Mines en Afrique de l’Ouest : la Banque mondiale plaide pour une meilleure redistribution des richesses

il y a 2 heures 23
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L’Afrique de l’Ouest regorge de ressources minières précieuses, mais les retombées pour les populations demeurent encore insuffisantes. C’est le constat dressé par Issa Diaw, Représentant résident de la Banque mondiale en Guinée, lors d’une rencontre régionale tenue à Conakry, le 4 août 2024, sur le renforcement du contrôle fiscal dans le secteur extractif.

Dans son intervention, le haut responsable de l’institution financière a mis en lumière l’importance stratégique de la région sur le plan minier. « Nous avons de l’or au Ghana, au Mali, au Burkina Faso, ce qui représente 58 % de la production aurifère du continent africain et 16 % de la production mondiale en 2024 », a-t-il indiqué. Il a également rappelé que la Guinée est devenue le premier producteur mondial de bauxite, contribuant avec la sous-région à 25 % de la production globale.

Le fer, le diamant, les phosphates et plus récemment le lithium, complètent la carte minière ouest-africaine. « L’Afrique de l’Ouest est aujourd’hui la région la plus dynamique du continent en matière d’exploration, de découverte et de développement minier », a affirmé Issa Diaw, soulignant également la présence de minéraux verts et de terres rares indispensables à la transition énergétique mondiale.

Une manne qui ne profite pas suffisamment aux populations

Si le secteur génère des recettes considérables – entre 700 millions et 1 milliard de dollars par an pour cinq pays de la région, et entre 300 et 600 millions pour trois autres –, les retombées sur les conditions de vie des citoyens restent limitées.

Issa Diaw a ainsi appelé à une « gestion plus prudente et efficace » des revenus miniers, dénonçant les multiples obstacles auxquels font face les administrations fiscales : régimes fiscaux complexes, manque d’expertise technique, manipulation des prix de transfert et flux financiers illicites, faible coopération interétatique… Autant de défis qui empêchent, selon lui, un partage équitable des bénéfices issus de l’exploitation des ressources.

« Il faut que la prospérité générée par nos mines se traduise concrètement en infrastructures, en éducation, en soins de santé et en emplois pour nos concitoyens », a-t-il insisté, évoquant une « question de justice, d’équité et de prospérité partagée ».

Des avancées, mais encore des efforts à fournir

Le Représentant de la Banque mondiale a toutefois salué certaines initiatives prises par les pays, notamment la Guinée, qui a récemment créé une direction dédiée aux mines au sein de sa Direction générale des impôts. Une réforme saluée comme une innovation utile pour améliorer la transparence et le suivi des recettes minières.

Dans cette dynamique, la Banque mondiale a entamé la phase d’identification d’un programme régional de mobilisation des ressources domestiques et d’efficacité dans la gestion des dépenses publiques. Trois pays pilotes sont concernés pour l’instant : la Côte d’Ivoire, le Bénin et la Guinée.

« Personne ne viendra défendre les intérêts de nos États face aux grandes multinationales », a averti Issa Diaw, avant de conclure : « Il est de notre responsabilité de trouver des accords équilibrés qui préservent les intérêts de toutes les parties. »

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