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Haut cadre de l’administration fiscale Guinéenne, Mamadou Malal Baldé a rejoint sa dernière demeure le vendredi 07 novembre 2025. Avant ce retour définitif, 68 ans après, pour le repos éternel auprès de ses ancêtres au village qui l’a donné à la Guinée, l’enfant de Koura a eu droit à un très émouvant hommage de son ami, frère et patron, Sidy Mouctar Dicko, ancien Directeur National des Impôts.
Malgré le chagrin de la perte d’un être si proche et cher, Sidy Mouctar Dicko a trouvé les mots, les lettres et surtout la dignité de rendre à la postérité ce que l’histoire doit à notre inoubliable Mamadou Malal Baldé.
Éloge funèbre à la mémoire de Mamadou Malal Baldé
(1957 – 2025)
Mesdames et Messieurs,
Chers parents, chers amis, chers collègues,
C’est avec un cœur lourd, mais une âme reconnaissante, que je me tiens devant vous aujourd’hui. Nous sommes réunis pour célébrer la vie, pleurer le départ et honorer la mémoire d’un frère, d’un ami, d’un pilier : Mamadou Malal Baldé. Rappelé à Dieu ce vendredi 1er novembre 2025, il laisse derrière lui le sillage lumineux d’une existence de 68 années, vouée à l’excellence, au service et à la bonté.
« La mort n’est peut-être pas la plus grande des pertes, mais l’oubli l’est. »
Aujourd’hui, nous sommes ici pour nous souvenir. Pour empêcher l’oubli. Pour que l’esprit de Malal continue de vivre parmi nous.
L’éloge funèbre que je prononce maintenant est très subjectif parce que notre frère Malal Baldé a cimenté notre fraternité et notre relation en donnant à l’un de ses fils mon nom.
Ma première rencontre professionnelle avec Malal remonte à 1982. Nous étions deux jeunes stagiaires, pleins de rêves et d’ambition, au Ministère de l’Économie et des Finances. Affectés à une mission de recouvrement sous la houlette de notre aîné Alpha Oumar Barry, nous avons sillonné les bureaux des compagnies aériennes d’un autre temps – Air Afrique, Aeroflot, Sabena –, des noms qui résonnent aujourd’hui comme les échos d’une époque révolue.
De cette aventure commune, forgée dans la rigueur du travail et la chaleur de la camaraderie, est née une fraternité indéfectible. C’est là que nous trois, unis à jamais, avons adopté ce sobriquet qui allait marquer notre histoire : « Exercice 82».
Avant de devenir ce serviteur de l’État que nous honorons, Malal fut d’abord un esprit brillant. À la Faculté des Sciences Économiques et Financières de Donka, puis à l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry, il se distinguait déjà par son intelligence aiguisée, sa discipline de fer et une passion insatiable pour le savoir. Cette quête d’excellence le conduisit tout naturellement à l’École Nationale des Impôts de Clermont-Ferrand, en France, où il décrocha les plus hautes mentions, forçant l’admiration et le respect de tous.
En 1990, nos destins administratifs se croisèrent à nouveau : lui, premier chef de la section des sociétés – l’embryon du futur Service des Grandes Entreprises ; moi, Directeur National des Impôts.
C’est à ses côtés que j’ai pu mesurer l’envergure de son esprit, la profondeur de son engagement et son sens aigu de l’intérêt général.
Le nom de Mamadou Malal Baldé est à jamais inscrit dans le marbre des grandes réformes fiscales de notre nation :
· La préparation et la finalisation du Code des Impôts Directs d’État en 1991, qui a sonné le glas de l’archaïque Code des contributions diverses.
· La restructuration profonde de la Direction Nationale des Impôts, qu’il a aidée à entrer dans la modernité.
· La modernisation du recouvrement fiscal et son rattachement stratégique à la DNI.
· La préparation et l’adoption historique de la Loi sur la TVA en Guinée.
· La création d’outils fiscaux innovants comme la TPU et la CFU.
· Et, plus globalement, l’impulsion d’une modernisation systémique de notre appareil fiscal.
