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Madame Thierno Fatoumata Bah, originaire de Kindia, souffre depuis 2 ans et 7 mois d’un œdème lymphatique chronique des membres inférieurs, communément appelé éléphantiasis ou lymphœdème éléphantiasique. Cette pathologie se caractérise par une accumulation anormale de lymphe dans les tissus, entraînant un gonflement progressif et invalidant des jambes. Malgré plusieurs tentatives thérapeutiques, son état clinique reste inchangé.
Transférée à Conakry pour des soins il y a plus de trois mois, elle est actuellement hospitalisée au CHU d’Ignace Deen sans prise en charge médicale adéquate ni appui financier. Aujourd’hui, elle se trouve dans une impasse thérapeutique faute de moyens.
Clouée au lit, Madame Bah, âgée de 65 ans, souffre de douleurs chroniques, d’insomnie sévère et présente une incapacité fonctionnelle majeure. Elle dépend entièrement de ses enfants pour ses besoins élémentaires, y compris les soins d’hygiène et les mouvements corporels. Malgré l’attention du personnel soignant, son état nécessite un traitement plus avancé.
Pour comprendre comment elle se porte, où en est son traitement et connaître ses intentions, Mediaguinée l’a rencontrée pour une interview depuis son lit de malade, le vendredi 27 septembre dernier, à Conakry. Interview
Mediaguinée : Depuis combien de temps êtes-vous dans cet état ?
Thierno Fatoumata Bah : Il y a de cela 2 ans et 7 mois que je suis couchée.
À Kindia, nous avions eu une première interview avec vous, mais aujourd’hui nous sommes là pour savoir comment vous vous sentez depuis votre hospitalisation à Conakry?
Depuis mon arrivée ici, il y a trois mois et deux semaines, je n’ai observé aucune amélioration. Certes, je bénéficie de la présence de personnes bienveillantes, mais sur le plan médical, aucun traitement spécifique n’a été initié pour cibler ma pathologie.
Depuis votre admission dans ce centre hospitalier, est-ce qu’on vous a prescrit des médicaments ?
Non, je n’ai pas bénéficié de produits allant dans le sens de l’amélioration de ma santé. Je remercie tout le monde, mais je suis encore souffrante.
Avez-vous fait des examens depuis votre arrivée ici ?
Oui, plusieurs examens médicaux ont été effectués, notamment un scanner à l’hôpital Donka. On m’a prescrit quelques injonctions et des médicaments. Mais en dépit de tout cela, aucun traitement ciblé ni prise en charge chirurgicale n’a pu être entrepris jusqu’à présent, faute de moyens financiers.
Est-ce qu’on vous a expliqué pourquoi votre prise en charge nécessiterait une évacuation sanitaire ?
On m’a dit que ma maladie nécessite une évacuation sanitaire, car je dois subir une intervention chirurgicale. Cependant, la structure actuelle ne dispose pas du matériel opératoire requis, notamment un lit opératoire adapté pour ce type d’intervention. Mais les docteurs s’occupent bien de moi et m’encouragent chaque jour.
Au-delà du gonflement de vos pieds, ressentez-vous d’autres douleurs ?
Mes deux pieds sont gonflés et je ne peux pas les bouger. Depuis le début de ma maladie, il y a 2 ans et 7 mois, je suis contrainte de rester dans la même position, adossée à des coussins, sans pouvoir m’asseoir ni me coucher confortablement. Cette immobilité prolongée a entraîné des lésions cutanées au niveau de mes membres inférieurs, ainsi que des douleurs généralisées persistantes. Je reste éveillée toute la nuit, adossée. Je suis fatiguée. Ce sont mes fils que vous voyez près de moi ici qui font tout pour moi.
Est-ce que vous parvenez à manger un peu ?
Je mange très peu. Lorsque je prends un petit déjeuner le matin, il m’arrive de ne plus rien manger jusqu’au lendemain.
Nous savons tous que le souhait d’une personne malade est de retrouver la santé. Aujourd’hui, que demandez-vous depuis votre lit d’hospitalisation ?
Je n’ai pas choisi d’exposer ma douleur dans les médias de la sorte, mais en tant que personne démunie, je n’ai pas d’autre choix. C’est pourquoi j’ai accepté cela. Mon vœu le plus cher est de guérir. Je tends la main au Président de la République, Chef de l’État, Général Mamadi Doumbouya, à l’ensemble du Gouvernement, à tous les croyants, aux autorités, aux philanthropes, pour m’aider à bénéficier d’une prise en charge médicale adéquate ou à être évacuée vers une structure spécialisée. Être malade et couchée depuis des années est extrêmement difficile. Pour l’amour de Dieu et de son Prophète (Paix et Salut sur Lui), venez à mon secours.
Réalisée par Mamadou Yaya Barry & Robert Kourouma
L’article Prisonnière de l’éléphantiasis, Fatoumata Bah lance un appel déchirant : “depuis près de trois ans, je reste adossée à des coussins” est apparu en premier sur Mediaguinee.com.