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Le projet PlanetGOLD Guinée organise, du 24 et 25 juin 2025 à Conakry, un atelier de présentation des résultats de consultation sur trois textes réglementaires clés ainsi que de validation du document d’état des lieux législatif et réglementaire du secteur de l’Extraction Minière Artisanale et à Petite Échelle (EMAPE). Cette initiative, pilotée par le Centre africain pour la santé environnementale en partenariat avec le ministère de l’Environnement, vise à appuyer les efforts de l’État guinéen dans la formalisation et la régulation du secteur de l’orpaillage, tout en réduisant considérablement l’usage du mercure, rapporte HGuineematin.com à travers l’un de ses journalistes.
Durant ces deux journées de travaux, plusieurs acteurs majeurs du secteur minier, de l’environnement et du développement vont prendre part aux échanges : représentants des ministères concernés, partenaires techniques et financiers (tels que l’OIM et la GIZ), ainsi que des membres des communautés bénéficiaires du projet. L’objectif central était clair : faire progresser l’encadrement juridique du secteur de l’orpaillage artisanal, longtemps dominé par l’informel, et intégrer des pratiques plus sûres et durables.

« Le projet PlanetGOLD Guinée est structuré autour de quatre composantes majeures : la formalisation, l’accès au financement, l’accès aux technologies propres et la sensibilisation. L’atelier de cette semaine s’inscrit dans le cadre de la composante ‘formalisation’, car qui dit formalisation dit aussi réglementation », a expliqué Ibrahima Sory Sylla, coordinateur national du projet PlanetGOLD Guinée.
Au cœur des débats, la problématique de l’usage du mercure dans l’extraction artisanale de l’or. Ce métal lourd, hautement toxique, continue d’être utilisé dans de nombreux sites miniers artisanaux guinéens. Pourtant, ses effets sont dévastateurs : un seul gramme de mercure peut polluer jusqu’à 10 litres d’eau, mettant en péril à la fois la santé des orpailleurs et celle des communautés environnantes.
Pour Bangaly Djoumessy, point focal de la convention de Minamata sur le mercure, convention qui est la base du projet PlanetGOLD, la réglementation de l’usage de ce produit est désormais une urgence.

« Actuellement, si tu prends Siguiri, Kouroussa, Mandiana, Dinguiraye et Gaoual, c’est extraordinaire, la nature est renversée. Et d’ici dix ans au plus tard, si les mesures ne sont pas prises, les populations seront obligées de quitter ces zones par manque d’eau, par manque de ressources, même par manque de terres agricoles. Sans ces éléments-là, aucun citoyen ne peut vivre dans une zone de façon paisible », a-t-il dit.
Parmi les avancées notables issues du projet : la mise en place d’un groupe de discussion permanent entre les communautés, l’État et les responsables du projet, un mécanisme de gestion des plaintes pour encadrer les éventuelles dérives, ainsi que l’élaboration d’une stratégie nationale d’inclusion financière dédiée au secteur de l’EMAPE.
Une dynamique est également enclenchée pour intégrer les zones d’orpaillage dans les plans de développement local à travers une approche juridictionnelle et paysagère. Cela permettrait de mobiliser davantage de ressources en faveur d’un orpaillage responsable, tout en reconnaissant la dimension socio-économique de cette activité millénaire.

« Des consultants ont été recrutés pour faire un toilettage de ces textes, mais également aller sur le terrain s’enquérir des réalités réelles : comment les exploitants artisanaux exploitent l’or et quelles sont les différents matériels utilisés au point de vue mécanique, mais également au point de vue étendue par rapport au milieu récepteur. Nous, c’est la confrontation de ces travaux de consultation sur le terrain et les textes réglementaires qui vont nous permettre plus ou moins d’assainir et de permettre aux gens d’avoir une forme normalisée de leur activités », a expliqué Dr Diao Baldé, chef de cabinet du ministère de l’environnement et du développement durable.
Même si le changement de pratiques ne se fera pas du jour au lendemain, les premiers résultats sont encourageants. Selon les responsables du projet, plusieurs orpailleurs ont déjà commencé à délaisser l’usage du mercure, preuve que les campagnes de sensibilisation commencent à porter leurs fruits.
« Le changement de comportement prend du temps, mais nous observons déjà un abandon significatif de l’utilisation du mercure dans certaines zones. C’est une victoire pour la santé humaine, mais aussi pour notre environnement », a conclu le coordinateur du projet.
La première journée de l’atelier s’est achevée sur une note d’espoir, avec la promesse de poursuivre les efforts de plaidoyer auprès des autorités pour l’adoption formelle des textes proposés. Une étape de plus vers une transformation durable du secteur de l’orpaillage en Guinée.
Lamine Kaba pour Guineematin.com
Tél : 620995917
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