MINES- AGB2A-GIC : une entreprise guinéenne performante, mise à l’écart dans des conditions opaques

il y a 2 semaines 53
PLACEZ VOS PRODUITS ICI

CONTACTEZ [email protected]

Le ministère des Mines et de la Géologie a recommandé il y a quelques semaines le retrait du permis d’exploitation d’Axis Minerals et décidé de suspendre toutes les activités sur le périmètre concerné. Ce permis, jusque-là exploité légalement par deux sociétés dont AGB2A-GIC, reposait sur un accord d’amodiation signé en 2019 avec Axis, dans le cadre de l’ancienne structure AGB2A, qui regroupait GIC (58%) et SD Mining (42%).

Suite à une séparation imposée en mars 2022 sous forte pression, GIC est devenue seule responsable de la structure, héritant du passif de 28 millions USD. Grâce à une gestion rigoureuse, ce passif a été effacé à plus de 80% en deux ans, renforçant la nouvelle entreprise AGB2A-GIC (créée par GIC), désormais acteur majeur du secteur minier guinéen.

En 2024, cette société a exporté 7,5 millions de tonnes de bauxite, avec des projections allant jusqu’à 18 millions de tonnes pour l’année 2025. Elle a investi plus de 300 millions USD sur ses sites miniers, notamment dans un port moderne à Boffa, le plus avancé de la localité. Elle emploie plusieurs milliers de travailleurs guinéens et offre des conditions de travail largement supérieures à celles de la majorité des opérateurs concurrents.

Mieux, cette entité guinéenne avait élaboré tout un programme visant à améliorer sensiblement les conditions de vie dans la zone où elle opère, avec des objectifs dans les domaines de l’éducation où elle a pris en charge des enseignants etréaménagé des salles de classe, offrant fournitures aux élèves et denrées alimentaires aux populations, de la santé (forages et aide médicale), de l’agriculture (avec l’accompagnement de plusieurs groupements féminins), etc.

Autre domaine où AGB2A-GIC est intervenue, la construction d’infrastructures comme les routes communautaires et lesponts qui facilitent la vie aux résidents des localités où elle tient ses activités minières.

Malgré ces performances, AGB2A-GIC a été exclue sans explication du processus de réattribution du permis. Le ministre Bouna Sylla a signé un mémorandum d’entente directement avec SD Mining, qui s’engageait à verser 250 millions USD, dont seulement 50 millions immédiatement, le reste étant fragmenté en 75 millions USD puis 125 millions USD durant l’exploitation. De son côté, AGB2A-GIC avait proposé une offre plus avantageuse: 150 millions USD versés immédiatement et 100 millions sous six mois. Cette proposition na jamais reçu de réponse.

Le blocage complet des activités d’AGB2A-GIC, malgré sa compétitivité et sa conformité, contraste avec la reprise discrète mais visible des activités de SD Mining sur le site — en violation des directives imposées après le retrait des titres miniers.

L’absence de transparence, la mise à l’écart d’un opérateur local performant et le traitement préférentiel accordé à un partenaire étranger soulèvent des interrogations graves. Ce dossier pose une question fondamentale sur la cohérence entre les engagements de l’État en faveur de la souveraineté économique et les pratiques réelles dans la gestion des ressources stratégiques.

Vouloir bâtir un pays en comptant sur une entreprise étrangère qui rapatrie systématiquement ses bénéfices au détriment d’une autre qui investit localement tous ses revenus, paie des salaires décents et entretient un contenu local irréprochable relève d’une logique incompréhensible.

La présidence guinéenne serait bien inspirée de jeter un œil sur ce dossier en convoquant les dirigeants des deux sociétés pour des explications plus détaillées, afin de tirer toute cette histoire au clair.

Maïmouna Traoré, Paris, France

L’article MINES- AGB2A-GIC : une entreprise guinéenne performante, mise à l’écart dans des conditions opaques est apparu en premier sur Mediaguinee.com.

Lire l'article en entier