Kamsar : le calvaire du secteur de Kambalanta, plus de 10 000 habitants, privé d’eau, d’écoles et de routes

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Situé sur les côtes de Kamsar, dans la préfecture de Boké, le secteur de Kambalanta, faisant partie du district de Kamsar Cité, connaît de profondes difficultés. Malgré la présence de plusieurs sociétés minières et de sociétés de pêche, la localité, peuplée de plus de 10 000 habitants, manque d’eau potable et d’infrastructures scolaires et sanitaires. Les routes sont dégradées, le chômage est élevé et la consommation de drogue, notamment le Kush, inquiète de plus en plus. Malgré de nombreuses démarches entreprises auprès des autorités locales et des sociétés minières de la zone, les réponses tardent à venir, laissant la population dans un sentiment d’abandon, rapporte Guineematin.com à travers son envoyé spécial.

Interrogés par notre reporter, plusieurs citoyens et responsables locaux de Kambalanta tirent la sonnette d’alarme et appellent l’État à agir pour améliorer les conditions de vie de cette communauté côtière.

Mamadou Bangoura, chef secteur Kambalanta, ne cache pas les difficultés que rencontrent les citoyens. Il dénonce le manque d’eau, le chômage des jeunes et le « mépris » que la population de Kambalanta subit.

Mamadou Bangoura, chef secteur Kambalanta

« Kambalanta fait face à de nombreux défis. Nous avons demandé l’aide des autorités pour obtenir un terrain à proximité du port afin de permettre à nos enfants de construire un avenir ici, car actuellement, la pêche est la seule activité disponible. Nous payons l’électricité, alors que d’autres localités comme Kamsar, Kolaboui et Boké ne contribuent même pas à cette facture. De plus, l’eau s’arrête à la cité et ne nous atteint pas, ce qui rend la vie ici difficile. Nos femmes et nos enfants, qui doivent transporter l’eau sur leurs têtes, souffrent de ce manque d’accès à l’eau. Il est urgent que les autorités prennent conscience de la situation de Kambalanta et qu’elles agissent pour améliorer nos conditions de vie. Nous demandons simplement à pouvoir avancer, comme le font d’autres régions de la Guinée », a-t-il déclaré.

Pour sa part, Mohamed Hassimiou Camara, chef de secteur adjoint de Kambalanta, affirme que des écrits ont été adressés aux autorités, mais sans aucune suite.

Mohamed Hassimiou Camara, chef secteur adjoint Kambalanta

« Les principales difficultés auxquelles nous faisons face à Kambalanta sont la pauvreté des infrastructures. Nous n’avons pas de routes adéquates. Nous avons écrit à plusieurs reprises aux autorités, mais aucune solution n’a été apportée. Le manque d’eau est un autre problème majeur, en particulier pendant la saison sèche, où nous souffrons beaucoup. Les enfants de notre communauté doivent parcourir de longues distances pour aller à l’école, ce qui n’est pas seulement un défi logistique, mais aussi un risque pour leur sécurité. Enfin, il n’y a pas d’hôpital à proximité, et la situation est d’autant plus difficile lorsque l’on doit se rendre à Kamsar pour les soins de santé. Nous demandons une action concrète pour remédier à ces manquements, car ces difficultés ne font que se renforcer au fil du temps », a-t-il indiqué.

De son côté, Mohamed Lamine Camara, résident à Kambalanta, alerte sur les risques d’accident à cause du mauvais état de la route, pourtant très fréquentée.

« Cela fait maintenant trois ans que nous menons des démarches pour améliorer la route qui passe par Kambalanta, une route essentielle pour la communauté. Nous avons mobilisé des jeunes pour creuser des fossés, nous avons écrit de nombreuses lettres aux autorités locales, mais il n’y a toujours pas eu de résultats. Nous avons même écrit 25 lettres à des entreprises et à des responsables locaux, mais la réponse n’est toujours pas venue. Cette route, qui est extrêmement fréquentée, est dans un état de dégradation avancée, et cela pose un réel danger, surtout pour les motards qui y circulent tous les jours. Si rien n’est fait, cela risque de provoquer des accidents graves. Nous demandons à ce que les autorités prennent cette situation au sérieux et interviennent rapidement pour réparer cette route. »

Pour Moussa Keita, citoyen du quartier, l’absence d’école et de points d’eau rend la vie intenable.

Moussa Keita, citoyen du quartier

« À Kambalanta, il nous manque des infrastructures de base, en particulier l’accès à l’eau potable et à l’éducation. Nous dépendons de la cité voisine, qui est gérée par la CBG, pour obtenir de l’eau. Mais, l’accès à cette eau est limité et les demandes auprès de la CBG n’ont pas abouti. Il est difficile d’accepter que Kambalanta, avec sa population de 10 000 habitants, n’ait toujours pas d’école primaire à proximité. Nos enfants doivent parcourir de longues distances pour aller à l’école à Kamsar Cité. Ce qui est non seulement épuisant, mais aussi dangereux, surtout pour les plus jeunes. Nous avons écrit à plusieurs reprises aux autorités et à la CBG pour demander la construction de points d’eau et d’une école primaire. Mais jusqu’à présent, nos demandes sont restées sans réponse. Il est temps que l’État prenne conscience de l’urgence de la situation et prenne des mesures concrètes pour améliorer notre quotidien », a lancé Moussa Keita.

Sur un autre plan, Alseny Camara, jeune leader du quartier Kambalanta, dénonce la prolifération de la drogue dans la zone.

Alseny Camara, jeune leader du quartier Kambalanta

« L’un des plus grands fléaux qui touche actuellement notre communauté est la consommation de drogues, particulièrement la Kusch, qui a un impact très négatif sur la jeunesse. Ce fléau détruit des vies et modifie les mentalités de nos jeunes, les poussant dans des comportements dangereux. Bien que les autorités locales travaillent pour lutter contre ce problème, il est crucial que nous, en tant que citoyens, assumions notre responsabilité et menions également un travail de sensibilisation au sein de nos foyers et dans nos communautés. Nous ne devons pas attendre uniquement que les autorités agissent. Ce fléau, qui est en train de détruire nos jeunes, doit être combattu à la racine. Il est essentiel de sensibiliser la jeunesse et de cibler les personnes qui les poussent dans cette voie. Nous avons récemment découvert un cadavre dans le quartier, et il a été constaté que la victime avait consommé de la drogue. Il est temps que nous, en tant que communauté, nous engagions pleinement dans cette lutte et que nous punissions ceux qui propagent ce fléau », a martelé Alseny Camara.

Ismael Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 624 693 333

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