Simandou : « L’indépendance économique est enclenchée », affirme Ousmane Gaoual Diallo

À l’occasion du lancement officiel de l’exploitation du gisement de fer de Simandou, le ministre des Transports et Porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, a livré une analyse empreinte de prudence et d’espoir. Pour lui, cette journée marque bien plus qu’un simple début d’opérations minières : elle « enclenche l’indépendance économique » de la Guinée.

« C’est le rêve de plusieurs générations de Guinéens », rappelle d’emblée le ministre. Pendant des décennies, Simandou a cristallisé les espoirs, les frustrations et les attentes d’un pays qui ambitionnait de transformer ses immenses ressources naturelles en moteur de développement.

Des présidents successifs en ont fait un objectif stratégique. Mais, selon Ousmane Gaoual Diallo, « Dieu a fait que ce soit sous le règne de Mamadi Doumbouya que cela se réalise aujourd’hui ». Il souligne que l’ensemble du gouvernement voit dans cette concrétisation un tournant majeur pour le pays.

Retombées directes et indirectes : un levier pour transformer le pays

Le ministre insiste sur les impacts multiformes que le projet pourrait générer : infrastructures modernes, revenus financiers importants, et opportunités dans les secteurs connexes.

« Nous avons espéré que tout ce qui va ressortir d’ici… puisse servir le développement, la consolidation des acquis et le développement des infrastructures », explique-t-il, soulignant que le pays attend du projet une impulsion durable.

Pour marquer cette étape, le chef de l’État a déclaré ce 11 novembre jour férié. Une décision que le ministre salue, estimant qu’il faut permettre à chaque Guinéen de « se souvenir de ce jour-ci », tant l’événement est inédit en Afrique et ailleurs.

Face aux doutes : “La nature humaine a besoin de doutes pour évoluer”

Interpellé sur les scepticismes persistants autour du projet, Ousmane Gaoual Diallo donne une réponse philosophique : « Le doute fait partie de la nature humaine. Heureusement qu’ils doutent, c’est ce qui permettra à ceux qui sont certains de redoubler d’efforts ».

Pour lui, la certitude elle-même n’est jamais acquise : « Elle doit chaque jour faire l’effort de rassurer ». Une manière d’admettre que la crédibilité du projet se construira dans sa mise en œuvre quotidienne.

“L’argent ne développe pas un pays” : le ministre appelle à un sursaut citoyen

Au-delà des investissements colossaux, le ministre rappelle que le développement ne dépend pas uniquement des ressources financières mais d’abord de l’engagement collectif.

« L’argent ne suffit pas pour développer. La volonté et l’engagement des populations sont un facteur important », insiste-t-il. À ses yeux, le véritable défi est la mobilisation de la ressource humaine : qualité, discipline, disponibilité et capacité à transformer les opportunités.

« C’est cela qui va être questionné dans l’avenir », prévient-il, en appelant les jeunes générations à prendre pleinement part à cette transformation.

Pour Ousmane Gaoual Diallo, cette journée restera gravée dans la mémoire nationale : « J’espère qu’on aura longue vie pour compter ce jour historique comme le jour de l’indépendance, parce que c’est l’indépendance économique qui est en train d’être enclenchée ».