Conakry : lancement de l’atelier de finalisation du projet de création de l’Institut ouest-africain de mathématiques

Un nouveau pas décisif est sur le point d’être franchi dans le cadre de l’amélioration de l’écosystème de l’enseignement supérieur en République de Guinée.

Après deux mois d’intenses travaux en coulisses, le processus de création de l’Institut ouest-africain de mathématiques de Guinée (IOAM) entre dans sa phase finale ce mardi 1er juillet 2025.

Cette étape cruciale se matérialise par un atelier de deux jours, officiellement lancé ce matin par le ministre de l’Enseignement supérieur, Alpha Bacar Barry.

L’objectif principal de cette rencontre est de finaliser la structuration institutionnelle et académique de l’IOAM.

Des experts de plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest ont activement contribué aux travaux préparatoires qui ont conduit à cet atelier.

De l’avis du Secrétaire général Pr Facinet Conté, « la création d’un tel institut nous offre l’opportunité d’outiller nos jeunes talents des compétences nécessaires leur permettant de rivaliser les esprits les plus brillants à travers le monde ».

Si cet institut répond à un besoin pressant du système éducatif guinéen, il se conçoit également comme une réponse stratégique régionale. Il sera donc « un centre d’excellence régionale en mathématiques basée en Guinée, dédié à la résolution des défis mathématiques ouest africains, avec une priorité particulière aux régions critiques du continent, en formation d’enseignants et de chercheurs », a dit Karamo Sita Diallo enseignant-chercheur à l’Université de Labé.

« Alors, l’Institut sera focalisé sur le Master. On aura un cycle de Master. Master 1, on fera renforcement des acquis fondamentaux et préparation à la spécialisation et Master 2, spécialisation thématique avec le parcours (parcours recherche-préparation du doctorat ; parcours enseignement-préparation au concours et à la profession ). Pour le doctorat, en principe c’est trois ans. Encadrement doctorat local avec co-encadrement international. Intégration dans des régions de recherche régionaux et internationaux. Perspective licence d’excellence. Avec le temps, on verra comment faire une licence d’excellence au sein de l’Institut ouest africain de mathématiques. Alors, formation continue : comment améliorer la formation des enseignants qui sont dans les pays universitaires, mais également comment améliorer la formation des enseignants-chercheurs qui sont dans nos universités. C’est l’un des objectifs aussi de l’Institut ouest africain de mathématiques », a ajouté cet enseignant-chercheur.

Le projet présenté ce jour avant le démarrage des travaux de finalisation a rassuré le ministre Alpha Bacar. Pour lui, un travail gigantesque a été abattu.

« Il faut dire que le travail est assez fouillé et très bien fait », a-t-il dit.

Il ajoutera que ce temple sera une structure de formation qui va à la fois assurer la formation en études avancées, mais aussi en recherche des Guinéens ainsi que des Ouest Africains sur les mathématiques.

« Cette réponse est très belle, ce que nous avons découvert aujourd’hui est extrêmement prometteur et je pense que dès octobre, nous allons recevoir les premiers étudiants à l’Université Gamal Abdel Nasser. Le but visé est la formation et le perfectionnement des enseignants de lycées et d’universités sur les mathématiques, la formation d’ingénieurs, mais surtout aussi l’encouragement à la recherche sur les mathématiques. Cela permet de préparer nos étudiants aussi par effet induit à nos écoles d’ingénieurs au niveau local, à améliorer la formation à ce niveau, à rehausser le niveau, mais aussi à permettre à beaucoup d’étudiants guinéens, de par la qualité de la formation, d’avoir accès à beaucoup d’écoles de stature internationale », a-t-il ajouté.

C’est l’université Gamal Abdel Nasser de Conakry qui va abriter l’Institut ouest-africain de mathématiques de Guinée (IOAM). Son lancement est prévu au mois de novembre avec l’ambition d’offrir des formations de niveau Licence, Master, Doctorat ainsi que des modules spécifiques destinés à la mise à niveau des enseignants du secondaire.

MohamedNana BANGOURA