Affaire Singleton: un témoignage accablant retrace à la barre les derniers instants de la victime

Le procès de l’artiste musicien Mohamed Seydouba Bangoura, alias ‘’Singleton’’, s’est poursuivi ce mardi 9 septembre 2025 devant le Tribunal de première instance de Coyah. L’audience, présidée par le juge Philip Gonga Mamy, s’est ouverte à 12h07.

Dès l’entame, le magistrat a constaté la présence d’un témoin oculaire de l’accident mortel avant de vérifier auprès de la défense la disponibilité des pièces à conviction, notamment le permis de conduire de l’accusé et une clé USB. Les avocats de Singleton ont confirmé leur remise. En revanche, la projection de la vidéo de l’accident, prévue dans le déroulé, n’a pas pu avoir lieu à cause d’un problème technique, ce qui a entraîné une brève suspension de l’audience.

À la reprise, Mme Mabinty Touré, témoin direct du drame, a été appelée à la barre pour livrer sa version des faits.

Le récit du drame

Dans sa déposition, Mme Touré a raconté la scène survenue le 28 août dernier à Toguiron, au bord de la route nationale :

« Ce jour-là, je faisais la vaisselle non loin de la route. J’ai vu un pick-up militaire en provenance de Mafèrinyah pour Conakry. La victime, Mohamed Lamine Traoré, était garée sur sa moto, un sac de riz attaché à l’arrière. Le véhicule militaire a frôlé la moto, ce qui a fait tomber le vieux. Alors qu’il tentait de se relever, la voiture de Singleton est arrivée à vive allure et l’a traîné sur plusieurs mètres. Sa tête est restée coincée sous le véhicule », a-t-elle déclaré.

Poursuivant, elle a ajouté que, selon elle, le drame aurait pu être évité :

« Si la voiture roulait doucement, il aurait pu freiner. Singleton n’est pas descendu de son véhicule après l’accident. Pour moi, il aurait dû s’arrêter, il n’y avait pas de mouvement de protestation. Ce sont les militaires qui ont transporté le vieux à l’hôpital, suivis ensuite par la voiture de Singleton. Je ne sais pas s’il les a accompagnés jusqu’à l’hôpital. »

Un témoignage lourd de conséquences

Ce récit, livré avec force détails, désigne directement la responsabilité de l’artiste et pourrait peser lourdement sur la suite de ce procès très médiatisé.