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Le Fonds monétaire international (FMI) a présenté, ce mercredi 2 juillet 2025, son rapport actualisé sur les perspectives économiques en Afrique subsaharienne. Le document, intitulé « Une reprise interrompue », dresse un constat préoccupant : la dynamique de relance post-crise amorcée ces dernières années s’essouffle, freinée par une série de nouveaux chocs économiques mondiaux. Dans un contexte de ralentissement de la demande mondiale, de raréfaction des financements extérieurs et de volatilité persistante, les pays de la région sont appelés à renforcer leur résilience.
Une reprise freinée par des chocs multiples
Le rapport du FMI note que « les événements récents ont eu raison de la reprise économique, durement acquise », soulignant notamment la hausse des coûts d’emprunt mondiaux, la baisse des cours de certains produits de base, ou encore la diminution de l’aide publique au développement. Pour les experts du FMI, les pays d’Afrique subsaharienne sont désormais confrontés à un dilemme complexe : répondre aux attentes sociales élevées tout en menant des politiques économiques prudentes et soutenables.
Dans cette optique, le FMI insiste sur trois leviers essentiels : la prudence dans les orientations budgétaires, la cohérence dans les réformes et la crédibilité des engagements.
La Guinée, un cas particulier de résilience
Présent à la cérémonie, Mamoudou Touré, Secrétaire général du ministère de l’Économie et des Finances, a mis en exergue la performance macroéconomique de la Guinée, soulignant un taux de croissance supérieur à 6 %, contre une moyenne régionale située entre 4 et 5 %. Selon lui, cette performance repose sur « des réformes ciblées et des investissements massifs, notamment dans le secteur minier, avec en fer de lance le mégaprojet Simandou ».
Toutefois, M. Touré reconnaît les défis structurels persistants. Face à la baisse des financements extérieurs, il plaide pour une mobilisation accrue des ressources domestiques. « L’accent doit impérativement être mis sur la contribution nationale, notamment à travers la digitalisation des procédures fiscales et la rationalisation des dépenses publiques », a-t-il déclaré.
Il a également rappelé l’importance de l’investissement dans les infrastructures sociales pour un développement inclusif : routes, ponts, centrales électriques, écoles et hôpitaux figurent parmi les priorités du gouvernement pour renforcer le capital humain guinéen.
Le FMI salue les réformes et anticipe une forte croissance en Guinée
Le Représentant Résident du FMI en Guinée, Dr Nérée Noumon, a pour sa part salué la capacité de certains pays non riches en ressources à tirer leur croissance de réformes économiques profondes. Il note que la Guinée, bien que fortement dépendante du secteur minier, a montré une certaine résilience, malgré des épisodes de perturbations, comme l’explosion du dépôt d’hydrocarbures de Kaloum en 2024.
Selon Dr Noumon, « la phase de construction du projet Simandou va véritablement booster la croissance dès cette année, et à partir de 2026, la Guinée pourrait atteindre une croissance à deux chiffres ». Il a toutefois rappelé que la diversification de l’économie reste une priorité pour renforcer la robustesse du pays face aux chocs externes.
Des recommandations pour l’avenir
Au terme de cette présentation, les parties prenantes – représentants du gouvernement guinéen, du FMI et d’autres institutions partenaires – ont réaffirmé leur volonté de travailler ensemble dans le cadre d’un dialogue constructif et d’une responsabilité partagée.
Alors que l’Afrique subsaharienne traverse une phase d’incertitude, la Guinée espère tirer parti de ses ressources, de ses réformes fiscales et de ses projets structurants pour maintenir le cap d’une croissance soutenue et inclusive. Le défi désormais : transformer cette dynamique en développement durable et équitable pour l’ensemble de la population.