Guinée: l’UFDG juge sa suspension par le MATD, illégale, arbitraire et annonce une déclaration ce lundi

il y a 2 heures 22
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Au lendemain de sa suspension pour une durée de 90 jours, le parti UFDG sort du bois. Sur sa page Facebook, la formation politique dirigée par Cellou Dalein Diallo juge illégale et arbitraire cette décision des autorités guinéennes. Elle annonce, par la même occasion, une déclaration officielle ce lundi 25 août 2025.

Ci-dessous l’annonce du parti UFDG sur sa page Facebook :

Décidément, sous le CNRD, la violation de la loi a remplacé la boussole de la justice précédemment annoncée.

Encore ce soir du 22 août 2025, l’opinion nationale et internationale a découvert, à travers les réseaux sociaux et les médias, une décision suspendant plusieurs partis politiques, dont l’UFDG.

Le seul motif avancé serait le prétendu non-respect de l’injonction du MATD en date du 14 mars 2025, enjoignant le Parti d’organiser son congrès national dans un délai de 45 jours.

Or, à la lecture de la chronologie des faits ci-dessous, il apparaît clairement que l’UFDG n’est nullement responsable de la non-tenue de son congrès. Celui-ci a, en effet, été convoqué à deux reprises par le Parti, mais interdit à chaque fois, d’abord par la justice, puis par le MATD.

Chronologie des faits relatifs au congrès de l’UFDG

• 29 octobre 2024 : Le MATD publie son premier rapport d’évaluation des partis politiques. Il reproche à l’UFDG de ne pas avoir organisé son congrès, de ne pas avoir déposé ses états financiers, de n’avoir jamais eu de députés ni d’élus. Le rapport indique en outre que le représentant légal du Parti serait le secrétaire fédéral de Forécariah. Malgré ces accusations infondées, la Direction de l’UFDG a fourni de nouveaux efforts et transmis à nouveau tous les documents requis.

• 29 janvier 2025 : La Direction nationale annonce officiellement la tenue du congrès les 19 et 20 avril 2025.

• 28 février 2025 : Le Tribunal de première instance de Dixinn, par un jugement avant dire droit, suspend le congrès jusqu’à la décision sur le litige opposant le Parti au ministre Ousmane Gaoual Diallo.

• 14 mars 2025 : Le MATD maintient l’UFDG sous observation, ne retenant plus qu’un seul grief : la non-tenue du congrès national, et enjoint le Parti de l’organiser dans un délai de 45 jours.

Mais, par principe, l’UFDG devait se conformer à la décision judiciaire (jugement avant dire droit) qui prime sur une décision administrative. Le Parti publie donc, le 20 mars 2025, une circulaire reportant son congrès extraordinaire à une date ultérieure.

• 23 mai 2025 : Le Tribunal de Dixinn ordonne la réintégration de M. Ousmane Gaoual Diallo et autorise l’UFDG à tenir son congrès.

L’UFDG interjette appel, mais uniquement sur la question de la réintégration de M. Gaoual. Celui-ci, pour sa part, n’interjette pas appel de la partie autorisant la tenue du congrès. En droit, cette décision partielle, non contestée, a acquis l’autorité de la chose jugée et est exécutoire.

• 28 mai 2025 : La Direction nationale fixe une nouvelle date pour le congrès, le 6 juillet 2025.

• 27 juin 2025 : Le MATD, par courrier, interdit une nouvelle fois la tenue du congrès, en flagrante violation de la décision de justice du 23 mai 2025. Dans un État de droit, la décision judiciaire doit pourtant primer sur celle d’un ministère.

• 30 juin 2025 : Le Président Cellou Dalein Diallo répond à la lettre du ministre, dénonce les violations de la loi, replace les faits dans leur contexte et annonce la saisine de la Cour suprême pour abus de pouvoir.

• 2 juillet 2025 : L’UFDG saisit la Cour suprême d’un recours en annulation pour excès de pouvoir ainsi qu’une requête aux fins de sursis à exécution de la lettre d’injonction du MATD.

• 21 août 2025 : Les débats de fond s’ouvrent devant la Cour suprême. Le verdict est attendu le 28 août 2025.

• 22 août 2025 : Contre toute attente, et avant même la décision de la Cour suprême et celle de la Cour d’appel (encore pendante), le MATD annonce la suspension de l’UFDG pour 90 jours, au motif que le Parti n’aurait pas organisé son congrès dans le délai de 45 jours fixé par son injonction du 14 mars 2025.

Une décision illégale et arbitraire

Dans un pays normal, on ne peut pas interdire à un parti d’organiser un congrès et, ensuite, le sanctionner pour ne pas l’avoir organisé.

Les faits exposés ci-dessus démontrent clairement l’illégalité de la décision de suspension du 22 août 2025, décision qui n’a d’ailleurs pas encore été notifiée au Parti.

L’UFDG, à travers une déclaration officielle, se prononcera sur ce sujet le lundi 25 août 2025.

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