Medias : la HAC deviendra bientôt commission nationale de régulation de la communication et de l’audiovisuel

La Haute Autorité de la Communication (HAC) devrait très prochainement changer de dénomination. L’annonce a été faite, ce mercredi, par le président du Conseil National de la Transition (CNT), Dr Dansa Kourouma, à l’occasion de la célébration du 33e anniversaire de la HAC.

Lors de sa prise de parole devant les professionnels des médias, le président du CNT a salué la maturité de la HAC après plus de trente ans d’existence. Il a ensuite annoncé de vive voix le passage de la HAC à la commission nationale de régulation de la communication et de l’audiovisuel. Cette nouvelle dénomination, a-t-il précisé, devrait également intégrer la dimension du numérique.

Dans la nouvelle Constitution, adoptée le 21 septembre 2025, cette nouvelle institution d’appui à la gouvernance démocratique voit ses attributions renforcées. En plus des missions classiques de l’autorité de régulation, elle aura pour rôle de veiller à la bonne administration de l’espace numérique, notamment les réseaux sociaux.

« La HAC est devenue une belle dame, charmante et mature, qui a besoin d’un beau mari. Et M. le Premier ministre est bien placé pour se remarier avec cette belle dame (…) M. le président de la HAC, nous amorçons une autre phase de l’histoire de la HAC. Je dirais tout simplement que notre autorité nationale de régulation de l’espace médiatique va passer de la HAC à la Commission nationale de régulation de la communication et de l’audiovisuel. On aurait dû ajouter ‘’et du numérique’’, parce que dans les attributions de cette nouvelle institution d’appui à la gouvernance démocratique consacrée par la Constitution adoptée le 21 septembre 2025, en plus des attributions classiques de l’autorité de régulation, il y a le rôle de veiller à la bonne administration de l’espace numérique, notamment les réseaux sociaux », a-t-il expliqué.

Poursuivant, il a indiqué que cette nouvelle institution aura également la charge de créer les conditions nécessaires à l’exercice de la liberté dans l’espace numérique, qu’il décrit comme un espace à la fois complexe, large et difficile à cadrer, contrairement aux médias classiques.

Dr Kourouma a souligné que c’est à l’issue de débats houleux que les parties prenantes se sont entendues sur les termes qui encadrent le fonctionnement de la nouvelle institution, notamment en ce qui concerne la sémantique.

« J’ai expliqué aux professionnels de la presse que ce n’est pas le terme haute autorité qui fera de cette institution une institution de haute qualité ou de haut niveau. Ce sont les attributions qui lui sont assignées par la Constitution. Ces attributions ont été renforcées, et son espace de liberté est plus grand. En plus de garantir la liberté de la presse, tout en veillant à la responsabilité des professionnels, elle devra contribuer à la lutte contre la haine numérique, qui est un autre fléau qui gangrène notre démocratie et qui fait que nous vivons ensemble aujourd’hui », a indiqué le président du CNT.

Il a ajouté qu’elle devra aussi veiller à l’abus de parole publique, notamment lors des débats entre les candidats, et garantir un accès équitable des partis politiques aux médias de service public.

« Il est extrêmement important de se féliciter de cette avancée, qui est à la fois une volonté du législateur ou du constituant, mais aussi une volonté manifestée par les citoyens de notre pays », a-t-il martelé.

Le président du CNT a rappelé que la Constitution a été rédigée de concert avec toutes les composantes de la société, notamment les professionnels de la presse.

« Le président de la HAC, mon cher aîné Boubacar Yacine, est venu pendant des nuits entières pour débattre avec nous. On a eu beaucoup de débats, lui et moi, parfois. La tension avait dépassé les 220 volts. Mais finalement, il y avait un disjoncteur parmi nous qui a rapidement canalisé la montée de la tension, et on est parvenus à une compréhension mutuelle », a-t-il fait remarquer.

Il a conclu en rappelant le parcours jonché d’embûches de la HAC, aujourd’hui, rendu possible par la détermination des professionnels de la presse et la volonté des hommes d’État.

Alhassane Fofana