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Le projet, en gestation depuis plus de deux décennies, visait initialement une mise en œuvre collective impliquant les quinze pays membres de l’organisation. Toutefois, face à la lenteur des réformes économiques et à l’incapacité de plusieurs États à respecter les critères de convergence macroéconomique exigés, la CEDEAO a décidé de revoir sa stratégie.
Désormais, l’approche sera progressive. Les pays qui rempliront les critères définis – notamment en matière d’inflation, de déficit budgétaire, de réserves de change et de gestion de la dette – seront autorisés à adopter l’Eco dès 2027. Les autres États seront intégrés ultérieurement, une fois qu’ils seront techniquement prêts.
Ce changement de cap vise à accélérer l’intégration économique régionale, en s’appuyant d’abord sur les pays les plus avancés, tout en maintenant l’objectif d’une zone monétaire élargie à l’ensemble de la CEDEAO à long terme.
La future monnaie devra être portée par une institution monétaire commune, en cours de préparation, ainsi qu’un cadre juridique et technique harmonisé. Plusieurs rencontres ont déjà eu lieu ces derniers mois, notamment la 11e réunion du Conseil de convergence, tenue à Abuja au mois de mars, réunissant ministres des Finances et gouverneurs de banques centrales des États membres, afin d’évaluer les progrès réalisés dans la mise en œuvre de la feuille de route.
Initialement, l’Eco devait d’abord émerger dans la ZMAO (avec six pays ayant chacun sa monnaie nationale), puis fusionner avec l’UEMOA (avec huit avec partageant le franc CFA), un plan finalement ajourné à plusieurs reprises (reports en 2003, 2005, 2009, 2014…) en raison des retards dans la convergence économique.
En 2020, l’Eco devait normalement entrer en vigueur comme monnaie unique de la CEDEAO, mais plusieurs facteurs ont empêché la finalisation du projet.
L’idée était que tous les pays membres qui respectaient les critères de convergence (inflation ≤ 5 %, déficit budgétaire ≤ 3 % du PIB, réserves de change couvrant au moins trois mois d’importations, etc.) rejoindraient immédiatement la monnaie unique. Ensuite, les autres États seraient intégrés progressivement.
Malheureusement la pandémie du Covid-19 a provoqué un choc économique majeur, rendant impossible le respect des critères de convergence par la quasi-totalité des États membres.
A cela, il faut ajouter des désaccords politiques et techniques. D’abord, en décembre 2019, les pays de la ZMAO (Nigeria, Ghana, etc.) ont rejeté la décision des pays de l’UEMOA d’annoncer unilatéralement la transformation du franc CFA en Eco, considérant que cette démarche ne reflétait pas l’accord collectif de la CEDEAO. Ensuite, les divergences sur le régime de change : certains pays voulaient maintenir un arrimage à l’euro, d’autres préféraient un régime plus flexible.