaboré une carte à partir des données qu’il va nous expliquer. Notre rôle est d’améliorer cette carte, de vérifier si elle représente les réalités sur le terrain pour que les informations fournies aux décideurs permettent de prendre de bonnes décisions. Nous exhortons l’ensemble des acteurs à amender cette carte, à l’analyser et à l’améliorer pour une meilleure prise de décision ».

Les échanges enrichissants seront accompagnés d’une visite sur le terrain des zones à risque d’inondation à Kankan. Ce travail collaboratif permet de proposer des solutions concrètes pour valider la carte des zones inondables et clarifier le rôle des principaux acteurs et usagers dans le système d’alerte précoce, apprend-on.

Pour Aïssatou Nina Diallo, cheffe de division suivi et évaluation des ressources en eau à la Direction nationale de l’hydraulique, cet atelier permettra d’envisager des réponses adéquates à cette problématique essentielle.

Aïssatou Nina Diallo, cheffe de division suivie et évaluation de ressources en eau à la direction générale de l’hydraulique

« C’est une occasion pour la région de Kankan de profiter de l’élaboration d’une carte de risque d’inondation. La ville de Kankan est souvent victime d’inondations. Donc, c’est une opportunité de participer à l’élaboration de cette carte qui pourrait nous aider à éviter les cas d’inondations souvent enregistrés dans la région », a-t-elle déclaré.

Présent à cette rencontre, le Lieutenant-colonel Moustapha Diallo, chef technique des équipes de prévention à la Direction générale du service de protection civile, s’est réjoui de cette initiative qui, pour lui, facilitera le travail des agents de la protection civile, régulièrement en contact avec les conséquences des inondations.

Lieutenant-Colonel Moustapha Diallo, chef technique des équipes de prévention à la direction générale de la protection civile

« C’est une bonne initiative quand elle sera mise en application, car cela nous servira de guide pour pouvoir mieux gérer et prévenir les cas d’inondations. C’est un outil essentiel qui facilitera le travail de la protection civile et évitera des catastrophes liées aux inondations. En tout cas, nous remercions les initiateurs pour la mise à disposition de cet outil important capable de sauver des vies et d’éviter des dégâts matériels », a-t-il indiqué.

Au nom du gouverneur de Kankan, Mamadi Gbèma Kaba, a exhorté les participants à accorder une attention particulière aux échanges et propositions qui seront faites pendant cet atelier pour atteindre les objectifs fixés par le programme intégré de développement et d’adaptation au changement climatique (PIDACC/BN).

Mamadi Gbèma Kaba, responsable régional de SONAP à Kankan, représentant du gouverneur

« Cet atelier a une grande importance pour la ville de Kankan, car il sera basé sur la carte inondable. Kankan étant une ville traversée par un grand cours d’eau, qu’on appelle le Milo, nous sommes souvent confrontés à des inondations qui causent des catastrophes. Donc, si nous recevons des experts dans ce cadre pour étudier comment éviter les risques liés à ces inondations, je pense que c’est une grande opportunité que nous devons saisir. C’est pourquoi, j’interpelle les participants à s’investir pleinement pour l’atteinte des objectifs », a-t-il lancé.

De Kankan, Souleymane Kato CAMARA pour Guineematin.com

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