Pénurie de farine à Labé : boulangeries fermées, le pain se fait rare et cher

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Après la pénurie de ciment, la ville de Labé fait désormais face à une crise aiguë de farine perturbant un secteur vital pour la population, la boulangerie. Une situation qui a entraîné la fermeture de la quasi-totalité des fours et magasins de vente de pain dans la commune urbaine, comme l’a constaté votre quotidien électronique Guinéenews.

« C’est une véritable crise. Une boulangerie ne peut fonctionner sans farine. Actuellement, il n’y en a presque pas sur le marché, et les rares commerçants qui en disposent ont augmenté les prix de manière vertigineuse. Le dernier sac que nous avons pu acheter coûtait entre 380 000 et 400 000 GNF. Mais aujourd’hui, la farine est introuvable. S’il y en avait, même chère, on pourrait s’adapter et continuer à produire. Mais sans farine, c’est impossible », déplore Mamadou Nègué Diallo, propriétaire d’un four moderne à Labé.

Il explique que la flambée des prix a été soudaine : « Avant la crise, le sac se vendait à 360 000 GNF. Aujourd’hui, il faut compter au moins 400 000 GNF, et encore, s’il y en a. Ce matin, nous avons fait le tour des points de vente, sans succès. Nous nous tournons maintenant vers Conakry pour comprendre les raisons de cette crise, notamment au niveau des usines. »

Pour mieux cerner les causes, Guinéenews a interrogé Fodé Kaba, président de l’Union régionale des boulangers et pâtissiers de Labé. Selon lui, deux facteurs principaux expliquent la situation : une pénurie de blé dans les usines de transformation et des difficultés logistiques.

« Effectivement, la crise est bien réelle. On nous a parlé d’un manque de blé dans les usines, et en plus, les transporteurs refusent d’emprunter l’axe Conakry–Labé. Résultat : alors qu’on recevait en moyenne 15 camions de farine par semaine, aujourd’hui, c’est à peine un seul camion qui arrive. Cela impacte lourdement le travail des boulangers », souligne-t-il.

Cette crise n’épargne pas les ménages. « Le prix du sac de farine est passé de 360 000 à 420 000 GNF. Naturellement, cela affecte tout le monde », reconnaît Fodé Kaba, visiblement préoccupé.

Quant au prix du pain, il ne cache pas que des ajustements sont inévitables. « Le prix va forcément augmenter, ou alors le poids du pain sera réduit. Travailler à perte n’est pas tenable. Le prix officiel est de 4 500 GNF, mais à Labé, le pain se vend encore entre 3 500 et 4 000 GNF, alors qu’à Conakry, il est déjà à 5 000 GNF. Nous serons donc contraints d’aligner nos prix », affirme-t-il.

Il pointe également du doigt les problèmes d’approvisionnement à la source. « À Conakry, on nous dit qu’un bateau chargé de blé est arrivé, mais que le déchargement n’a pas pu être effectué. Il n’y a que deux usines de farine en activité, et si elles s’arrêtent toutes les deux, c’est toute la chaîne qui est paralysée. Voilà pourquoi nous ne recevons qu’un camion de farine par semaine pour toute la région de Labé », regrette-t-il.

Aujourd’hui, la majorité des fours de la commune urbaine de Labé sont à l’arrêt. Une situation qui provoque une rareté du pain sur le marché et accentue la pression sur les prix, plongeant la population dans une nouvelle crise du quotidien.

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