Tierno Monénembo localise le voleur de son manuscrit “au sommet le plus haut du pouvoir”

il y a 7 heures 23
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Dans un entretien accordé à TV5 Monde, l’écrivain guinéen Tierno Monénembo est revenu sur le cambriolage dont il a été victime en mai 2024. Alors qu’il s’apprêtait à envoyer à Paris le manuscrit de son prochain roman, il découvre que son appartement a été visité. Rien n’a été emporté, sauf un seul objet : son vieil ordinateur. À l’intérieur se trouvaient trois années d’écriture.

Pour Monénembo, cela ne fait aucun doute : ce vol est un acte politique. Il pointe directement du doigt les plus hautes sphères du pouvoir guinéen, qu’il accuse de vouloir le faire taire.

« Perdre un manuscrit, c’est perdre un membre, c’est perdre une partie de soi-même », confie-t-il, la voix encore chargée d’émotion.

Mais plus que la perte, c’est la méthode qui le révolte. Pour lui, ce cambriolage n’a rien d’ordinaire.

« Un petit délinquant ne procède pas ainsi. C’est un gros délinquant qui a volé ce manuscrit. Un délinquant qu’il faut chercher au sommet le plus haut du pouvoir », a-t-il martelé.

Accusation directe contre les autorités

Tierno Monénembo ne se contente pas de sous-entendus : il accuse frontalement les autorités guinéennes d’avoir organisé ou couvert ce vol, motivées par des raisons politiques. Ses prises de position publiques dérangent, et il en paie aujourd’hui le prix fort.

Même une récompense de 5 000 euros, promise pour retrouver l’ordinateur, est restée sans effet.

« Personne n’est venu. Personne n’a rien dit », a indiqué l’écrivain.

Silence du pouvoir et sentiment de mépris

Plus grave encore, selon lui, est l’attitude du pouvoir en place. Une association mobilisée pour retrouver le manuscrit a interpellé le président de la transition. Mais là encore, aucun retour.

« Rien du tout », lâche-t-il, amer. « C’est le mépris, tout le temps. Ces gens savent mépriser », poursuit-il.

Résilience et continuité dans l’écriture

Malgré cette perte considérable, Thierno Monenembo refuse de se taire. Il continue à écrire, à résister.

« Ce ne sera pas le même roman. On n’écrit jamais le même roman deux fois. Mais ce sera toujours le même sujet : mon enfance, le temps des indépendances africaines », a-t-il fait savoir.

Un écrivain que l’intimidation ne fait pas reculer. Une voix que ni le vol ni le silence n’éteindront.

Christine Finda Kamano

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