Conakry : La 2e édition de “Women Is Power” célèbre l’excellence de l’entrepreneuriat féminin

il y a 6 heures 18

PLACEZ VOS PRODUITS ICI

L’entrepreneuriat féminin a été célébré ce samedi, 17 mai 2025, à Conakry à l’occasion de la 2^ème édition de l’événement « Women Is Power », initiative portée par les entreprises MAS. L’objectif est de mettre en lumière des femmes battantes, souvent dans l’ombre, qui transforment l’économie guinéenne par leur créativité et leur persévérance. L’événement a rassemblé plusieurs entrepreneures évoluant dans divers secteurs. Toutes ont été honorées par des satisfecit pour leurs contributions. Mme Yansané Fatou Baldé s’est distinguée par son parcours exceptionnel et son impact à long terme dans l’entrepreneuriat et l’autonomisation des jeunes filles. Elle a raflé le prix de la 2^ème édition de « Women Is Power », a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Aïssatou Barry, coordinatrice générale des entreprises MAS et initiatrice de l’événement, a rappelé le sens de ce rendez-vous, qui vise à faire sortir de l’ombre les femmes battantes.

« En fait, Women is Power, c’est un événement dédié à la femme. À la base, j’ai une ONG qui s’occupe des enfants et des femmes. Je vois beaucoup de femmes qui se battent dans l’ombre, qui arrivent à faire des choses vraiment remarquables, sauf qu’elles ne sont pas connues. Donc, j’ai profité de cela pour organiser cet événement, afin de mettre en lumière ce qu’elles font, leur permettre de se présenter, d’inviter les autorités susceptibles de financer ces femmes, ainsi que les institutions qui peuvent les accompagner. Pour moi, quand j’organise cet événement, et que ces femmes ont l’occasion de s’exprimer et de montrer ce qu’elles font, cela me permet d’obtenir davantage de soutien, que ce soit en termes de formation, de financement ou autre. Déjà aujourd’hui, il y a eu beaucoup de promesses. Elles ont également été informées sur les institutions et les directions qui s’occupent des projets liés à leur travail. Donc, si elles ont pu exposer ce qu’elles font, et que des responsables les ont écoutées en leur disant : « Voilà, nous, on accompagne ce genre de projet » ; alors, elles sont désormais informées. Je sais que demain, elles iront avec un business plan, et elles sortiront de là avec un résultat très satisfaisant », a-t-elle déclaré.

De son côté, Mme Yansané Fatou Baldé, entrepreneure et gagnante du prix Women is Power, a exprimé sa fierté de voir une nouvelle génération de femmes battantes. Elle a également annoncé sa volonté de soutenir une jeune participante qui souhaite créer sa marque de citernes, en l’assistant dans les démarches de dépôt de marque auprès de l’OAPI.

« Je remercie Aïssatou, avec laquelle j’ai eu à échanger depuis très longtemps et que j’apprécie également pour sa détermination et son envie de progresser. J’ai été très émerveillée depuis le début de cette soirée en voyant qu’il y a des femmes derrière nous. De la même façon que nous avons suivi d’autres femmes pour avancer, il y a aujourd’hui des femmes très dynamiques derrière nous, capables d’assurer la relève. C’est un véritable réconfort. J’ai entendu une jeune femme, ici présente, dire qu’elle voulait créer sa propre marque de citernes. Je me propose de l’assister pour le dépôt de sa marque à l’OAPI, comme je l’ai fait pour moi-même. Je l’aiderai, et Aïssatou lui remettra mes coordonnées. Je l’aiderai à faire cette démarche auprès de l’OAPI ».

Par ailleurs, Mme Yansané Fatou Baldé a cité des modèles de jeunes filles qui se battent aujourd’hui pour sortir de l’ombre.

« Je vous remercie. C’est vrai que j’ai eu à accomplir beaucoup de choses, mais si je vous dis que, dans tout cela, ce n’est ni dans l’entrepreneuriat, ni dans autre chose que je puise ma fierté, c’est plutôt lorsque je vois les Hadja Idrissa Bah, les Kadiatou Konaté, les Aminata Abbas, les Oumoul Khairy… Je peux en citer jusqu’à vingt. Vingt filles qui, il y a plus de quinze ans, sont venues me dire qu’elles s’inspiraient de moi, qu’elles voulaient être comme moi, qu’elles se considéraient comme mes filles et souhaitaient vraiment évoluer. Je les ai tellement aimées. Elles étaient toutes jeunes, des adolescentes. Kadiatou, par exemple, était toute mince à l’époque. Je les ai regardées, et je me suis dit que c’était une responsabilité que je devais assumer avec beaucoup de précautions. À cet âge-là, la crise d’adolescence peut parfois mener à des erreurs. On a commencé, et ces filles-là ont eu beaucoup de chance. Quelques mois plus tard, j’ai obtenu 190 000 dollars pour les former. Imaginez : on partait à Kindia, par exemple, et on y restait trois ou quatre jours à l’hôtel. On louait tout l’hôtel. J’interdisais même aux vigiles de laisser entrer un garçon dans la cour, parce que j’étais avec des filles de 15-16 ans, réparties dans différentes chambres. Le soir, on réservait une boîte de nuit, rien que pour elles. On s’amusait, on était heureuse ensemble. Aujourd’hui, chacune d’elles est comme ma fille. Et quand elles ont des enfants, ce sont comme mes petits-enfants. Je suis tellement fière de ce qu’elles sont devenues. D’ailleurs, si vous avez remarqué, je ne fais plus vraiment d’activisme, car elles ont pris le relai avec un engagement encore plus fort que le mien. Je me dis qu’il faut que je me retire, pour ne pas leur faire de l’ombre. C’est pourquoi, maintenant, je pense qu’elles peuvent tout faire », a-t-elle laissé entendre.