PLACEZ VOS PRODUITS ICI
CONTACTEZ [email protected]
La situation est compliquée à N’Zérékoré avec une cascade de crise. Après le ciment et l’huile rouge, devenus rares et chers, c’est la banane plantain, connu sous le nom de banane Loko qui emboite le pas. Cette denrée alimentaire, très prisé tant sur place que dans tout le pays, est difficile à trouver sur le marché local. Le peu qu’on y trouve coûte les yeux de la tête. Vendeuses et acheteuses du marché central, interrogés par un des correspondants de Giuneematin.com basé dans la préfecture, ont exprimé leur désarroi face à cette situation.
Pour Fatoumata Diaraye Camara, venue acheter de la banane plantain (Loko) au marché central de N’zérékoré, la situation est déplorable.

« Franchement, il faut actuellement tirer le diable par la queue pour acheter la banane Aloko au marché. Parce que tout est devenu cher. Avant, on pouvait trouver la banane sur le marché à deux mille ou cinq mille GNF. Mais actuellement, nous achetons à vingt mille voire quarante mille GNF. Si tu as une grande famille, ça ne suffit pas. Il faut beaucoup d’argent pour que la famille puisse manger à sa fin. Et surtout à cette période des vacances, les gens ont besoins d’acheter la banane quand ils voyagent. Il est très difficile aussi d’en trouver au marché. Je demande aux producteurs de bananes de tout faire pour vendre les produits partout sur le marché guinéen là où ils produisent. Ils doivent laisser les gens s’approvisionner suffisamment avant d’envoyer ailleurs. S’il y a la rareté aujourd’hui, je pense c’est parce que ceux qui font la récolte envoient ailleurs leurs produits », a-t-elle déclaré.
Pour sa part, Marie Lamah, vendeuse de bananes, affirme que les femmes souffrent énormément sur le marché. Surtout celles qui vendent les bananes.

« Il y a des années que je vends des bananes et de la patate douce. Je vends les bananes en détail. Il y en a pour trente mille, pour vingt mille et il y en a aussi pour vingt-cinq mille GNF. Actuellement, c’est cher, c’est pourquoi nous vendons à ces prix. Quand nous partons acheter les bananes, nous trouvons des tas de bananes à un million, deux et même à trois millions GNF. Franchement, nous souffrons, nous les femmes. Pour trouver de la banane, ce n’est pas du tout facile. Si l’Etat aidait toutes les femmes de N’zérékoré, cela allait être un avantage pour nous. Une marchandise d’un million avec comme frais de transport deux-cent mille GNF, où va-t-on avec ça ? Actuellement, certains époux sont devenus des épouses. Si nous les femmes on ne se bas pas, ce n’est pas bon, car nous avons des enfants à l’école. Le gouvernement doit penser et financer les femmes impliquées dans le commerce de banane partout à N’zérékoré », a sollicité Marie Lamah.
Même son de cloche chez Fanta Traoré, qui affirme que cette année, le prix du sac de la banane est trop élevé par rapport à l’année dernière.
« Pour l’année passée, c’était mieux. Cette année 2025, nous achetons un sac de banane entre 600 et 700 mille GNF, alors que l’année passée, on prenait le sac à 400 mille GNF. A notre niveau, nous vendons en détail. Les grosses bananes sont vendues six à dix mille GNF. Pour les petites bananes là, il y a une qualité qui est aussi vendue six à dix mille, et les plus petites sont vendues six à cinq mille GNF. Souvent, les acheteurs sont étonnés de ce prix. Il y a des morceaux ici que nous vendons cinq ou six à deux mille. Nous-même, nous avons dépensé tout notre argent et avec ça, nous perdons parfois nos bénéfices. Les gens n’achètent pas. Vraiment les clients ne viennent pas et parfois, ceux qui viennent ne sont pas satisfaits du prix, alors que ce n’est pas de notre faute. Actuellement, les choses sont chères sur le marché et la clientèle est rare. Toutes les vendeuses de bananes sont en difficulté », a lancé Fanta Traoré.
De son côté, Adèle Goumou soutient que cette année, les bananiers n’ont pas bien donné, à cause de la déforestation.

« Je suis une commerçante polyvalente, je navigue entre Gouécké, Lola, Koulé et Palé pour chercher des marchandises. Cette année, il y a eu plus de soleil que de la pluie, c’est pour cela que les bananiers n’ont pas donné. C’est plutôt maintenant-là que les bananes ont commencé à bien donner. Quand nous partons, nous achetons par bananier. Le bananier un peu gros est à cinquante mille GNF. On revend ça à soixante-dix mille GNF. Il y a des gros bananiers dont les bananes sont bien développées ; quand nous achetons cette variété, on vend à cent mille GNF. Ce que nous achetons à quatre-vingt mille, nous revendons à cent-cinquante mille GNF. Il y a des bananiers que nous achetons à Lola, Palé à vingt mille ou quinze mille GNF. A Gouécké, vous pouvez trouver des bananiers à quarante mille GNF. Et c’est un peu difficile à trouver de la banane actuellement à cause de la déforestation. Vous savez, les plants de banane n’aiment pas le soleil. Or de nos jours, les gens coupent les bois dans les champs, les bois qui devraient protéger les jeunes plantes de bananes sont ravagés. Par finir, ces jeunes bananiers vont rester exposés au soleil qui les empêche de bien évoluer. Le bananier aime beaucoup de l’eau. Du fait que les hommes ont beaucoup coupé les bois, c’est pourquoi cette année, les bananiers n’ont pas bien donné. Ceux qui coupent les bois doivent un peu modérer et calculer ; sinon, N’Zérékoré n’est plus N’Zérékoré », a laissé entendre Adèle Goumou.
De N’zérékoré Alain Lamah pour Guineematin.com
Tél. : +224 626 208 044
The post N’Zérékoré : les vendeuses de banane plantain tirent le diable par la queue first appeared on Guineematin.com.
L’article N’Zérékoré : les vendeuses de banane plantain tirent le diable par la queue est apparu en premier sur Guineematin.com.