Conakry : plusieurs motos, ateliers et kiosques calcinés à Hafia Minière, Dabondy et Carrière (les raisons)

il y a 5 heures 34
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Les quartiers Hafia Minière, Dabondy, et Carrière, relevant des communes de Dixinn, Matam et G’bessia, respectivement, ont été secoués par des affrontements entre jeunes et forces de l’ordre. Les faits, qui se sont produits dans la nuit d’hier à aujourd’hui, samedi, ont entraîné d’importants dégâts matériels. Les forces de sécurité sont accusées d’avoir sévi, en complicité avec des groupes de jeunes, occasionnant d’énormes pertes.

Selon des informations confiées sur place à un reporter de Guineematin.com, tout est parti d’un simple différend autour d’un tas d’ordures déposé sur la chaussée. Des jeunes ont barricadé la route pour dénoncer ces dépôts d’ordures jetées par des citoyens, les empêchant de jouer au football. Mais, la situation a rapidement dégénéré. En riposte à l’intervention des forces de l’ordre, des affrontements ont éclaté, plongeant la zone dans le chaos.

Selon plusieurs témoins, des jeunes gens, appuyés par des agents en uniforme, auraient incendié plusieurs motos, un atelier de réparation de télévisions, ainsi que des kiosques et des véhicules stationnés sur les lieux.

Karamba Koutoubou Conté, responsable d’un parc automobile à la Carrière

Karamba Koutoubou Conté, responsable d’un parc automobile à la Carrière, dénonce et appelle l’Etat au secours. « Hier, vers 18h, j’ai entendu des coups de feu. On m’a informé que des jeunes avaient déposé des ordures sur la route. Je pensais que c’était un incident mineur, mais les tirs se sont intensifiés avant l’arrivée des pick-up. Ici, c’est un quartier où la drogue se vend à ciel ouvert, au vu et au su des autorités. À chaque petit problème, on vit la peur et l’insécurité. Nous sommes abandonnés. Même un pick-up de gendarmerie ne peut pas passer sans recevoir des pierres. Les incidents éclatent souvent la nuit, sous prétexte de grève, mais c’est pour piller et brûler les biens des citoyens. Cette fois, plus de dix motos du parc ont été incendiées, ainsi qu’un atelier de réparation de télévisions. Nous demandons à l’État de nous venir en aide. Nous sommes des Guinéens comme les autres et nous avons droit à la sécurité. Le quartier est devenu un No man’s land. Les trafiquants de drogue agissent librement, et les autorités ferment les yeux. Souvent, quand les forces de l’ordre viennent pour le maintien d’ordre, elles sont suivies par des enfants et des bandits qui profitent de la confusion pour casser et brûler. Ce n’est pas une manifestation, juste un désordre organisé. Nous demandons à l’État d’installer un poste avancé (PA) ici pour assurer notre sécurité », a-t-il lancé.

Mamadou Issaou Baldé, secrétaire chargé des affaires sociales et des conflits de Hafia Minière 2

Pour sa part, Mamadou Issaou Baldé, secrétaire chargé des affaires sociales et des conflits de Hafia Minière 2, explique que des jeunes extérieurs au quartier ont rejoint les forces de l’ordre pour effectuer des pillages. « J’en ai été victime. Aux environs de 18h-19h, des jeunes sont venus à cause des ordures déposées au bord de la route. Ils les ont déplacées en disant que cela les empêchait de jouer au football. Le président de la jeunesse m’a aussitôt appelé et je suis venu avec certains leaders du quartier pour sensibiliser les jeunes. Au début, on arrivait à les calmer, mais plus les gens affluaient, plus la situation s’envenimait. Certains ne comprenaient pas le message. D’autres sont venus de Makia Touré et de Dar-Es-Salam, derrière les rails, pour se mêler aux forces de l’ordre et jeter des pierres. J’ai tenté de sensibiliser jusqu’à 2 heures du matin, mais c’était impossible. Heureusement, il n’y a pas eu de perte en vie humaine. Cependant, des dégâts matériels importants ont été enregistrés : des véhicules cassés et le parc a failli être incendié. La plupart des jeunes impliqués ne sont même pas du quartier », a-t-il déclaré.

Oumar Dansoko, gérant du parc incendié à Hafia

De son côté, Oumar Dansoko, gérant du parc, accuse des agents des forces de l’ordre, accompagnés de civils, d’avoir incendié les motos. « Ils sont venus une première fois et ont trouvé les motos enfermées. Comme ils n’ont pas pu y accéder, ils ont commencé à donner des coups et à jeter des pierres. Moi, j’étais assis ici quand ils ont commencé à lancer les pierres. J’ai fui. Ensuite, ils ont versé de l’essence sur les motos et y ont mis le feu. Ceux qui ont fait ça, ce sont les forces de l’ordre mélangées à des civils. Neuf motos ont été complètement brûlées. Les propriétaires n’ont encore rien dit pour le moment ».

Ousmane Conté, réparateur d’appareils électroniques

Ousmane Conté, réparateur d’appareils électroniques, raconte la perte totale de son atelier et accuse les forces de l’ordre d’avoir agi avec des jeunes. « Ils avaient barricadé un peu plus haut à cause des ordures. Alors, j’ai fermé mon atelier. Vers minuit, on m’a appelé pour m’informer qu’il avait brûlé. Quand je suis venu, je ne pouvais rien faire, juste regarder. Ce sont des téléviseurs appartenant à des clients, venus pour réparation. Tout a brûlé : des appareils de 32, 55, jusqu’à 60 pouces. Tout le monde connaît le prix de ces télévisions : certaines valaient entre 1 million et 3 millions de francs. J’en appelle à la solidarité et aux bonnes volontés pour m’aider. Ce sont les enfants et les policiers qui ont mis le feu aux motos, à mon atelier et à plusieurs boutiques. Ce n’est pas la première fois : quand les policiers viennent, ils se rallient souvent aux jeunes pour casser et brûler. Au parc, comme c’était fermé, ils ont mis le feu aussi. Toute personne qui veut m’aider peut me joindre au 626 66 24 64 », a dit Ousmane Conté.

Hadja Adama Sow, victime

Hadja Adama Sow, victime, déplore l’insécurité et appelle le gouvernement à protéger les citoyens. « Nous sommes ici chez nous. À chaque grève, ils viennent jusque dans nos concessions pour jeter des pierres. C’est le deuxième véhicule nous appartenant qu’ils ont endommagé ainsi. Que le gouvernement nous aide, car nous n’avons rien cassé ni provoqué personne. Quand ils viennent, ils ne suivent pas leur route, ils cherchent à pénétrer dans nos concessions. Dès que les jeunes apprennent que les forces de l’ordre sont garées, ceux de la Carrière viennent aussi, et tout dégénère », déplore Hadja Adama Sow.

À noter que dans la matinée de ce samedi, 1er novembre 2025, les échauffourées se sont poursuivies entre des groupes de jeunes qui se jetaient des pierres. Plusieurs blessés ont été enregistrés. Sur les lieux, les forces de l’ordre attendaient toujours des renforts pour intervenir.

Ismael Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 624 69 33 33

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