“Dérapages, manquements” : des aveux lourds des patrons de presse sur la fermeture des médias

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À l’occasion de la 32e Journée mondiale de la liberté de la presse, célébrée ce samedi 3 mai 2025, les professionnels des médias guinéens ont lancé un vibrant plaidoyer pour la préservation et le renforcement de la liberté d’informer dans un contexte en pleine mutation.

En Guinée, la journée est célébrée dans un climat souvent tendu entre médias et autorités. « Cette conquête demeure fragile car la construction démocratique est un processus continu. Dans ce contexte, il n’est pas étonnant d’observer parfois des frictions entre le pouvoir et les médias. Toutefois, les récents événements marqués par des fermetures de médias consécutives à des dérapages, des manquements au cahier des charges ou des tensions ponctuelles ont eu des conséquences dramatiques. »

En effet, ces décisions ont entraîné « la perte de centaines d’emplois et une chute de 25 places dans le classement mondial de Reporters sans Frontières ».

Pour les associations de presse, la liberté d’informer reste le fruit d’un long combat mené « avec courage par des journalistes et citoyens de valeur », au prix de multiples épreuves : intimidations, emprisonnements, agressions, censures. Ces avancées chèrement acquises doivent être protégées et renforcées.

Face à cette situation, les professionnels des médias appellent à « un nouveau départ dans les relations entre les médias et les autorités, fondé sur le dialogue, la confiance mutuelle et le respect de la loi ». Ils réclament également des réponses concrètes sur « la disparition inquiétante de notre confrère Marouane Kamara, introuvable depuis plusieurs mois ».

La transition politique actuelle est perçue comme une opportunité historique pour adapter le cadre juridique aux réalités contemporaines. « Nous nous tenons prêts à contribuer activement à la révision de la loi organique sur la liberté de la presse », annoncent les associations de presse.

Parmi les chantiers urgents : la définition du statut juridique et fiscal des entreprises de presse, leur accès au marché publicitaire, la régulation des contenus en ligne, l’intégration des médias numériques (web radio, web télé), ainsi que l’amélioration des subventions publiques.

La précarité des professionnels des médias est également au cœur des préoccupations. « La majorité ne bénéficie ni d’un traitement salarial décent ni d’une couverture sociale adéquate », déplorent les responsables de la corporation.

Dans ce contexte, le Fonds d’Appui au Développement des Médias (FADEM) suscite autant d’espoir que de frustration. « Un fonds sans fonds est comme une promesse à un enfant qui ne connaît pas l’objet de la promesse », ironisent certains. Et de rappeler un proverbe chinois : « Mieux vaut mille refus qu’une promesse non tenue».

Les professionnels des médias interpellent le gouvernement et la Haute Autorité de la Communication afin d’accélérer l’opérationnalisation de ce fonds censé améliorer durablement leurs conditions de travail.

En cette journée symbolique, les associations de presse lancent un appel solennel : « Il n’y a pas de presse libre sans responsabilité. De même, il n’y a pas de démocratie sans liberté d’expression. »

Elles exhortent les journalistes à faire preuve de rigueur, d’éthique et de sens de l’intérêt public, tout en appelant l’État à garantir leur sécurité et à protéger cette liberté fondamentale.

« Aux journalistes d’user de leur plume avec discernement. À l’État de créer les conditions d’une presse indépendante. Chacun, à sa place, doit faire son autocritique. »

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