Prytanée militaire de Guinée: le SNEFAG lance un appel au Chef de l’État en faveur des lauréats du franco-arabe

il y a 6 heures 44
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Le Syndicat national de l’enseignement franco-arabe de Guinée (SNEFAG) dénonce une exclusion de ses élèves du Prytanée militaire. Depuis la création de cette institution il y a trois ans, aucun lauréat de l’enseignement franco-arabe n’a été admis, alors même que ce secteur représente plus de 20 % du système éducatif guinéen. Une situation qualifiée de discrimination qui, selon le syndicat, risque de brimer des rêves et de créer des frustrations dangereuses pour la société.

Dans un entretien accordé samedi dernier à Mosaiqueguinee, le secrétaire général du SNEFAG,  Dr Ibrahima Mansaré, a interpellé les autorités à tous les niveaux pour qu’elles rectifient cette situation avant le test d’intégration de la troisième promotion.

Mais avant, il a salué l’initiative de créer une école d’élite à la hauteur des prytanées militaires, car, dit-il: « la Guinée n’avait pas connu ce genre d’institution depuis l’indépendance ».

Le syndicat a toujours espéré que les meilleurs élèves de l’enseignement franco-arabe, lauréats du Certificat de fin d’études élémentaires (CEE), puissent postuler.

« Cependant, depuis trois ans, nous n’avons jamais été associés à ce processus », a-t-il regretté.

« Cette exclusion a créé de vives tensions dans plusieurs préfectures, comme Faranah, Guéckédou et Siguiri, et maintenant à Conakry », a-t-il déploré.

Des démarches restées lettre morte

Face à cette situation, le syndicat a entrepris des démarches directes auprès des autorités. Un premier courrier a été adressé il y a plusieurs mois au ministère de la Défense, mais il est resté sans réponse. Cette année, après la session des examens, le SNEFAG a envoyé des courriers au Secrétariat général de la présidence, à la Primature, au ministère de l’Enseignement pré-universitaire, au Conseil national de la transition (CNT) et au Conseil islamique de Guinée. Le syndicat rapporte que le ministère de la Défense n’a pas voulu réceptionner le courrier, demandant de passer par le ministère de l’Enseignement pré-universitaire.

« Officieusement, nous avons appris que les services d’examen avaient été invités à transmettre les listes des élèves, y compris celles de l’enseignement franco-arabe. C’est avec une grande stupeur que nous avons été informés, hier et avant-hier, que les listes remontées ne contenaient aucun élève des écoles franco-arabes », a déploré le Dr Mansaré.

Une mauvaise lecture de la situation 

Le SNEFAG rappelle que l’année dernière, plus de 26000 élèves franco-arabes ont passé le CEE, dont plus de 12 000 ont été admis.

« Ces 12 000 Guinéens se voient encore privés d’une école d’élite »  a souligné le secrétaire général. « Leur seul crime est d’avoir choisi d’apprendre une seconde langue en plus du français. C’est une mauvaise lecture de la situation, d’autant plus que la Guinée entretient des partenariats privilégiés de défense et de coopération militaire avec les pays arabes », a-t-il indiqué.

Le Dr Mansaré a mis en avant le fait que la maîtrise de l’arabe est un atout, notamment dans les enjeux de sécurité nationale, régionale et internationale. Il a rappelé que certains lauréats des écoles franco-arabes sont même mieux outillés en français que leurs homologues de l’enseignement général, citant en exemple le major de la commune de Ratoma.

Un appel solennel au chef de l’État

« Nous lançons un appel solennel au Président de la République, au ministre secrétaire général de la présidence et au ministre de la Défense. Il ne faut pas que ces enfants soient écartés des listes des candidats qui doivent passer le concours cette année », a-t-il lancé.

Le SNEFAG souhaite que cette école d’excellence soit ouverte à tous et qu’elle forme également des élites issues de son système.

« Il est temps de changer le regard sur nos écoles, qui ne forment pas que des imams, mais aussi des officiers d’élite, comme Monsieur Daouda Condé, un produit de l’enseignement franco-arabe, qui est aujourd’hui l’un des meilleurs officiers de l’armée américaine », a-t-il clarifié.

En conclusion, le Dr Mansaré a insisté sur la nécessité de l’inclusion et de l’égalité des chances.

« Ignorer l’enseignement franco-arabe, c’est brimer des rêves et créer des frustrations qui peuvent engendrer toutes sortes de menaces pour la société. Nous ne sommes qu’une force de proposition, pas dans une logique de confrontation », a-t-il conclu.

Alhassane Fofana

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