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Ce mardi matin, il y a eu une bruyante mobilisation des travailleurs de la société turque Alport, filiale d’Albayrak, marquant une nouvelle étape dans le bras de fer qui oppose la Direction générale à ses employés. Le syndicat élu cette année a fait un point de la situation, dénonçant une impasse totale dans les négociations salariales et sociales.
Depuis plus d’un mois, le nouveau syndicat -qui a engagé des négociations avec la Direction, en présence d’un représentant des autorités portuaires, de l’Inspection générale du travail, des centrales syndicales- ne parvient pas à faire aboutir ses revendications. Après plusieurs tentatives infructueuses, il a dû déposer un préavis de grève pour contraindre la Direction d’ouvrir les discussions.
A en croire à notre source, la revendication phare portait sur l’augmentation des salaires. « La Direction d’Alport, initialement prête à accorder une hausse minime de 6 %, a finalement accepté de porter son offre à 16 %. Sur la base de cet accord verbal, le syndicat et la Direction s’étaient entendus de procéder à la signature du protocole qui devait officialiser cet accord », confie notre interlocuteur au téléphone de Guineenews.
Mais, explique-t-il, « le contexte s’est tendu à l’approche des fêtes, alors que le protocole était censé être validé à Istanbul par le Conseil d’administration, la Direction locale refuse désormais de recevoir le syndicat pour parapher l’accord. Selon certaines sources, la Direction centrale turque considère même que 16 % d’augmentation est trop élevé, souhaitant le réduire à 13 %, proposition catégoriquement rejetée par les représentants des travailleurs ».
Une situation symptomatique d’un malaise profond au sein d’Alport, où le non-respect des règles du contenu local et du code du travail exacerbe visiblement les tensions. « Plusieurs expatriés turcs, présents depuis plus de quatre à six ans, occupent des postes clés avec des salaires nettement supérieurs à ceux des cadres guinéens », dénonce notre interlocuteur. Et d’insister « qu’un peintre turc gagne environ 2 000 dollars, alors que des cadres et directeurs peuvent toucher 5 000 à 10 000 dollars ».
Une inégalité salariale qui alimente le ressentiment. Et le syndicat met en garde. « Tant que la direction générale ne respectera pas ses engagements et les droits des travailleurs locaux, la mobilisation se poursuivra », martèle-t-il.
Comme pour dire que le climat social à Alport qui est aujourd’hui à son plus haut niveau de tension, ne laisse entrevoir aucune sortie de crise. Et le fait que la Direction d’Alport opte pour le silence face aux multiples tentatives ne semble présager rien de bon.