Mohamed Cissé, PEDN : “Il y a assez de contradictions entre le Code électoral et la Constitution”

il y a 5 heures 25
PLACEZ VOS PRODUITS ICI

CONTACTEZ [email protected]

À deux mois de l’élection présidentielle du 28 décembre 2025, le débat autour du montant de la caution pour la participation des candidats anime la scène politique guinéenne. Plusieurs partis et candidats indépendants dénoncent une barrière financière susceptible de restreindre la concurrence, tandis que d’autres appellent à une meilleure cohérence entre le Code électoral et les directives de la Direction générale des élections (DGE). C’est le cas du Parti de l’espoir pour le développement national (PEDN) , qui défend une lecture critique du processus et plaide pour plus d’équité et de clarté.

Mohamed Cissé, porte-parole du PEDN, a assuré que son parti se prépare activement à la prochaine élection présidentielle. Selon lui, la formation politique est prête à déposer sa candidature dès la publication des dernières directives. «Nous sommes en train de préparer notre candidature, c’est pratiquement prêt. On attend que les directives soient définies et qu’on procède au dépôt conformément à la loi », a-t-il déclaré.

Alors que certains jugent le montant de 900 millions GNF comme une caution trop élevée, Mohamed Cissé estime qu’il est difficile d’apprécier la pertinence sans connaître les critères de fixation. Il affirme toutefois que son parti est en mesure de mobiliser les fonds requis. « Nous ne connaissons pas la capacité des autres. Tout ce dont nous sommes sûrs, c’est ce que nous faisons comme défense et ce que nous sommes capables de mobiliser à travers nos militants et sympathisants », a-t-il expliqué.

Si certains acteurs politiques voient dans la démarche de la DGE une stratégie pour écarter des candidatures, le porte-parole du PEDN admet que le montant exigé pourrait effectivement décourager certains partis, tout en relativisant son impact réel sur la compétition. « Oui, ça peut être une issue possible, mais il ne faut pas se limiter à cela. Parce que même si on maintenait les 800 millions de 2015, ça n’aurait pas changé grand-chose. Le contexte est tel que la mobilité des ressources est difficile et l’état de vie des citoyens, dans l’ensemble, ainsi que le fonctionnement des partis politiques rendent la situation complexe », a-t-il reconnu.

Abordant les nombreuses déclarations de candidature enregistrées ces dernières semaines, Mohamed Cissé estime que la plupart ne concernaient pas d’une démarche sérieuse. « Pour les premières manifestations, je crois que l’écrasante majorité de ceux qui ont exprimé, soit étaient à la recherche d’une publicité pour dire qu’ils sont sur une liste, soit ils n’avaient pas compris le message », a-t-il ajouté.

Conformément à l’article 277 du Code électoral, cité dans la décision de la DGE, le dépôt de la caution doit être effectué 50 jours avant le scrutin , au Trésor public. Sur ce point, Mohamed Cissé relève des contradictions entre la Constitution et le Code électoral. « Parce que la loi dit que le dépôt doit se faire au plus tard le 5 novembre. Maintenant, si l’on considère les dispositions de la loi par rapport au dépôt de la candidature, cela doit se faire au plus tard le 3 novembre. Ce qui veut dire que les cautions sont versées soit deux jours ou plus après le dépôt de la candidature. Mais la note de la DGE demande à ce que ce soit déposé avant cela. Est-ce que ça veut dire que celui qui dépose ses dossiers sans que ça ne soit accompagné par le quitus, sa candidature ne sera pas recevable alors que la loi lui permet de déposer deux jours après ? Ce sont des questions qu’on se pose », a-t-il relevé, appelant à plus de clarté et de cohérence dans le processus.

Enfin, Mohamed Cissé a insisté sur la nécessité d’harmoniser les textes pour garantir la crédibilité du contrôle. « Il y a assez de contradictions entre le Code électoral et la Constitution. Nous espérons que tout cela sera tiré au clair, de telle sorte qu’il n’y ait aucune ambiguïté possible dans le processus. Parce que la crédibilité des élections dépend aussi de la clarté des règles et de leur appropriation par les acteurs. La première chose, c’est de dissocier l’administration de la politique », a-t-il conclu.

L’article Mohamed Cissé, PEDN : “Il y a assez de contradictions entre le Code électoral et la Constitution” est apparu en premier sur Guinee360 - Actualité en Guinée, Politique, Économie, Sport.

Lire l'article en entier