Bouna Sylla: «il y aura  une aciérie ou une usine de pellets de 2 millions de tonnes»

il y a 2 heures 12
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L’exploitation du gigantesque gisement de fer du Simandou a été officiellement lancée ce 11 novembre 2025, marquant une journée historique pour la Guinée. Sous un soleil radieux et en présence du président Mamadi Doumbouya, du vice-Premier ministre chinois et de plusieurs chefs d’État africains, la cérémonie a symbolisé la concrétisation d’un rêve vieux de plusieurs décennies.

Pour le ministre des Mines et de la Géologie, Bouna Sylla, cette journée scelle une transformation majeure : « Ce projet est la concrétisation d’un rêve, la transformation d’un rêve en réalité. Des millions de Guinéens, de génération en génération, ont espéré ce moment depuis l’indépendance. Aujourd’hui, grâce au président Mamadi Doumbouya, ce rêve devient réalité. »

Le ministre souligne que le véritable enjeu du Simandou n’est pas seulement l’exploitation du fer, mais la refondation du tissu économique national. « Ce projet, c’est un projet de transformation profonde de notre économie », a-t-il insisté.

Un modèle de co-développement inédit

Jusqu’ici séparés, les deux consortiums – Winning Consortium Simandou (WCS) sur les blocs 1 et 2, et Rio Tinto-Simfer sur les blocs 3 et 4 – ont été réunis à la demande du président guinéen dans une logique de co-développement. « L’avantage de cette union, explique Bouna Sylla, c’est la réduction des coûts d’investissement, l’amélioration du financement, et donc la compétitivité et la rentabilité du projet. »

Le projet comprend quatre composantes majeures : deux mines, un chemin de fer de 650 km reliant les montagnes du Simandou au port maritime, un port minéralier, et une aciérie ou une usine de pellets de 2 millions de tonnes. Ce projet, dit-il, permettre la transformation en aciérie capable de produire 500 000 tonnes d’acier par an. Une innovation majeure qui permettra à la Guinée de sortir du cycle de l’exportation du minerai brut pour entrer dans une dynamique de transformation locale.

Au-delà de la dimension minière, le chemin de fer transguinéen représente un levier d’intégration territoriale sans précédent. Il transportera non seulement le minerai, mais aussi des passagers et des marchandises : « Il y aura un train quotidien reliant le port à Beyla Kérouané, et trois trains de marchandises par semaine. Cela facilitera la circulation entre nos quatre régions naturelles et réduira les pertes agricoles dues au manque de connectivité », explique le ministre.

Cette interconnexion permettra de désenclaver la Guinée forestière, la Haute-Guinée, la Moyenne-Guinée et la Guinée maritime, favorisant ainsi la cohésion nationale et le développement des échanges intérieurs.

Des retombées sociales et éducatives inédites

Le projet Simandou intègre aussi une dimension humaine forte. Le gouvernement a décidé d’affecter 20 % des impôts et taxes générés par la Compagnie du Transguinéen (CTG) au financement de bourses d’études à l’étranger pour les jeunes des 33 préfectures du pays.

« L’objectif est de donner une alternative à nos enfants, pour qu’ils n’aient plus à traverser la Méditerranée », a déclaré le ministre.

De plus, 5 % des revenus miniers seront investis dans l’amélioration du système éducatif.

Simandou 2040 : penser l’après-mine

Le ministre Sylla a aussi évoqué la vision à long terme portée par le président Doumbouya : Simandou 2040, un programme de développement national sur 15 ans (2025-2040) fondé sur cinq piliers. Il s’agit, selon lui, de préparer « l’après-mine » et d’utiliser la richesse minière comme tremplin pour une économie diversifiée, durable et souveraine.

Le projet devrait générer 50 000 emplois directs durant la phase de construction et plus de 100 000 pendant l’exploitation. En outre, plus de 3 milliards de dollars de contrats ont déjà été attribués à des entreprises guinéennes, preuve de la vitalité du contenu local.

« Le contenu local, c’est trois choses : l’emploi des Guinéens, les opportunités pour les entreprises nationales et le transfert de compétences. Toutes les infrastructures que vous voyez ici ont été construites avec une contribution massive des Guinéens », a insisté Bouna Sylla.

Pour le ministre des Mines, le lancement du Simandou marque un tournant historique : « Le 2 octobre 1958, la Guinée a conquis son indépendance politique. Le 11 novembre 2025, c’est le début de notre indépendance économique. »

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