Sénégal : le secret pour convaincre les binationaux de rejoindre les Lions !

En vingt ans, le Sénégal est passé du statut d’outsider irrégulier à celui de modèle de stabilité en Afrique. Cette transformation, portée par Aliou Cissé puis Pape Thiaw, s’appuie également sur une stratégie efficace visant à attirer les jeunes talents de la diaspora.

Le Sénégal, de l’outsider à la référence africaine

En vingt ans, le Sénégal est passé d’une équipe irrégulière à un modèle de stabilité sur le continent. Longtemps, le pays a eu du mal à convaincre ses talents issus de la diaspora : manque d’infrastructures, instabilité des staffs, désorganisation fédérale… Le projet national manquait de crédibilité pour les jeunes formés en Europe. La génération dorée de 2002, finaliste de la CAN et quart de finaliste du Mondial, n’a pas su assurer la continuité. Entre 2007 et 2013, les éliminations précoces et crises internes se succèdent, poussant de nombreux binationaux à rejoindre d’autres sélections, comme Patrice Evra, Bafétimbi Gomis ou Bacary Sagna, qui avoueront plus tard leur regret de ne pas avoir porté les couleurs du pays de leurs origines.

Aliou Cissé, le tournant décisif

Le déclic arrive avec Aliou Cissé, nommé sélectionneur en 2015. Ancien capitaine emblématique, il apporte rigueur, discipline et vision à long terme. Sous sa houlette, le Sénégal se reconstruit pierre après pierre : cadre stable, projet fédérateur et équilibre entre talents locaux et binationaux séduits par la nouvelle dynamique.

Les résultats suivent rapidement : quarts de finale de la CAN 2017, qualification pour le Mondial 2018, finale perdue face à l’Algérie en 2020, puis triomphe historique à la CAN 2022 au Cameroun. En quelques années, Cissé transforme l’équipe instable en puissance africaine respectée, capable de rivaliser avec les meilleures nations.

La diaspora : séduire par l’humain

Dans la continuité, le Sénégal repense sa gestion des binationaux. L’approche se veut désormais plus humaine et personnalisée. Si Cissé privilégiait la rigueur et la visibilité publique de l’engagement, Pape Thiaw, son successeur, mise sur le dialogue direct et le lien de confiance. Il se déplace personnellement pour rencontrer les joueurs et leurs familles, comme en Italie pour Assane Diao et Malick Thiaw, ou en Belgique pour Ilay Camara. Cette approche a permis de convaincre rapidement de jeunes talents, à l’image de Sofiane Diop, dont l’orientation a été influencée par cette proximité et l’attention portée à sa situation personnelle.

La force du vestiaire, moteur de la sélection

Le nouveau staff s’appuie aussi sur un facteur clé : le rôle du vestiaire. Plusieurs internationaux agissent comme ambassadeurs pour convaincre les jeunes joueurs. Moussa Niakhaté et Habib Diarra ont ainsi persuadé Mamadou Sarr de rejoindre la sélection. Amara Diouf a joué un rôle similaire pour Ibrahim Mbaye. Dans d’autres cas, comme celui d’Assane Diao, des figures respectées comme Souleymane Faye et Keita Baldé se sont personnellement investies pour attirer le joueur. Cette solidarité interne est devenue une marque distinctive des Lions de la Teranga : le vestiaire devient un relais puissant pour séduire les talents.

Et maintenant : viser plus haut

Malgré ces réussites, certains talents ont vu la porte se refermer, comme Malang Sarr, qui avait décliné sa première convocation en 2021. À l’inverse, le Sénégal continue de suivre des profils prometteurs, comme Robinio Vaz, phénomène de l’OM dont l’entourage n’exclut pas une sélection future.

L’ambition est désormais claire : dépasser la domination africaine et s’imposer sur la scène mondiale. Le premier test arrive rapidement, face au Brésil le 15 novembre, avant la CAN 2025 au Maroc et la Coupe du monde 2026. Le Sénégal ne veut plus seulement séduire les binationaux : il aspire à devenir une référence mondiale, capable de rivaliser avec les meilleurs.

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