Labé : quand la soif de qualité pousse les habitants à tourner le dos à la SEG

il y a 1 semaine 58
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Les robinets de la Société des Eaux de Guinée (SEG) coulent à Labé, mais la confiance, elle, s’est asséchée. Pendant plusieurs jours, un des correspondants de Guineematin.com a sillonné la ville pour comprendre ce qui se murmure déjà sur toutes les lèvres : à Labé, l’eau de la SEG n’inspire plus la moindre assurance.

Une eau qui inquiète plus qu’elle ne désaltère

Dans les quartiers visités, le récit est le même. « Elle est trop sale, on n’ose même pas la faire bouillir pour la boire », soupire une mère de famille de Tata 1, seau à la main, à moitié rempli d’un liquide trouble. A Daka, une autre renchérit : « Parfois, l’eau sort rougeâtre. On préfère aller chercher ailleurs que de risquer notre santé. »

Les forages privés, nouveau cœur du réseau

Ailleurs, c’est presqu’un mot d’ordre : se débrouiller soi-même. Trois familles sur cinq puisent aujourd’hui leur eau dans des forages privés. A Thiaguè (Tata 2) et à Pounthioun, il est difficile de trouver un seul abonné de la SEG. Ici, des particuliers, souvent animés d’un geste de solidarité, partagent gratuitement l’eau de leurs propres installations. « C’est notre seule garantie », explique un jeune de Daka, en remplissant des bidons.

Une mission de service public qui s’effrite

La présence de ces forages partout est le signe d’un échec cuisant pour la SEG. Si l’entreprise livrait une eau claire et contrôlée, la ville n’aurait pas vu surgir ces centaines de forages privés. Vétusté des canalisations, absence d’entretien régulier, manque de tests de qualité : la liste des reproches s’allonge, tandis que la confiance des usagers s’évapore.

Les nappes phréatiques sous pression

Mais cette solution de fortune porte en elle de nouveaux dangers. Les experts en environnement alertent sur une baisse progressive des nappes phréatiques. « Chaque forage perce un peu plus le réservoir naturel. Sans plan d’ensemble, c’est une ressource qu’on épuise à petit feu », avertit un technicien hydraulique.

Le temps d’agir

Entre l’eau publique imbuvable et les forages qui se multiplient sans contrôle, Labé se retrouve face à un double péril : sanitaire et écologique. Les habitants, eux, demandent un geste clair de la SEG et des autorités locales : réhabiliter le réseau, tester et surveiller la qualité de l’eau, et encadrer l’ouverture des forages. Sans cela, la ville risque de payer cher l’eau qu’elle croyait gratuite.

De Labé, Chérif Sampiring Diallo pour Guineematin.com 

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