Professionnalisation de l’apprentissage : la Guinée se dote d’un important document

La cérémonie a été présidée par la ministre de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle et de l’Emploi en présence de plusieurs acteurs clés issus du monde syndical, du patronat, de la société civile, de la  fédération nationale des artisans et les partenaires techniques et financiers.

Selon le Directeur national de l’emploi et de l’entrepreneuriat, ce travail abattu va permettre d’améliorer la qualité et l’attractivité de l’apprentissage professionnel de qualité en Guinée. Il vise dans un premier temps des analphabètes en milieu de travail.

« C’est un parcours spécifique, parce que, quelqu’un qui est déjà dans le système, ce n’est pas pour lui la formation par apprentissage. Ça commence donc à un niveau 1 pour finir au niveau 3, dédié à une certaine cible. Mais la spécificité ici, c’est que l’apprentissage doit pouvoir adresser des cibles non alphabétisées ou faiblement alphabétisées, issues du secteur privée mais informel aussi. Les apprenants dans les CFP pourraient être concernés dans le futur, mais pour le moment c’est tout un nouveau parcours qui sera mis en place. Aujourd’hui nous avons les CAPPS qui adressent les questions de formation et d’apprentissage de courte durée. Maintenant nous avons mis en place la stratégie et le cadre qui vont permettre d’encadrer ce travail là », a expliqué El Hadj Mamadou Diallo avant d’ajouter qu’un premier programme pilote sera rapidement lancé avec les partenaires techniques et financiers, pour la formation de 500 jeunes sur la formation en milieu de travail, notamment sur les questions d’apprentissage et de formation au métier

« Comme vous le constatez, quelqu’un peut passer une moitié de sa vie à être apprenti… Justement ce cadre là va éviter ça. Au lieu que tu fasses l’apprentissage toute une vie, tu vas le faire dans un délai limité, et avec des compétences attendues limitées. Au terme de cet apprentissage, le bénéficiaire va avoir un diplôme ou un certificat reconnu par l’Etat, ce qui n’est pas le cas à date. Donc on va professionnaliser l’apprentissage traditionnel, et développer l’apprentissage par alternance au niveau des entreprises, du secteur privé et informel », a ajouté le Directeur national de l’emploi et de l’entrepreneuriat.

Pour le syndicat des travailleurs et les représentants du secteur privé, cette initiative arrive à point nommé.

« Le besoin est imminent pour les jeunes. Et cette jeunesse d’avenir, il faut mieux l’outiller pour affronter vraiment l’envergure de ce qui doit venir, ce qui est maintenant dans le cas de la préservation, disons d’abord du travail, et également la protection des travailleurs. S’ils sont très bien outillés, j’espère que l’enseignement technique, la formation professionnelle s’y mettent dans ce cadre-là pour mieux booster la productivité dans tous les secteurs », a rappelé Sékou Camara, représentant du secrétaire général de la CNTG.

Pour Karim TOUMI, spécialiste compétences et employabilité au sein du Bureau International du Travail (BIT), ce document va permettre d’asseoir des bases solides et un dispositif d’apprentissage de qualité. « C’est un levier essentiel pour le développement des compétences, pour la compétitivité des entreprises et également pour accompagner tous les grands chantiers de la Guinée, notamment le Programme Simandou 2040 », a-t-il dit.

Venue présider la cérémonie de restitution, Aminata Kaba, Ministre de l’Enseignement technique, a souligné que la mise en place de cette stratégie nationale d’apprentissage professionnel de qualité, permettra de créer un environnement propice où chaque guinéenne et chaque guinéen peut trouver un emploi décent et contribuer ainsi au développement du socio-économique pays.

« Doter notre jeunesse d’emplois décents et durables, est une priorité absolue du Gouvernement en adéquation avec la vision du chef de l’État qui met le secteur social et le secteur éducatif au centre de ses priorités. (…) Il est essentiel de rappeler que notre pays a besoin plus que jamais dans la dynamique de Simandou 2040, d’une main d’œuvre qualifiée, compétitive et adaptée aux besoins du marché de l’emploi. C’est à ce titre que le ministère dont j’ai la charge, a initié l’élaboration de la présente stratégie avec l’appui de l’Organisation internationale du travail», a-t-elle expliqué.

Il est important de rappeler que cette stratégie nationale d’apprentissage de qualité trace une voie ambitieuse et réaliste pour doter la jeunesse guinéenne de compétences et d’opportunités concrètes qui est de : renforcer la gouvernance partagée, améliorer la qualité, l’accessibilité et l’inclusivité des jeunes et des femmes en particulier, valoriser l’apprentissage qu’il soit traditionnel ou la formation par la tenance en tant que voie d’excellence.