Homme de conviction et non d’ambition vaine, il gravit les échelons avec une élégance et une discrétion rares, accédant, sans jamais forcer le destin, au poste de troisième Chef du Service des Grandes Entreprises.
Son expertise et sa sagesse furent naturellement sollicitées aux plus hauts niveaux de l’État. Il assuma les fonctions de Conseiller économique du Président de la République, puis de Conseiller du Ministre du Budget, avec la même clairvoyance, la même loyauté indéfectible et la même intégrité qui avaient toujours été sa signature.
Mais Malal n’était pas qu’un esprit brillant ; il était un cœur immense. Qui parmi nous n’a pas été enveloppé par son rire sonore, n’a pas savouré la justesse de son humour ?
Un jour, alors que je le mettais en garde contre l’usage excessif de son humour, il m’a répondu qu’il tient son humour de son enfance au Sénégal où il effectua son école primaire.
Je garde en mémoire, comme un trésor, cette anecdote de 1996. À ma nomination comme Conseiller auprès du Ministre de l’Économie et des Finances, il me taquina sans relâche, me qualifiant de « conseillé avec accent aigu à la fin ». Je lui rendis la monnaie de sa pièce lorsqu’il fut à son tour nommé Conseiller. Ce jeu verbal, reflet de notre profonde complicité, disait tout de son esprit vif et de sa joie de vivre.
Grand amateur de Scrabble et de belote, il abordait ces jeux avec la même passion et la même stratégie que sa vie professionnelle, savourant chaque victoire avec une joie communicative qui résonne encore dans nos cœurs.
Tous ceux qui l’ont approché peuvent en témoigner : Malal possédait une générosité sans égale. Il ne connaissait pas de plus grand bonheur que celui de rendre service, et ne souffrait que de son impuissance à le faire. Sa terre natale, Tougué, a donné à la Guinée des fils d’une noblesse rare, et Malal en était l’un des plus beaux joyaux.
Je dirais, sans crainte d’exagération, que Tougué n’a produit que deux échantillons d’une telle bonté : lui-même, et feu le docteur Abdoulaye Barry, dont le départ de Nzérékoré avait, dit-on, plongé la ville dans une semaine de stupeur et de paralysie.
À cette générosité s’alliaient une discrétion légendaire, une courtoisie inébranlable et un respect profond pour chaque être humain. Malal était de ces hommes dont la simple présence apaise et dont la bonté silencieuse élève.
« On meurt toujours trop tôt – ou trop tard. Et cependant, la vie est là, terminée. » (Jean-Paul Sartre)
La vie de Malal, bien que terminée à nos yeux, est une œuvre achevée et belle. Elle fut celle d’un homme juste, intègre et bienveillant. Un père aimant, un ami fidèle, un collègue loyal, un citoyen engagé. Son souvenir est un héritage précieux qui ne réside pas seulement dans nos cœurs endeuillés, mais aussi dans l’histoire administrative et humaine de notre pays.
Adieu, Cher Frère
Cher Malal,
Tu as servi ta famille, tes amis, ta nation avec une dignité sans faille.
Tu as su allier, comme peu le peuvent, la rigueur du fonctionnaire d’État à la chaleur de l’homme de bien.
Ton départ nous laisse un vide immense, mais ta mémoire demeure un phare.
« Ceux que nous aimons ne meurent jamais, ils dansent pour l’éternité dans nos cœurs. »
Repose en paix, cher frère et ami.
Que la terre maternelle de Tougué te soit douce et légère.
Et que ton œuvre, ton exemple et ton humanité continuent d’inspirer tous ceux qui, après toi, auront à cœur de servir la Guinée avec la même foi, la même compétence et la même discrétion.
Que Dieu, le Clément, le Miséricordieux, t’accueille dans Son Vaste Paradis.
Amen.

L’article L’hommage de Sidy Mouctar Dicko à feu Mamadou Malal Baldé : ‘’ton nom est à jamais inscrit dans le marbre des grandes réformes fiscales de notre nation’’ est apparu en premier sur Mediaguinee.com.
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