Grâce à Dadis, rencontres avec le Garde des Sceaux et les victimes : le procureur de la CPI exprime des réserves

il y a 7 heures 41
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« Des échanges francs et ouverts ont eu lieu avec le ministre de la Justice. Il est crucial que la justice reste un pilier de régulation sociale. Les victimes, face à l’injustice, attendent réparation »

Le procureur général adjoint de la Cour pénale internationale (CPI), Mame Mandiaye Niang, a rencontré ce mercredi 21 mai les victimes du massacre du 28 septembre 2009. Cette visite marque une étape importante dans le renforcement de la coopération entre la CPI et les autorités guinéennes, dans un contexte où justice et réconciliation se conjuguent avec espoir et prudence.

Prenant la parole devant les victimes, M. Niang a salué l’engagement des autorités guinéennes dans le traitement de ce dossier emblématique. « Cette visite intervient à un moment charnière, notamment après l’adoption de deux décrets importants : l’un relatif à l’indemnisation des victimes, l’autre accordant une grâce présidentielle à une figure majeure du procès », a-t-il souligné.

Cependant, le procureur adjoint a exprimé les réserves de la CPI quant à cette mesure de grâce, insistant sur la nécessité de préserver l’intégrité du processus judiciaire. « Des échanges francs et ouverts ont eu lieu avec le ministre de la Justice. Il est crucial que la justice reste un pilier de régulation sociale. Les victimes, face à l’injustice, attendent réparation », a-t-il interpellé.

Reconnaissant les limites de la justice pénale dans le cadre de crimes de masse, M. Niang a souligné que nombre de condamnés n’ont pas les moyens de compenser les préjudices subis. « Si l’on s’en tient aux seuls biens saisis, une grande partie des victimes risque de rester sans réparation. Il faut penser à des mécanismes complémentaires, comme l’indemnisation administrative, pour que justice soit faite de manière équitable », a-t-il suggéré.

Face à une assistance marquée par l’émotion et la dignité, il a tenu à exprimer son écoute et sa solidarité : « ma présence ici n’est pas un monologue. Je suis venu pour vous entendre. Vos paroles, vos attentes méritent d’être portées avec respect. Peut-être pourrai-je en être le messager. »

Avant son départ prévu dans la soirée, le procureur adjoint a annoncé une dernière réunion avec le ministre de la Justice pour faire le point sur les échanges. « La CPI reste un partenaire exigeant mais loyal. Malgré les divergences, notre mission commune demeure : rendre justice tout en accompagnant le chemin de la réconciliation. »

Enfin, M. Niang a réaffirmé le soutien de la CPI aux efforts de la Guinée, tout en lançant un appel à « plus de générosité » envers les victimes qui n’ont pas encore été identifiées ni reconnues. Un message d’espoir, mais aussi de vigilance : « La Guinée ne doit pas relâcher ses efforts après tant d’années d’attente. »

 

 

 

 

 

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