Boubacar Yacine Diallo : « La plupart des rédactions dépendent de la subvention »

il y a 3 heures 18
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En tournée de sensibilisation à Boké, ce lundi 15 décembre 2025, le président de la Haute autorité de la communication (HAC), Boubacar Yacine Diallo, a fait plusieurs révélations sur le fonctionnement de certains médias guinéens. Il a notamment affirmé que la majorité des organes de presse dépendent exclusivement des subventions accordées par l’État pour leur survie.

S’exprimant devant des professionnels des médias, le président de la HAC a déploré certaines pratiques au sein de la corporation et annoncé des réformes progressives visant à améliorer l’exercice du métier de journaliste en Guinée. « Le journalisme n’est pas une peine à perpétuité, ni une activité informelle. C’est un métier structuré. Chacun peut être chef d’entreprise de presse, mais la presse dite « informelle » n’est pas une norme acceptable. Elle doit se professionnaliser avec le temps », a-t-il déclaré, estimant inacceptable qu’un fondateur de média se réclame patron sans disposer d’employés.

Poursuivant son intervention, Boubacar Yacine Diallo a dénoncé la prolifération de médias sans véritable structure administrative et sociale. « On ne peut pas tous être patrons sans employés. Or, aujourd’hui, beaucoup se présentent à la fois comme employeurs et employés. Ils créent des sites ou des médias sans véritable structure, présents partout sur internet, sans obligations sociales claires, sans salaires déclarés, mais diffusant de l’information. Le ministre de la Communication a géré plus de 200 dossiers de contentieux, sur près de 600 portés devant la Cour suprême. Dans de nombreux cas, la Cour a donné raison à l’État. Pourtant, certains médias ne survivent que grâce aux subventions publiques. Sans ces subventions, ils cessent d’exister », a-t-il expliqué.

Le président de la HAC a également révélé que le système de répartition des subventions à la presse sera profondément réformé. « La plupart des rédactions actuelles dépendent exclusivement de la subvention, dont la répartition se faisait jusque-là de manière quasi mécanique : des sites recevant 12 millions, des radios 20 millions, parfois jusqu’à 100 millions, sans critères rigoureux ».

Selon lui, l’année en cours marque un tournant dans l’attribution des aides publiques aux médias. « Il a été décidé que les subventions seraient attribuées en priorité aux véritables entreprises de presse. Désormais, le nombre d’employés, la structuration du média et le respect des obligations sociales seront déterminants. Un média qui emploie cinq salariés ne recevra pas la même subvention qu’un autre mieux structuré », a-t-il précisé, insistant sur la nouvelle exigence de l’État.

Boubacar Yacine Diallo a souligné que la gestion des fonds publics destinés à la presse sera désormais plus rigoureuse. « L’État est devenu plus exigeant. Les bénéficiaires des subventions doivent désormais justifier l’utilisation des fonds reçus. La question n’est donc plus de savoir s’il y a de l’argent ou non, mais de savoir comment il est attribué et utilisé », a-t-il conclu.

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