Mines : la Guinée lance « DAMANDA », sa plateforme digitale de gestion des titres miniers

La Guinée franchit une étape décisive dans la modernisation de son administration minière. Le pays s’est officiellement doté d’une plateforme numérique dédiée à la gestion des titres miniers, dénommée DAMANDA (qui signifie carrière minière en langue malinké). L’outil a été lancé dans la soirée du samedi 20 décembre 2025, à Conakry, lors d’une cérémonie solennelle organisée dans un réceptif hôtelier de la capitale.

Développée sous la coordination du Comité stratégique de Simandou, en collaboration avec le ministère des Mines et de la Géologie, la plateforme DAMANDA a pour mission principale la gestion digitale des permis miniers, dans l’objectif de renforcer la gouvernance du secteur, conformément au cadre légal et réglementaire en vigueur.

Selon les initiateurs, DAMANDA permettra désormais de gérer, de manière dématérialisée, sécurisée et en temps réel, les opérations liées aux demandes, au suivi et à la gestion des titres miniers, en conformité avec les meilleures pratiques internationales. Son lancement marque ainsi une étape majeure dans la modernisation de l’administration minière guinéenne. À travers cette plateforme, les autorités minières entendent bâtir une administration moderne, performante et accessible, au service de la transformation structurelle de l’économie nationale.

Prenant la parole lors de la cérémonie, le ministre des Mines et de la Géologie, Bouna Sylla, a souligné la portée historique de cette initiative : « Aujourd’hui, encore, je dirais, nous écrivons une nouvelle page de l’histoire minière de notre pays. Le lancement de la plateforme digitale du cadastre minier « Damanda » n’est pas seulement un progrès technologique, c’est un acte politique fort, un symbole de notre volonté de bâtir une gouvernance minière moderne, transparente au service du peuple de Guinée ».

Le ministre a rappelé l’immense potentiel minier du pays, estimé à plus de 40 milliards de tonnes de bauxite, 20 milliards de tonnes de minerais de fer, ainsi que d’importantes réserves d’or, de diamant et de métaux de base : « Notre pays a l’obligation, pour ce faire, de transformer son potentiel minéralogique conformément à la prospérité partagée, conformément au programme Simandou 2040. Pour y parvenir, nous devons rompre avec les pratiques opaques du passé, les lenteurs administratives et les risques de corruption qui ont trop longtemps freiné le développement du secteur minier guinéen. »

Selon Bouna Sylla, la plateforme DAMANDA apporte des réponses concrètes aux principaux défis du cadastre minier guinéen : « La plateforme “Damanda”, est la réponse d’abord pour les investisseurs : Il assure un accès équitable aux opportunités. L’efficacité et la rapidité du traitement des demandes. L’amélioration du climat des affaires. Conformité avec les normes les plus élevées, notamment celle de l’ITIE, (initiative pour la transparence dans les industries extractives), l’IGF (l’intergouvernemental forum) de l’OCDE, et l’organisation pour la coopération et le développement économique ».

Pour l’administration minière, les bénéfices sont tout aussi importants.  « Pour l’administration minière, il s’agira du renforcement de la renouvelabilité, de la gestion numérisée des titres, l’optimisation du suivi, la fluidité de prise de décision, la traçabilité des opérations administratives, la transparence dans l’octroi, le renouvellement et le retrait des titres miniers », a souligné le chef du département des Mines.

Conçue par des ingénieurs guinéens, la plateforme DAMANDA met à disposition plusieurs outils innovants : « le dépôt de suivi des demandes, l’exploration, l’exploitation et l’autorisation. Il décrit le parcours du demandeur du titre minier à travers la validation et la gestion des autorisations par les autorités compétentes, l’accès aux cartes cadastrales interactives, montrant les zones attribuées, disponibles ou en cours de traitement et les zones libres. Le téléchargement du code minier et des documents réglementaires pour un accès direct et simplifié des textes de loi . »

Présidant la cérémonie, le ministre directeur de Cabinet de la présidence de la République, Djiba Diakité, a mis en avant la dimension culturelle du choix du nom DAMANDA, en lien avec la valorisation des langues nationales et des valeurs ancestrales : « Au même titre que la plateforme Télémo pour la gestion des marchés publics en République de Guinée, qui signifie en langue Guerzé (Sur quoi on s’est engagé, la confiance, la vérité) ou encore la plateforme Sonoya, qui signifie (facilité, en langue soussous) pour l’exécution du budget de l’État au niveau des services déconcentrés. Nous avons l’ambition de développer la Guinée en lien avec la valeur de notre culture, avec les valeurs de nos ancêtres. Nous avons l’ambition d’éduquer nos enfants en lien avec les valeurs de la République de Guinée. »

Selon lui, le lancement de DAMANDA s’inscrit pleinement dans la vision stratégique nationale en matière de gouvernance minière, fondée sur la transparence, la responsabilité et l’efficacité, en cohérence avec le programme Simandou 2040.

« Cet événement, ce n’est pas une simple avancée technologique. Il constitue une étape dans la mise en œuvre des actions stratégiques de l’État guinéen sous la clairvoyance du président de la république, Mamadi Doumbouya. Et marque bien évidemment l’engagement irréversible de la Guinée à bâtir une gouvernance minière exemplaire, garante de sa souveraineté économique, de son rayonnement international et de la transmission d’un patrimoine durable pour notre génération, mais également pour les futures générations », a rassuré le ministre directeur de Cabinet de la présidence.

Il a conclu en affirmant que DAMANDA s’impose comme une réponse ambitieuse aux défis de la gouvernance minière, tant au niveau national qu’international.

La cérémonie s’est déroulée en présence de plusieurs directeurs généraux et de représentants des sociétés minières opérant en Guinée. Elle a été clôturée par la remise des logos de l’identité visuelle du Simandou Mining Summit aux hauts cadres du CTG ainsi qu’à ceux du ministère des Mines et de la Géologie. Le lancement de cet autre événement est prévu le 11 novembre 2026 à 11h 11 minutes, sur l’île de Kassa.