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Dans cette interview accordée à Guinée360 , Mohamed Cissé, porte-parole du Parti de l’Espoir pour le Développement National (PEDN), revient sur les statistiques du PN-RAVEC et les résultats provisoires du recensement électoral récemment publiés. Il reconnaît une croissance démographique logique dans certaines régions comme Kankan et déplore toutefois une baisse du nombre d’électeurs inscrits, notamment dans cette même région.
Une situation qu’il interprète comme le signe d’un désengagement politique ou d’une mauvaise organisation. Par sa voix, le PEDN plaide pour une meilleure transparence du processus électoral et la dépolitisation des opérations de recensement.
Mohamed Cissé se montre également confiant quant à la nomination de Djénabou Touré à la tête de la Direction générale des Élections, tout en soulignant l’importance de produire un fichier électoral crédible, inclusif et conforme à la réalité démographique du pays.
Guinée360 : Les données provisoires issues du PN-RAVEC montrent une augmentation de la population recensée à Kankan par rapport à 2020. Comment expliquez-vous cette évolution ?
Mohamed Cissé : Dans une population comme celle de la Guinée, l’augmentation est ce qui est attendue surtout à l’échelle de cinq ans de vie. À titre illustratif, la population de la région de Kankan a augmenté de 12,48 % entre 2010 et 2015 selon les données de l’Institut national des statistiques. Selon la même source, elle était de 2 409 867 en 2021. Ce qui est supérieur aux statistiques du PN-RAVEC qui sont de 2 089 320. C’est compréhensible parce que le RAVEC n’est pas allé en déçà des 10 ans. Il ne faudrait pas négliger la rue vers l’or à Siguiri, Mandiana et Kouroussa. L’exemple de Gaoual dont la population a presque doublé passant de plus de 100 000 habitants en 2015 à près de 300 000 habitants en 2022. Par ailleurs, en plus de la région de Kankan, seule la région de Conakry avait atteint les 2 millions d’habitants en 2015 et la région de Kankan dépassait celle de Conakry à plus de 300 000 habitants (selon l’INS 2021). Cette tendance n’est donc pas une nouveauté. Compte tenu de l’importance des données statistiques du PN-RAVEC, il est d’une importance capitale de les dépolitiser d’autant plus que les chiffres représentent les personnes recensées à l’issue de l’opération précédente.
Pourtant, les données du fichier électoral montrent une baisse d’environ 15 000 électeurs dans cette même région. Quelle est votre lecture de cet écart ?
Le fichier électoral est éminemment politique et la mobilisation pour sa tenue peut être impactée par les désidératas politiques. Si des partisans des acteurs politiques en contradiction fondamentale avec le processus se démobilisent, bien que leur proportion soit modeste par rapport aux inscrits, c’est bien possible qu’il y ait baisse par endroit.
Quelles techniques d’explication pourraient justifier cette contradiction entre la croissance démographique et la baisse du nombre d’électeurs ?
Cela peut être compréhensible si l’opération a touché plus les moins de 18 ans que les 18 ans et plus. Techniquement, ce n’est pas exclu. Si les moins de 18 ans ont été plus touchés que les 18 ans et plus, c’est bien possible que la tendance soit haussière dans la population et que celle électorale soit en baisse. Mais le PN-RAVEC saura mieux édifier les uns et les autres par rapport à ces tendances.
Cette baisse du nombre d’électeurs à Kankan pourrait-elle influencer les résultats du futur référendum ou des élections à venir ?
Tout cela sera mesuré après les élections. L’impact est fonction de l’écart entre le nombre d’inscrits et le nombre de votants.
Certains redoutent une manipulation du fichier ou un manque de transparence. Partagez-vous ces inquiétudes ?
La directrice générale vient d’être nommée avec son adjoint. Nous l’avons félicitée et nous souhaitons qu’elle réussisse avec son équipe. Attendons de voir le déroulé des opérations et le cadre collaboratif qui sera inculqué au processus. Il faut éviter les a prioris et apprécier les faits.
Que demandez-vous concrètement aux autorités pour assurer la fiabilité du fichier électoral ?
Nous attendons d’eux un fichier propre, inclusif et dynamique selon l’évolution en âge des populations. Pour le RAVEC et le RGPH, il est nécessaire d’accorder du temps au recensement de tous les Guinéens. Beaucoup de compatriotes n’ont pas été recensés à l’extérieur pour défaut de temps et d’organisation de l’opération. La maîtrise des données des citoyens et du développement commande d’y accorder plus de temps et surtout plus de moyens convenables. Organiser une élection n’est pas simple. Cela nécessite beaucoup de moyens et exige de l’intime volonté de conférer aux résultats la fidélité aux votes pour la stabilité et la paix.
Contrairement à d’autres acteurs politiques, vous ne semblez pas opposé à la nomination de Djénabou Touré à la tête de la Direction générale des Élections. Pourquoi ?
La gestion du processus électoral nécessite des capacités techniques, managériales et le leadership nécessaire pour prévenir les conflits électoraux par les bonnes pratiques. Madame Camara Djénabou Touré dispose des compétences et du leadership nécessaires pour cette mission délicate. Nous espérons qu’elle saura, dans la solitude décisionnelle propre à tout responsable, faire vrai et dire vrai. Nous les félicitons pour sa nomination et nous l’encourageons à appliquer une approche participative et transparente tout au long de sa mission.
L’article Mohamed Cissé, PEDN : “Nous attendons des autorités un fichier électoral propre et inclusif” est apparu en premier sur Guinee360 - Actualité en Guinée, Politique, Économie, Sport.